Livio Suppo a les épaules larges et il a donc endossé sans sourciller le lourd costume de l'idiot de service dans ce choix étonnant de monter des pluies sur une grille de départ d'un Grand Prix de Grande Bretagne à Donington, où tout le reste du plateau Moto GP avait décidé de choisir des slicks.
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Les deux dernières places à un tour du vainqueur, un team satellite bien mieux loti qu'elle, jamais, depuis son engagement en Moto GP en 2003, l'équipe officielle Ducati n'avait connu une telle humiliation. Le Grand Prix de Grande Bretagne 2009 à Donington aura donc été le plus mauvais résultat de l'histoire des rouges dans la catégorie reine.
Avant la trêve estivale, c'est exactement le résultat dont il avait besoin. Après trois résultats vierges, dont deux chutes, Andrea Dovizioso devait justifier son statut d'officiel Honda, une position que certains lorgnent déjà, et non des moindres puisque le blason ailé ne fait aucun secret sur son ambition d'embaucher celui qui a été son grand rival en quart de litre, Jorge Lorenzo.
Comme au Mans et d'ailleurs comme à chaque fois cette saison que les conditions de piste ont été précaires, Colin Edwards aime jouer avec les nerfs de son employeur, Hervé Poncharal. Dans un premier temps, en effet, l'Américain semble comme arrêté, se laissant happer par le peloton et ce n'est que lorsqu'il touche le fond du classement qu'il se donne l'impulsion pour se lancer dans une remontée météorique.
Il visait la huitième place et il est monté sur le podium. Mieux, il a même lutté pour la victoire, et pendant la course, il a mis à la raison un Pedrosa qui a tout tenté avec sa machine officielle faite d'un châssis dernier cri et d'un nouveau moteur pour ne pas subir l'humiliation de la RC212V privée, puis il s'est livré jusque dans les derniers mètres pour ne pas laisser Edwards lui chiper la place de dauphin.
Il en a fait des dégâts ce Grand Prix de Grande Bretagne, comme si Donington avait voulu marquer de son empreinte ses adieux à l'élite de la vitesse moto. Sa dernière représentation à ce niveau a été exacerbée par une météo qui a fait tourner les têtes, dont celles, surtout, des pilotes Ducati, et creusé tant les écarts que les esprits.
Quel Grand Prix ! Déclaré mouillé, il est resté sec et s'est humidifié au fur et à mesure des tours jouant avec les nerfs des pilotes. Sur ce plan, les pilotes Ducati ont craqué d'entrée, en choisissant sur la grille des pluies, les seuls à avoir fait ce pari.
Si le GP125 a dû faire son épreuve en deux parties, une sèche et une totalement détrempée, les 250 ont évolué sur le sec avec des gommes prévues pour la pluie, puisque la course a été , au départ, mouillée.
Ils ont tout eu les pilotes du GP125 et ils se souviendront longtemps de leur dernier Grand Prix de Grande Bretagne sur le tracé de Donington. Une piste sèche balayée par les vents mais néanmoins saupoudrée de quelques gouttes distribuées par des ondées passagères, puis finalement l'averse, la vraie, qui interrompt les débats à onze tours de l'arrivée d'une épreuve déclarée sèche au départ.
Sous la pluie, Casey Stoner a réglé la séance de réchauffement d'un Moto GP qui s'attend à vivre un Grand Prix sous le format du « flag to flag ». L'Australien devance un Lorenzo qui ne désarme pas pour autant alors que Dovizioso et surtout Hayden retrouvent des couleurs.