Séjour à Bangkok : les bikers sur 125cc décoiffent
Bangkok ? Vous connaissez ? Moi, non, et j'avais envie d'y aller depuis un bout de temps. Un beau jour, j'ai sauté le pas. Je vous rassure tout de suite, je ne suis pas allée en Thaïlande en mission commandée par Caradisiac. Je n'y suis pas allée non plus dans le but de faire une enquête sur les voitures, les motos et de vous en parler. Mais tout de même, se retrouver dans un flot incroyable de deux-roues, cela méritait franchement un petit reportage. Je veux vous faire partager mon séjour riche en surprises !
Acte 1, donc : Bangkok, la ville aux deux millions de deux-roues !
Je suis dans l'avion. On va atterrir dans quelques minutes et j'ai encore en tête l'image que je me faisais de cette ville : beauté, sérénité du paysage... Je suis servie...
Pas vraiment zen l'arrivée. Plutôt une tempête sur la route jusqu'à l'hôtel... Un ouragan de deux-roues ! Pas des engins que vous seriez capables d'identifier au premier coup d'œil. Je vois des petits bolides surgissant rapidement de tous les côtés, zigzagant, doublant sans cesse, je ne sais plus où donner de la tête.
Un conseil pour les futurs touristes : vous devez vous habituer dès le départ aux nuisances sonores causées par les véhicules ! Je ne m'attendais pas à cela. Quand je pense qu'on se plaint à Paris ! Je comprends pourquoi Bangkok a la réputation d'être une ville très bruyante.
En même temps, cette ambiance d'un autre monde m'attire. Je suis curieuse de découvrir les mystères sur roues de cette ville mais d'un autre côté je veux absolument visiter les temples... choix cornélien. Une fois mes bagages déposés à l'hôtel, c'est parti pour l'aventure... Je suis ressortie immédiatement pour aller me frotter d'un peu plus près à cette foule de motards. J'irai découvrir les temples demain.
Pendant des heures, je vais déambuler dans les rues, complètement absorbée par ce spectacle « extraterrestre ». Il y a aussi ces drôles de bonhommes qui portent des gilets orange et qui restent des heures à côté de motos.
En fait, ce sont des motos-taxis. Les étudiantes et les working girls raffolent de ce mode de transport. Faut les voir... Plutôt sexy les petites Thaïlandaises... Assises en amazone, les bras pleins de paquets au retour du shopping,
parfois même en minijupe et en tongs.... Cela nous change en tous cas des motardes françaises suréquipées de cuir
et de protections diverses. Au moins les Thaïlandaises ne ressemblent pas à des Bibendum Michelin...
Si je pouvais me déplacer ainsi à Paris, fini le bus et le métro. Aller faire du shopping ou aller au boulot sur ces petites motos-taxis, telle une rebelle des temps modernes.
J'imagine déjà la tête du maire, Bertrand Delanoë,
et celle des gendarmes s'ils me croisaient sur un de ces spécimens à deux-roues !
Les motos-taxis ont pas mal d'avantages. Les rues de Bangkok sont immenses. La moto est une bonne alternative pour pouvoir se déplacer sans trop se fatiguer, les cheveux au vent ! Et les bouchons ? Une calamité... Tout au long de la journée, surtout le matin et en fin d'après-midi. Ces motos-taxis se faufilent en un clin d'œil. Et la course n'est pas chère, le tarif varie de 15 à 50 bahts selon le trajet (20 centimes à 1 euros). A ce prix-là, autant se faire plaisir. Surtout que les chauffeurs manient bien le guidon et qu'ils utilisent des protections (casque, gants, blousons épais).
Et la sécurité routière dans tout ça ? Il est certain que les motards à Bangkok n'ont pas la frousse à cause des radars
et des gendarmes cachés au coin de la rue. De la liberté en veux-tu, en voilà ! Le gouvernement diffuse des textes de loi, soulignant le respect du code de la route, le port du casque en motocyclette... Mais en réalité, sur le terrain, les conducteurs agissent à leur guise. Je vois par exemple sur une moto des parents avec leur petite fille assise à l'avant.
Ils n'ont aucune protection et côtoient sur la route certains motards thaïlandais qui foncent à toute allure et doublent dangereusement les véhicules. Beaucoup d'entre eux ne se rendent pas compte des dangers ou alors c'est un manque de moyens financiers qui les oblige à prendre des risques. Les casques
coûtent cher. En tous cas, pendant mon séjour, je n'ai jamais vu de gens en uniforme contrôler la circulation.
Un autre conseil aux futurs touristes de Bangkok : soyez extrêmement prudents en traversant la chaussée car les piétons n'ont pas la priorité (en France c'est le contraire bien évidemment). Les conducteurs ont tous les droits et ils roulent à gauche de la chaussée comme en Angleterre (à droite en France) ! J'ai eu quelques frayeurs, même en faisant attention !
A chacun de mes arrêts aux feux, j'observe les motos démarrer en trombe et elles dégagent un nuage de fumée perceptible sur plusieurs mètres. Je vous laisse imaginer la suffocation : une température de 32 ° constante, un taux d'humidité élevé dans l'air et la pollution. Un sacré cocktail thaïlandais !
Ou plutôt un bal masqué très coloré ! Des motards sont obligés de porter des déguisements spéciaux, des masques filtrants comme ceux que portent les cyclistes dans Paris. Ces masques sont parfois camouflés sous des bandanas ou des foulards. Un style urbain d'un nouveau genre.
Vous vous demandez sûrement quel genre de moto sillonne la ville. Je n'ai vu pratiquement que des petites cylindrées, des 50cc aux 125cc et généralement des Honda
et des Yamaha.
Il est rare de voir des plus de 125cc.
Beaucoup d'entre elles ressemblent plus à des « mobs-scooters » qu'à des motos et elles sont flashy.
Les Thaïlandais se plaisent à les garer un peu partout sur le trottoir, très fiers d'exposer devant tout le monde leurs petits bijoux. J'ai également vu des parkings qui leur sont consacrés.
Après une journée de balade riche en émotions, je décide de flâner dans les allées du marché de nuit de Patpong, sur Silom Road. Je pense alors ne plus voir de moto mais j'ai sous-estimé son pouvoir : elle est partout et surtout là où on ne l'attend pas !
J'aperçois soudain une moto
suspendue au plafond de l'entrée d'un des nombreux bars de strip-tease et de prostituées qui longent le marché. Je me dis alors que je vais sûrement rêver des deux-roues cette nuit, mon inconscient va être atteint !
Proverbe franco-thaïlandais que j'ai inventé : si vous ne voulez pas vous faire tailler un short à moto à Bangkok, il faut être monté à bloc !
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