Salon de Londres 2016 : TVR est (encore) de retour
« TVR est de retour » est probablement l'un des titres qui a été le plus répété année après année dans la presse automobile. Et qui l'est encore une fois. Pour de bon ?
Fondé en 1947 par Trevor Wilkinson, TVR semble pouvoir en effet renaître de ses cendres tel un phœnix. Dès 1965, la marque est mise une première fois en liquidation, avant d'être reprise par Arthur et Martin Lilley, père et fils, qui rachètent l'ensemble. Mais rebelote au tout début des années 80, où le constructeur est terrassé par les ventes décevantes de la Tasmin et par la récession que connaît alors la Grande Bretagne. C'est cette fois-ci un riche industriel, Peter Wheeler, qui en reprend le contrôle en 1981, et qui fera connaître à la marque sa période la plus prospère, avec la sortie de modèles devenus ensuite emblématiques, comme la Tuscan, la Cerbera ou encore la Sagaris. A tel point qu'après s'être servi chez Ford, Rover et même Holden, TVR développera même ses propres moteurs, le V8 AJP8 et le 6 cylindres en ligne Speed Six, ce qui est extrêmement rare chez les constructeurs de petites séries. Mais en 2004, Wheeler, malade, revend la compagnie pour 15 millions de livres (19 millions d'euros) à Nikolay Smolensky, industriel russe d'à peine 24 ans à l'époque, qui ne parviendra pas à faire fructifier le succès de son charismatique précédesseur, décédé en 2009. En 2013, Smolensky finit par céder l'entreprise plongée dans le coma à Les Edgar, encore un autre industriel, mais à nouveau britannique par contre. Et quatre ans plus tard, au Salon de Londres qui a fermé ses portes hier, il semblerait donc que, oui, une nouvelle fois, TVR soit de retour, avec sur son stand une Griffith 400 des années 60 mais surtout, recouverte d'un drap, une maquette à l'échelle 1 du prochain modèle qui devrait porter le même nom à sa commercialisation promise fin 2017.
A-t-on le droit d'y croire, cette fois ? Tous les indicateurs semblent cette fois-ci au vert. Cette nouvelle Griffith, dont près de 400 enthousiastes auraient déjà rempli le bon de commande, concentre en effet quelques grands noms de l'ingénierie automobile britannique, à commencer par celui de Gordon Murray, père, entre beaucoup d'autres, de la mythique McLaren F1, qui fournit ici son propre procédé de fabrication de fibre de carbone, appelé iStream Carbon, permettrant à la voiture de revendiquer une masse totale tournant autour des 1 150 kg. C'est Cosworth ensuite qui se charge de garnir la baie moteur. On parle ici d'un V8 5,0 l Coyote d'origine Ford mais profondément revu, avec notamment un carter sec et une gestion électronique spécifique, pour produire entre 450 et 500 ch, ce qui garantit un rapport poids/puissance digne d'une TVR du passé, avec un 0 à 100 km/h déjà annoncé sous la barre des 4 secondes. Le tarif serait inférieur à £65,000 (environ 82 000 €) mais le modèle de lancement sera une édition limitée vendue à environ £100,000 (soit 127 000 €). Une version découvrable est déjà prévue ensuite, tout comme un modèle de course qui participera aux 24 heures du Mans l'année prochaine. Est-ce que cette Griffith sera proposée en conduite à gauche et commercialisée par delà la Manche ? Cela paraît économiquement incontournable et donc fort probable.
L'usine historique de Blackpool dans le Lancashire ne sera cependant pas rouverte : les futures TVR seront en effet assemblées à l'usine de Ebbw Wale, au Pays de Galle, qui comptera 150 employés.
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