Route de nuit - Ricardo Bofill : éloge de la nostalgie
Hommage à un créateur qui inspira le design automobile contemporain sans jamais s’y impliquer
Disparu le 14 janvier dernier à l’âge de quatre-vingt trois ans, Ricardo Bofill n’a sans doute jamais dessiné la moindre automobile. Pourtant cet architecte espagnol a exercé une influence considérable sur le design contemporain.
Il s’est fait connaître en France par des réalisations comme le quartier Antigone à Montpellier ou les Échelles du Baroque, place de Catalogne, à Paris, des constructions couvertes de motifs antiques ou baroques.
Charles Jencks, théoricien de l’architecture, interprète ce mouvement qu’il baptise « postmodernisme » comme une attitude qui réagit contre les excès du purisme et du fonctionnalisme, qui prend le contrepied des excès de la modernité.
Beaucoup de designers s’emparent de cette esthétique de la nostalgie, fouillent dans la mémoire des marques, cherchent des références et des ancrages dans le passé. Les créateurs se rassurent en trouvant des racines à la création contemporaine. Plus les années passent, plus l’industrie automobile cultive le souvenir du passé et font renaître leurs modèles-cultes.
Le style néo-classique ou postmoderne apparaît en 1985 avec la Nissan Be-1 qui fait penser à la Mini ou à l’Autobianchi A112. À la même époque, Sharp lance un poste de radio évocateur des années 1950 avec ses teintes acidulées et ses formes désuètes. Le pli est pris…
Les propositions se multiplient. Suivent la Volkswagen New Beetle, la Mini, la Mustang, la Fiat 500, la Mazda MX-5, la Chevrolet Camaro… des dizaines de voitures dont le look rétro séduit la clientèle. À part quelques échecs notoires, comme la deuxième génération de la Beetle, la plupart d’entre elles connaissent le succès. Pour certains constructeurs, le postmodernisme devient une recette pour relancer l’appétence pour l’automobile.
C’est dans cet esprit que Renault prépare la résurrection de sa R5, et Volkswagen de son mythique Combi.
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