Stellantis devient actionnaire de Leapmotor et va vendre ses voitures chinoises en Europe !

Contrairement à Volkswagen ou les premiums allemands et comme le groupe Renault, Stellantis n’a jamais réussi à conquérir sérieusement le marché automobile chinois. A tel point que le groupe automobile fruit de la fusion entre PSA et FCA vient de se séparer de ses trois usines de Wuhan, Chengdu et Xiangyang qu’elle faisait tourner avec son partenaire Dongfeng (désormais seul propriétaire de ces unités de production où est notamment assemblée la Citroën C5X). L’année dernière, déjà, c’est la joint-venture nouée entre Jeep et GAC qui tombait à l’eau et se mettait en faillite. Alors, que va faire Stellantis pour rebondir en Chine ? Tout laisser tomber ? Eh bien pas du tout, comme vient de l’annoncer le groupe européen dans un communiqué officiel annonçant une collaboration très étroite avec la marque Leapmotor dont Caradisiac a déjà essayé la petite T03 vendue chez nous.

Stellantis va investir 1,5 milliard d’euros dans Leapmotor pour devenir son actionnaire à la hauteur de 21%. Il mise sur le développement de la marque dans l’Empire du Milieu et espère une forte croissance de Leapmotor qui peinait récemment à trouver des financements : « en ciblant le marché moyen-haut de gamme, le segment le plus important et en plus fort développement en Chine, Leapmotor a livré environ 111 000 unités de NEV en 2022, se plaçant ainsi dans le premier tiers des constructeurs chinois spécialisés dans l’électrique. Dans les trois ans à venir, le plan produit de Leapmotor devrait couvrir l’ensemble des segments A à E, sur la base d’une architecture technique unique, de trois plateformes hautement évolutives dotées de moteurs électriques avec prolongateur d’autonomie », peut-on lire dans le communiqué de Stellantis. Comme le rappellent les journalistes des Echos, Leapmotor a perdu près de 650 millions d’euros l’année dernière malgré une hausse du chiffre d’affaires de 300%.

Stellantis va vendre les Leapmotor en Europe et dans le reste du monde !

Le communiqué de Stellantis précise que « l’accord porte aussi sur la création d’une coentreprise « Leapmotor International », gérée par Stellantis à 51/49, qui détiendra les droits exclusifs de fabrication, exportation et vente des produits Leapmotor en dehors de la Chine. Il s’agira du premier partenariat international de ce type sur le marché des véhicules électriques entre l’un des principaux constructeurs automobiles au monde et un constructeur automobile chinois de nouvelle génération ». En d’autres termes, Stellantis s’occupera directement de la vente des produits de Leapmotor hors de Chine y compris en Europe pour l’aider à croitre sur le Vieux Continent. Un revirement total alors que les deux groupes français faisaient pression avec le gouvernement français au sein de la Commission européenne pour mettre des bâtons dans les roues aux Chinois sur notre marché ! Toujours d'après les Echos, Stellantis mise sur 500 000 ventes mondiales annuelles pour Leapmotor International.

Outre la petite T03 à la vocation low-cost, Leapmotor prépare chez nous le lancement du SUV électrique C11 taillé pour piquer des clients aux Volkswagen ID.4, Nissan Ariya et autres…Peugeot e-3008 électriques. Après la surprise de cette annonce, on est curieux de voir quelles synergies le groupe Stellantis prépare avec Leapmotor. Les véhicules des marques Peugeot, Citroën, DS, Alfa romeo ou Opel vont-ils bénéficier de la technologie de Leapmotor ? Des marques du groupe prévoient-elles de reprendre des plateformes techniques du Chinois comme viennent de le faire Audi et Volkswagen avec d’autres marques locales ? Et comment la marque Leapmotor sera-t-elle intégrée chez nous à côté des marques historiques de Stellantis ?