2. Triumph Scrambler 400 X (2024) - Certifié 3P : prix, prestation, potentiel
Sacrément agréable, cette Scrambler. Posée et reposante, elle profite de sa légèreté pour se montrer maniable à souhait et agréable à inscrire dans des courbes où sa garde au sol se révèle supérieure à celle de la Speed 400 en courbe.
Dynamiquement emmenée par son énergique moteur, la Scrambler 400 X semble ne jamais faiblir. D’autant plus que son monocylindre fait montre d'une redoutable souplesse pour un si petit élément. Il peut en cela remercier ses cotes internes limitant la course du piston sans pour autant le rendre la course carrée (89 x 64), mettant en permanence du couple à disposition, tandis que l'on peut continuer d'enrouler et de reprendre au régime de ralenti sur les derniers rapports de la boîte six. Surprenant, enthousiasmant, même une fois passés les 5 000 tr/min, il n'a de cesse de s'attirer la sympathie, y compris après 7 000 tr/ min. Lorsque l'on va chercher ses dernières ressources. Pour preuve une vitesse de pointe de plus de 160 km/h largement suffisante pour s'assurer de pouvoir prendre n'importe quel type d'axe routier, autoroutes comprises.
Évidemment, les longues lignes droites n'ont pas grand intérêt, ne serait-ce que pour l'air pris dans le casque, mais le refroidissement liquide rassure quant à la capacité du bloc à encaisser l'exercice. Tout autant que la consommation, stabilisée aux alentours de 4,2 l/100 en roulant à 135 compteur. En cycle mixte et même en abusant copieusement des hauts régimes, on peut décemment compter sur moins de 4l/100 km.
Voici une nouvelle fois la démonstration de la qualité des ingénieurs anglais en matière de création de petits moteurs prompts à lutter efficacement contre les productions asiatiques. Le précédent représentant de cette catégorie n'était autre que le mono de l'Himalayan, qu'il ne manque pas de rappeler au travers de sa capacité à évoquer, voir invoquer des machines du passé, sans en subir le moindre désagrément. Car en matière de vibrations ou de résistance physique du piston dans sa chambre, aussi bien les traitements chimiques que mécaniques réduisant les frictions et la production de chaleur que la gestion électronique, notamment celle d'un accélérateur sans câble, sont parvenus à offrir un agrément de tout instant.
Reste à bien choisir le rapport de boîte sur lequel évoluer et surtout, à ne pas hésiter à en rentrer un ou deux pour dépasser sans complexe aucun si l'on n'est pas aux abords de la zone rouge. Dès lors, on découvre une agréable énergie, communicative, et l'on oublie volontiers ne se trouver "que" sur un 400. D'autant plus que niveau tenue de route, l'indo anglaise fait aussi montre d'excellentes qualités au regard de son tarif, d'une part, et de la provenance de ses suspensions d'autre part. En effet, les éléments fournis pas une marque indienne haut de gamme n'ont de cesse de démontrer que l'on peut allier confort et précision sans être badgé par une grande marque européenne ou japonaise.
De cette facilité à prédire des réactions saines découle rapidement une confiance qui ne quitte pas l'esprit au moment de prendre un chemin de terre et de se mettre debout (si l'on oublie les repose-pieds gigoteurs dont la principale qualité est de bien éliminer les vibrations). Certes les allures ne sont pas canonesques, mais on se surprend à pousser les rapports au rupteur (doux et agréable au demeurant) en laissant dériver sereinement la roue arrière, dont on contrôle précisément la glisse. À dire vrai, bluffant. Alors on n'ira pas chercher de grosses compressions ni à faire encaisser plus que de raison à la fourche, mais dans du roulant terreux ou gravillonneux, on profite en ne se laissant jamais dépasser. Reste à trouver le bon réglage des leviers au pied, en fonction de vos bottes et de votre posture.
Décidément, les nouveaux petits trails ont compris que l'humilité est un atout et que la raison permet d'exploiter pleinement ce que l'on a sous main sans avoir à en garder sous le pied. Les béotiens apprécieront tout autant que les amateurs de promenade rythmée. Car de retour sur le bitume, la Scrambler 400 X n'a de cesse de se mesurer à plus fort qu'elle. Et régulièrement, elle est en mesure de prendre le dessus, sur un élan conservé à la faveur d'un frein moteur réduit ou d'un freinage retardé.
Car pour ce qui est de se montrer performante des étriers, la Scrambler 400 X prouve une fois encore que la quantité importe moins que la qualité. La puissance du simple élément avant est amplement suffisante. Dosable. La précision est au rendez-vous, tandis que la fourche demeure imperturbable lorsque l'on actionne le levier ou la pédale de droite. Dans la terre, on comprend mieux le choix de plaquettes ayant joué sur la tessiture du levier pour le rendre plus souple et plus progressif. Comme quoi de petites choses peuvent avoir de grands effets, à l'image même de cette Scrambler 400 X.
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