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Sondage - Alpine et DS : trouvez-vous les constructeurs français enfin crédibles dans le premium ? (résultats)

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Florent Ferrière , mis à jour

Beau hasard des calendriers : deux véhicules haut de gamme français ont fait leurs débuts au Salon de Genève. Après de multiples tentatives ratées, PSA et Renault semblent prêts à prendre leur revanche dans le premium avec DS et Alpine. Nous avons été séduits et convaincus par les A110 et DS 7 Crossback. Et vous, qu'en pensez-vous ?

Sondage - Alpine et DS : trouvez-vous les constructeurs français enfin crédibles dans le premium ? (résultats)

La fin d'une malédiction ?

L'histoire récente du haut de gamme automobile français est plutôt marquée par des flops plus ou moins retentissants : Citroën C6, DS 5, Renault Vel Satis et Avantime… L'équation premium + hexagone ne fonctionne plus dans l'auto, alors que la France est mondialement réputée pour son industrie du luxe (mode, parfumerie, alcools…).

Comment expliquer ces ratés ? Au-delà d'une fâcheuse tendance à vouloir être décalées, ce qui ne plaît pas beaucoup aux acheteurs du chic, les firmes françaises souffrent clairement d'un déficit d'image. Et cet ingrédient fait tout dans le haut de gamme. Il permet d'attirer la clientèle malgré des prix plus forts (avec en contrepartie une décote moins prononcée). La mutation réussie de la Mercedes Classe A est un exemple frappant : ses prestations, sa finition et sa fiabilité n'ont rien de mieux qu'une Peugeot 308, mais la compacte germanique reste plus onéreuse de plusieurs milliers d'euros. De plus, la tâche de nos constructeurs n'est pas facilitée par le fait qu'ils sont aussi spécialisés dans les citadines populaires.

De nouvelles marques

Faire du premium crédible en s'appelant Citroën ou Renault semble désormais mission impossible. Nos marques ont donc compris qu'il fallait en passer par un label dédié, quasiment vierge. Carlos Tavares a vite saisi le potentiel de DS lors de son arrivée à la tête de PSA et a accéléré sa scission d'avec Citroën. On se dit d'ailleurs que les chevrons auraient dès le départ dû procéder de la sorte. Chez Alpine, on a toujours été clair : la nouvelle Berlinette serait à la fois sportive et premium. Une manière d'attirer plus de clients, de ceux qui recherchent un véhicule à piloter (la partie conduite semble à la hauteur des espérances) à ceux qui sont plutôt en quête d'un beau produit pour pavaner.

L'avenir en passant par de vieilles gloires

En haut de gamme, la notion la plus importante est la légitimité. Et pour donner du crédit à son projet, il est de bon ton de rappeler aux clients qu'il y a eu des précédents. Alpine joue ainsi la carte du néo-rétro pour sa renaissance, jusqu'à reprendre le nom A110, l'une des surprises de ce modèle que l'on surnommait jusqu'au dernier moment A120 ou AS110. Stratégie différente pour DS, qui propose un véhicule bien dans son époque. Tout simplement, la marque ose l'évocation de son passé pour son nom. Même si à l'origine du label, Citroën parlait de « Different Spirit », il est clair que l'idée est de se rattacher à la plus célèbre des Citroën haut de gamme, connue mondialement et en bonne place dans le musée automobile planétaire.

Deux visions très différentes

Chez DS, on a choisi l'option SUV. Une décision logique tant cette catégorie est en forme à l'échelle mondiale. Le baroudeur familial permettra à la marque d'attirer l'attention d'un maximum d'automobilistes en Europe et en Chine, débouché prioritaire de ce véhicule. De quoi assurer de bons volumes de ventes et de faire rentrer du cash, dont la marque a besoin pour soutenir le développement de sa nouvelle gamme. La suite sera un second SUV, dérivé de la prochaine DS3.

Du côté d'Alpine, c'est un tout autre genre avec un coupé. Évidemment, il ne pouvait en être autrement pour le A fléché, qui se devait de renaître en réinterprétant son modèle iconique. Au moins, on peut dire que ces véhicules s'adressent à des clients très différents et ont une certaine forme de complémentarité.

Pour nous, ces produits sont convaincants

DS savait qu'il ne devait rien laisser au hasard. Designers et ingénieurs ont donc mis les bouchées doubles pour proposer un véhicule qui ne doit pas se sentir inférieur aux concurrents. La présentation intérieure est soignée, bien qu'un peu chargée et parfois clinquante, et l'équipement est à jour avec une vision nocturne, une aide au créneau 100 % automatique ou encore des suspensions intelligentes couplées à une caméra.

Chez Alpine, c'est plus complexe. La voiture est moins raffinée qu'une Porsche ou une Audi, osant reprendre des pièces à une Clio. Mais Renault a dû résoudre une équation très complexe avec la volonté de faire du premium sans exploser les prix. Le Losange a surtout beaucoup investi (et seul, suite au divorce avec Caterham) dans la technique : nouveau châssis en aluminium et nouveau moteur. La conduite ayant monopolisé une bonne partie de l'attention, il fallait faire quelques économies d'échelle ailleurs. Mais l'A110 reste un beau produit, avec des baquets de toute beauté ou des éléments en carbone.

Bref, chacun dans leur registre, ces véhicules débarquent sur le marché sans rougir et sans complexe d'infériorité. Ils savent que la partie ne sera pas simple face à des marques bien installées. Mais pour DS et Alpine, c'est un nouveau départ et on sait tous que le succès d'un constructeur, encore plus quand il est premium, ne se jugera pas en quelques mois. Il suffit de voir les difficultés d'Infiniti en Europe, qui reste quasiment inconnu près de dix ans après ses débuts chez nous.

Trouvez-vous les constructeurs français enfin crédibles dans le premium ?

Le sujet vous passionne. Plus de 1 400 votes ont déjà été enregistrés au moment de la mise à jour. Et c'est un beau cocorico, puisque 77 % des répondants trouvent les firmes françaises enfin crédibles avec ces deux modèles. Mais les commentaires donnent un résultat plus nuancé. Il y a ceux qui souhaitent attendre que ces autos rejoignent les routes et qu'une gamme se développe avant de se prononcer. Comme le dit francoulet « le premium, ça se construit dans le temps et la constance » et il est vrai que la constance manque vraiment à nos firmes. Vous êtes aussi nombreux à insister sur le manque de moteurs puissants, un aspect qui apparaît à vos yeux comme l'un des éléments clés du haut de gamme. Vous pointez aussi du doigt les quelques économies dans l'habitacle de l'Alpine. Nos marques le savent, le chemin vers la fameuse crédibilité dans le premium sera long. Mais elles ont le mérite de l'avoir repris.

Vous pouvez encore voter et réagir !

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