Pour la Sécurité Routière, la répression fait économiser des centaines de milliards d'euros

C'est fait, la limitation de vitesse a été réduite sur le réseau secondaire. Pour Édouard Philippe, la mesure n'est pas là pour "emmerder le monde", elle vise à sauver des vies. Des opposants diront toujours qu'elle servira à remplir les caisses de l'État via les radars, même si le Premier Ministre a précisé que les recettes supplémentaires iront aux hôpitaux.

Il est vrai que les PV rapportent de plus en plus. En 2018, ce sera au moins un milliard d'euros. Mais ce que l'on oublie souvent, c'est que l'accidentalité routière entraîne des dépenses nettement plus élevées à l'État… et donc aux contribuables.

Dans le Parisien, Emmanuel Barbe, Délégué interministériel à la sécurité routière, n'hésite pas à être direct : "Ceux qui se plaignent des mesures que l’on prend oublient que s’ils sont victimes d’un accident, on viendra les sauver sur la route puis les soigner et que les conséquences financières seront assumées par l’ensemble de la société".

Depuis 2002, et l'arrivée du premier radar automatique en bord de route, plus de 420 milliards d'euros auraient été économisés. Un calcul de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, qui détaille : "La France a fait 180 milliards d'euros d’économies liés au nombre de vies sauvées sur la route et elle a aussi évité de dépenser 240 milliards d'euros liés au coût de l’hospitalisation des blessés graves et légers".

Des données à prendre toutefois avec des pincettes, car l'ONISR a montré depuis quelques mois sa tendance à gonfler les chiffres ! D'ailleurs, une fois de plus, la méthode de calcul est contestable. Pour obtenir ces valeurs, une multiplication a été faite entre le nombre de vies sauvées depuis 2002, soit 53 142, et le coût d'une vie en France, 3,4 millions d'euros. Ce dernier provient du Commissariat général à la stratégie et à la prospective. Côté blessés, c'est un coût de 420 000 € par personne.

Un peu simpliste tout de même, car une fois encore l'ONISR part du principe hyper réducteur que chaque vie sauvée vient de ses actions et aucunement des progrès techniques de nos autos, qui ont pourtant fait d'énormes progrès en 15 ans.