Skoda Octavia II RS (2005-2012) : la dégriffée sort ses griffes, dès 4 500 €
Sorte de Golf V GTI rhabillée en familiale et fabriquée en République Tchèque, l’Octavia RS en offre toutes les performances et l’efficacité, tout en se révélant bien plus spacieuse et moins chère. Pourquoi se priver ?
L’Octavia, c’est la renaissance de Skoda. Rachetée par VW en 1991, au nez et à la barbe de Renault, la marque tchèque produisait la petite Favorit, qui a pu être largement restylée et renommée Felicia grâce au constructeur de Wolfsburg. Mais celle qui a lancé le coup d’envoi de la formidable résurrection de Skoda, c’est l’Octavia, lancée en 1996. Une familiale sérieuse, établie sur la Golf III et nantie d’un excellent rapport qualité/prix. Elle aura même droit à une version sportive, la RS.
Elle s’est si bien vendue que sa remplaçante, sortie en 2004 s’est tout simplement appelée… Octavia II ! La formule demeure : base de Golf (cette fois la V, donc plate-forme PQ35 à suspension arrière multibras), carrosserie de familiale avec hayon (berline ou break Combi), belles prestations et prix serrés.
Fin 2005, elle se décline en RS, et adopte le bloc EA113 de la Golf GTI. Un 2.0 à injection directe et turbo, développant 200 ch. La belle n’est pas très onéreuse : 26 990 € en 5 portes et 27 890 € en break (soit respectivement 32 200 € et 33 200 € actuels selon l’Insee). Car la Skoda pointe à 240 km/h et se targue d’un équipement pléthorique : clim auto bizone, ESP, chargeur CD, projecteurs au xénon… Le châssis, adapté à la puissance, se voit abaissé de 10 mm et doté de ressorts affermis. En revanche, la boîte DSG et la transmission intégrale sont interdites à la Skoda.
Celle-ci reçoit courant 2007 un TDI (le diesel était incontournable à l’époque), un 2.0 à injecteurs pompes développant 170 ch. Un bloc performant (couple de 350 Nm, maxi de 225 km/h) et frugal qui se taillera la part du lion côté ventes, surtout en Combi (80 % des achats). Sur les 20 % des ventes d’Octavia que représente la gamme RS, celle-ci s’écoule en effet à 98 % en diesel… Autres temps, autres mœurs !
Fin 2008, l’Octavia passe par la case restylage : son museau est redessiné et son équipement légèrement enrichi. Mécaniquement, la RS essence n’évolue pas… en apparence. En effet, si elle conserve un 2.0 de 200 ch, celui-ci change de génération. C’est désormais le bloc EA888 qui officie, doté d’une chaîne de distribution et non d’une courroie, comme sur l’EA113.
Pour sa part, la TDI passe à la rampe commune (puissance inchangée mais pollution en baisse). Enfin, la boîte DSG est disponible en option. Les Skoda II Octavia RS disparaîtront fin 2012.
Combien ça coûte ?
On trouve des RS TDI non restylées de plus de 250 000 km en très bon état pour 4 500 €. Dans les mêmes conditions, une RS TFSI, plus rare, reviendra à 6 000 €. À 150 000 km, ces autos réclameront respectivement 6 000 € et 7 500 €. Ajoutez 500 € environ pour un break et 1 000 € pour une phase 2. À moins de 100 000 km, le prix passe quoi qu’il arrive les 10 000 €.
Quelle version choisir ?
Si on roule modérément, une RS essence semble tout indiquée pour son agrément. Ensuite, berline ou break… Ce sera selon vos besoins, mais les Combi semblent mieux se revendre.
Les versions collector
Ce seront surtout les RS essence, à faible kilométrage et en parfait état d’origine (donc sans préparation). A fortiori avec une couleur rare, comme le jaune.
Que surveiller ?
Utilisant des éléments éprouvés sur d’autres modèles du Groupe VW, l’Octavia RS est dans l’ensemble une auto très fiable, comme en témoignent les kilométrages très élevés des modèles qu’on voit en annonces. Cependant, tout n’est pas parfait, loin de là. Sur le bloc EA113, le poussoir de pompe à essence est à vérifier, car, usé, il peut endommager l’arbre à cames qui l’actionne. On doit aussi changer la courroie de distribution avec la pompe à eau tous les 100 000 km.
En dehors de ça, ce moteur est extrêmement solide. On pourrait croire que l’EA888 l’est encore plus grâce à sa chaîne de distribution, mais les guides de celle-ci posent parfois des problèmes, ce qui peut entraîner son onéreux changement. Certains trouvent même ce moteur moins solide globalement que son prédécesseur, car sujet à quelques soucis de segmentation. Apparemment, cela va mieux à partir de 2011.
En diesel, on fera attention à l’état du volant-moteur et de la vanne EGR, souvent encrassée (et à changer), mais les soucis de fissuration de culasse affectant le TDI 140 semblent oubliés ici.
Dans l’habitacle, la finition vieillit très bien mais les bugs électroniques ne sont pas rares. Attention au voyant d’ABS allumé : si la pompe et le calculateur sont en panne, gare à la facture ! On relève aussi des cas d’afficheur GPS figé, de clim en panne ou encore de moteur d’essuie-glace arrière défectueux. Des avaries plus agaçantes que graves. Enfin, pensez à vidanger la boîte DSG tous les 60 000 km maxi.
Au volant
Pas de fioritures à bord : le design est un peu raide, mais la finition et l’assemblage forcent le respect. Tout comme le volume utile, l’ergonomie et la position de conduite. En ville, les commandes et le moteur sont doux, ce qui facilite les évolutions. Et sur route ? Le bloc EA888 de notre Skoda de 2009 respire la santé, pousse comme un beau diable jusqu’à près de 7 000 tr/min, alors qu’il réalise sa puissance maxi à 5 100 tr/min. Et il sonne plutôt bien ! La commande de boîte est agréable, sauf qu’elle déteste qu’on la brusque.
Dynamiquement, quand l’ESP est enclenché, tout va bien. On voit bien son témoin clignoter quand on remet fort les gaz en sortie de virage, mais rien de plus : la vigueur du moteur fait souffrir le train avant. Celui apparaît pourtant assez précis, et, secondé par un essieu arrière fidèle mais qui daigne se placer quand on le provoque, rend l’auto très sûre et efficace. En sus, l’amortissement, ferme mais pas trop, permet à l’Octavia de conserver sa superbe sur mauvaises routes.
De quoi faire d’elle notre favorite ? Ce n’est pas la Scala de Milan sous le capot, mais quand on débranche l’ESP, le moteur déborde totalement le train avant, qui cire jusqu’en 3è ! Car, ok, il manque de motricité. Mais là n’est pas la vocation de l’Octavia, qui préfère les hautes vitesses autoroutières, où sa stabilité est excellente. Mais si le moteur est silencieux, on entend un peu trop les bruits de roulement. Rien de rédhibitoire cela dit. Surtout que pour passer les 11 l/100 km, il faut rouler fort, la Skoda se contentant de 8,5 l/100 km en moyenne tranquille.
L’alternative youngtimer
Skoda Octavia I RS (2001-2005)
Réalisée sur la base de la Golf III, l’Octavia de 1re génération récupère dans sa version RS le 1,8 l turbo de 180 ch équipant la GTI. Le châssis s’abaisse de 15 mm face aux Octavia standards, les jantes passent à 16 pouces, bref tout est fait pour que cette auto capable de 235 km/h tienne bien par terre. Elle le fait, mais n’a pas la précision des meilleures de la catégorie.
Ni le confort. Néanmoins, le compromis demeure très acceptable, vu le prix intéressant de 164 000 F, comprenant la clim, la radio-CD et l’ESP. C’est tout de même élevé pour une Skoda, encore perçue comme une marque low-cost, de sorte que les ventes resteront confidentielles chez nous. Disponible en berline ou en break, cette Skoda rapide exige un minimum de 4 000 € (quand on la trouve !).
Skoda Octavia II RS (2009), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 984 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou DSG, traction
- Puissance : 200 ch à 5 100 tr/min
- Couple : 280 Nm à 1 700 tr/min
- Poids : 1 395 kg
- Vitesse maxi : 242 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,2 s (donnée constructeur)
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