Sexisme et affaire Sharni Pinfold, la FIM s'en mêle

Il y a quelques jours, nous étions parmi les premiers à vous relater l’histoire de Sharni Pinfold. Victime de comportements misogynes et sexistes au sein même des compétitions moto européennes, la jeune pilote australienne avait annoncé à regret, mettre sa carrière entre parenthèses.

Un témoignage plutôt édifiant qui n’a pas tardé à faire couler beaucoup d’encre. Et la Fédération Internationale de Moto vient d’en ajouter une couche en réagissant à son tour à travers un communiqué plein de bonnes intentions, et la prise de parole de la directrice de la Commission Femme et Motocyclisme de l’instance, Nita Korhonen : « La FIM n'accepte aucune forme de discrimination envers nos coureurs, quel que soit leur sexe. Nous sommes une famille de motocyclistes, tout le monde est le bienvenu. Aucun commentaire ou action inapproprié ou dérangeant ne sera toléré. Nous visons à soutenir tous les coureurs et à leur permettre de poursuivre leurs rêves et de garder leur motivation élevée. La Commission FIM Femmes dans le Motocyclisme, en collaboration avec la FIM et ses parties prenantes, continue de travailler dur pour améliorer l'égalité des sexes dans notre sport à tous les niveaux. »

Puisqu’il ne faut pas avoir la mémoire courte, il convient également de rappeler que cette même instance internationale a validé la modification du règlement du championnat du monde Supersport 300 en cours de saison après plusieurs victoires de rang d’Ana Carrasco. Une modification qui a imposé un poids minimum (pilote + moto) dans la catégorie pour une question d‘équité sportive, obtenue après plusieurs complaintes de pilotes pas vraiment ravis de se faire battre par une jeune femme peut-être plus légère, mais aussi plus talentueuse. Si cette règle a mis à mal l’ascension d’Ana Carrasco, cela ne l’a toutefois pas empêché de remporter le titre WSSP300 cette année-là.

Ceci étant dit, l’affaire Sharni Pinfold est bien entendu regrettable pour l’image du sport moto. La jeune pilote australienne a d’ailleurs elle-même commenté la réaction de la FIM : « En faisant l’expérience de ce que j’ai vécu au cours de mon propre parcours, mon souhait est de pouvoir contribuer à la prise de conscience du traitement irrespectueux et misogyne envers les femmes. Ce n’est pas seulement moi, il y a beaucoup d’autres femmes qui ont été mal traitées et j’espère donc pouvoir donner aux autres les moyens de connaître l’importance et la valeur de l’estime de soi. Il serait facile pour moi de pointer du doigt les responsables, mais je pense que la véritable force est déterminée par la façon dont nous réagissons. Je ne suis pas ici pour être une victime, je suis ici pour défendre ce qui est juste et porter ce message auprès de toutes les femmes. Je suis reconnaissante envers la FIM pour son soutien et pour les mesures qu’elle a prises, en mettant clairement l’accent sur l’égalité pour toutes et tous. C’est ce que nous défendons. »

L’affaire Sharni Pinfold n’a pas fini d’agiter le monde de la moto.