2. Sur la route : honi soit qui mal y penche
En une semaine de temps, nous avons parcouru près de 1 000 km au guidon de la RSS 400. Et pour une première, on peut dire qu'elle a du talent.
À la manière d'une CB, mais en plus léger et en plus Scrambler
Pour commencer, c'est un plaisir continu de la retrouver, avec sa ligne agréable et son coloris plaisant, sa forme originale et son accueil sympathique. Loin de la moto gadget et jetable que l'on pourrait imaginer au vu de son tarif ou de quelques écrous moins valorisants, on apprécie sa prestance autant que sa prestation et ce dès la mise en route.
La sonorité du bicylindre en ligne est aussi surprenante qu'agréable, faisant oublier instantanément sa cylindrée et l'imaginer supérieure, comme souvent chez la marque. Le moteur ronfle et donne même de la voix au travers de sa boîte à air. Pas de quoi réveiller les voisins, mais assurément de quoi sonoriser agréablement tout trajet façon 500 CB originale, avec un pot. Et c'est un complément. La première composante Lexmoto est donc bien respectée, et l'on ne rechigne pas à accélérer ni à laisser s'exprimer la mécanique.
Les vibrations, présentes sans outrance, sont plutôt bien limitées-sauf dans les rétroviseurs tout semble glisser au mieux dans le meilleur des mondes malgré le faible kilométrage.
Un bon petit moteur
D'une souplesse appréciable et même redoutable au vu de ses caractéristiques, le bloc profite d'un couple moteur déjà disponible bas dans les tours et largement suffisant pour ménager un agrément permanent. Il profite de vigoureuses et énergiques montées en régime, renforcées par des poussées sensibles jusqu'à la dernière impulsion du compte-tours avant la rupture. Détonnant, redoutable même, surtout au regard de la cylindrée revendiquée ! Un 500 ? Il pourrait bien faire illusion en se montrant là encore plus expressif qu'une vieille CB (plus puissante à l'époque), mais demeure "léger" dans ses pulsations, avec très peu d'inertie, tandis que le tachymètre corrobore les sensations : on prend aisément de la vitesse et avec plaisir, tout en roulant moins vite que ce que l'on imagine. La déflexion d'air apportée par la petite casquette de l'instrumentation est correcte, et quelle que soit l'expérience ou les attentes, on apprécie se trouver au guidon d'une moto aussi simple qu'abordable.
Les rapports de boîte sont d'ailleurs bien choisis et l'on profite même d'une sixième certes appréciable, mais ne faisant pas office de surmultipliée : on essaye régulièrement de passer une improbable sept...
À l’aise
La vitesse de pointe, annoncée à 160 km/h est dépassée au compteur, mais la réelle est assez proche de la valeur indiquée, permettant d'envisager d'autant plus sereinement une incursion autoroutière que l'on est aux commandes d'un moteur à l'architecture s'y prêtant bien plus volontiers qu'un monocylindre. D'autant plus qu'il demeure réactif aux injections des gaz à tout moment et se montre globalement assez généreux dans les mi-régimes. Toujours au regard de la catégorie.
Avec un tel moulin, on est donc tenté de prendre l'air. Normal. C'est là qu'une nouvelle fois, comme sur la 125, on découvre la limitation de la garde au sol du côté de la béquille latérale. Les anglais, ça prend les ronds points à droite, ça se confirme. Ça ne doit donc pas les gêner, mais chez nous, un peu d'enthousiasme, encouragé par le 400 et ça frotte vite dès l'inscription en courbe.
Trop vite. Avant le repose-pieds. La béquille est donc une pièce que l'importateur nous a assuré voir modifiée sur les modèles vendus pour récupérer un précieux centimètre de garde au sol. Une marque de la réactivité de Lexmoto et de son représentant français, particulièrement sérieux, concerné et compétant. Sinon, vous pencherez vraiment fort à droite et vous méfierez à gauche, ou vous adapterez votre style de conduite, ce que permet aisément la RSS.
Styles de conduite variés, jolies routes, autoroutes et bien entendu agglomérations auront vu la RSS 400 consommer un peu plus de 4l/100 km en moyenne et toujours moins de 5, sachant que l'importateur indique pour sa part 3,4 l/100 km. Une valeur intéressante dont on apprécie le côté raisonné et qui semble accessible si l'on parvient à ne pas faire chanter le moteur en profitant de sa santé après les 6 000 tr/min.
Une partie cycle équilibrée, mais avec des limites
Car pour ce qui est de se monter saine, la Lexmoto sait y faire. Précise, maniable, rigoureuse, même, elle marque là encore des points, bien aidée par son centrage des masses et une posture agréable tandis que l'amortissement fait bonne figure. Il s'accommode en apparence fort bien des dos-d'âne et déformation prononcés de la route, au point que l'on ne réalise pas faire frotter le pneu arrière sur le passage de roue avant de l'entendre ou de sectionner une accroche de filet araignée (vécu). Normal, la course du mono amortisseur est supérieure à ce que permet la boucle arrière ! En duo ou même légèrement chargé, il est donc recommandé de pré contraindre davantage, quitte à perdre légèrement le bon accord avec la fourche, non réglable pour sa part. Du coup, les pneumatiques deviennent cruciales. Et de ce point de vue, les CST assurent de manière impressionnante, tant au niveau de la tenue de route ou du confort que sur le grip fourni ou encore le profil, résolument incisif malgré les 160 de largeur affichés. Là encore, une bonne stabilité et une bonne mise sur l'angle, que même un freinage appuyé ne vient perturber.
Ça freine !
Justement. S'il est bien un point sur lequel Lexmoto ne lésine pas, généralement, c'est le freinage. Bien dosé quel que soit l'écartement du levier avant, il permet de s'arrêter sans déséquilibre ni encombre et avec une belle dose de puissance. Mieux encore, freiner penché est une formalité, quand bien même l'ABS n'y est logiquement pas actif. La seule assistance présente est aussi peu intrusive qu'efficace en apparence et surtout bien coordonnée avec l'ensemble de la moto.
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