On peut estimer qu'elle est affreuse, mais on peut aussi lui trouver de vraies références esthétiques et historiques. Tracée à grands coups de cercles qui parcouraient ce drôle d'engin de la fin des années 80, la S Cargo rendait hommage à la 2 CV et à Le Corbusier.
Les automobilistes européens n'ont pas l'exclusivité des voitures moches. En témoigne ce SUV jamais vendu sur le Vieux Continent et qui, en 1999, avait prévu avant tout le monde que l'automobile se transformerait en couteau suisse, en mêlant le break, le 4x4 et dans son cas, le camping-car avec une capacité de chargement d'utilitaire. Mais son physique compliqué a eu raison de lui.
Moquée dans l'hexagone cette R5 rallongée et affublée d'une malle n'a jamais eu le courage de fouler le sol français. Pourtant la Renault Siete, rebaptisée 7 en 1979, a été un véritable succès en Espagne, où l'on savait apprécier les berlines à coffre. Un goût ibérique particulier, toujours inexpliqué de ce côté des Pyrénées.
La petite auto née en 1982 aurait pu être une grande citadine. Si sa ligne n'avait pas douze ans de retard, si son moteur ne consommait pas comme un camion, si son assemblage n'était pas si aléatoire et si elle ne tombait pas en panne si fréquemment. Avec des "si", on réinventerait l'histoire de l'automobile, et l'Axel en serait peut-être à sa sixième génération couronnée de succès.
Les transitions sont parfois difficiles. Pour passer de l'ère des monospaces à celle des SUV, Renault a tâtonné dans un mélange des genres stylistiquement malheureux. La preuve par le Koleos qui, au-delà de son physique difficile, a eu fort à faire avec un nom compliqué à porter.
Comment ruiner la carrière d'une excellente auto ? Renault a trouvé la solution en 2007 en présentant la troisième mouture de sa berline. Personne n'en a vu les attraits, occultés par son dessin baroque. Une formule diplomatique pour désigner un style totalement raté.
La beauté des laides - Fiat 500 L Living : la mini-citadine qui voulait se la jouer grand monospace
21
D'accord, il est fait de bric et de broc. OK, ce n'est qu'une version rallongée du 500L, lui-même descendant direct de la petite Fiat 500. Mais personne ne privera le Fiat 500 L Living de son titre de gloire : celui du plus petit monospace 7 places d'Europe. Ce sera son seul trophée, car il ne pourra jamais briguer celui de la plus jolie auto de sa décennie.
La compacte italienne souffre d'une double peine. À son physique difficile s'ajoute la marque qui l’a créée : Alfa Romeo. La maison milanaise ayant habitué ses disciples à de jolies autos, ils ne lui ont jamais pardonné cet écart. Pourtant, l'Arna avait un vrai moteur Alfa et elle était, fait rarissime à l'époque pour la marque, très fiable.
Peu de voitures existent depuis 110 ans. C’est pourtant le cas de la Fiat Tipo, qui persiste depuis l’origine de la marque. Malgré les années d’abandon, elle est toujours revenue, comme une mascotte, un porte-bonheur du constructeur.
C'est une saga française. Celle d'Amédée Gordini qui a donné son nom à des bombinettes. Celles qu'il a développées pour Simca, puis pour lui-même, avant de passer dans le giron de Renault qui lui offrira le meilleur (des modèles retravaillés) mais aussi le pire : des autos dont le nom Gordini n'était plus qu'une finition, et une couleur pseudo-sportive.