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Un plateau exceptionnel pour le Jubilé de Platine de la Citroën DS

A l’occasion des 70 ans de la DS, une parade de quelque 200 exemplaires du modèle mythique a relié l’avenue Foch à Paris à l’ancien quai de Javel, où il a été fabriqué. De très haute tenue, ce plateau a rassemblé des exemplaires rarissimes, que nous vous faisons découvrir en vidéo.

Un plateau exceptionnel pour le Jubilé de Platine de la Citroën DS

 

La scène a quelque chose de surréaliste. Dimanche matin, 9h, avenue Foch à Paris, plus de 200 Citroën DS et ID occupent la moitié de la chaussée, sur quelques centaines de mètres. Elles sont venues d’un peu partout dans le monde pour participer à l’événement dit Jubilé de Platine, organisé par DS Automobiles en l’honneur des 70 ans de la DS, présentée en octobre 1955, au salon de Paris. Elles vont rejoindre en roulant le parc André Citroën, aménagé là où se trouvait l'usine où était fabriquée la DS, par un trajet passant par les Champs-Elysées, le Grand Palais, les Invalides, ou encore la Tour Eiffel.

L'événement se déroulant sur deux jours, la veille, certaines ont participé à un concours d'élégance. La DS, c'est un pan de l'Histoire automobile, voire de l'Histoire de France, à laquelle elle a contribué comme aucune autre voiture : capable de rouler avec les pneus crevés, elle a permis au Général de Gaulle d'échapper aux terroristes qui ont voulu le dessouder au Petit-Clamart, en 1962...

Dimanche matin, avenue Foch, à Paris. Des centaines de Citroën DS viennent colorer de leur beauté la grisaille. Photo : Greg.
Dimanche matin, avenue Foch, à Paris. Des centaines de Citroën DS viennent colorer de leur beauté la grisaille. Photo : Greg.

La DS a été lancée dix ans seulement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, à une époque où la France connaît les premiers bénéfices des 30 Glorieuses. L’ère est alors à l’optimisme, à cette certitude que l’avenir sera forcément plus beau que le passé (à raison !), bref, on embrasse le futur. La Citroën DS, bardée de technologies nouvelles et parée d’un style avant-gardiste, incarne de façon éblouissante cet espoir d’une vie meilleure.

Une vague de Citroën DS avenue Foch, à gauche, une DSuper, à droite, une DS Pallas d'avant octobre 1971.
Une vague de Citroën DS avenue Foch, à gauche, une DSuper, à droite, une DS Pallas d'avant octobre 1971.

Flaminio Bertoni a dessiné la Citroën, sa carrosserie comme son habitacle. Il est sculpteur de formation, et cela se voit. Paul Magès, ingénieur autodidacte, a pour sa part conçu le cœur hydraulique de la voiture, duquel dépendent la suspension, le freinage, l’assistance de direction voire le changement de vitesses. Un mot sur le moteur : un 6-cylindres à plat était prévu, mis au point par Walter Becchia (italien de naissance, comme Bertoni), l’auteur du bicylindre de la 2CV.

"Je vais le doubler, je vais le tripler !". Les plus cinéphiles auront compris la référence...
"Je vais le doubler, je vais le tripler !". Les plus cinéphiles auront compris la référence...

Mais, le temps et l’argent manquant, Becchia a dû se contenter de remanier le bloc de la Traction (dû à Maurice Sainturat), en lui greffant une culasse hémisphérique. André Lefèbvre a supervisé le développement de la DS, initié en 1938 par Pierre-Jules Boulanger, directeur de Citroën, puis stoppé rapidement à cause de la guerre.

Eddy Clio, surpris alors qu'il tente de faire fonctionner ses caméras. On appréciera la tenue légère de l'individu, peu sensible au froid d'un matin d'octobre, suscitant une certaine admiration.
Eddy Clio, surpris alors qu'il tente de faire fonctionner ses caméras. On appréciera la tenue légère de l'individu, peu sensible au froid d'un matin d'octobre, suscitant une certaine admiration.

Les travaux sur la VGD (Véhicule de Grande Diffusion) ont repris après les hostilités, s’étirant sur dix ans tant étaient nombreuses les innovations technologiques de la future DS : utilisation de l’aluminium et du plastique, freins avant à disques, centrale hydraulique haute pression, aérodynamique exceptionnelle…

L'habitacle d'une Citroën DS 23 Pallas de 1973, à la magnifique sellerie en cuir (optionnelle). Admirez la visibilité panoramique !
L'habitacle d'une Citroën DS 23 Pallas de 1973, à la magnifique sellerie en cuir (optionnelle). Admirez la visibilité panoramique !

On a essayé de donner à la DS toutes les avancées possibles à l’époque, l’idée étant de mettre sur le marché une voiture tellement moderne qu’elle durerait deux fois plus longtemps que ses rivales. Ça a fonctionné puisqu’au moment de son retrait, en 1975, la DS restait une référence par sa tenue de route, son confort de suspension, sa précision de conduite voire son freinage. Et encore ! Citroën n'a pu industrialiser toutes trouvailles envisagées, dont un antiroulis actif.

Les Citroën DS prennent la pause devant la pyramide du Louvre, quelques dizaines de minutes après le spectaculaire vol des bijoux...
Les Citroën DS prennent la pause devant la pyramide du Louvre, quelques dizaines de minutes après le spectaculaire vol des bijoux...

Que la DS ait été rentable demeure toutefois incertain, sa fabrication, certes simplifiée au fil des années, n’ayant jamais été simple. Lancée à la hâte, la DS n’était pas au point, pâtissant durant deux ans au moins, d’une fiabilité désastreuse, ce qui n’a pourtant pas rebuté la clientèle. Mais Citroën a progressivement redressé la barre, au prix d’efforts considérables et de dépenses qui ne l’étaient pas moins, permettant à la DS de connaître un immense succès commercial. Ses modifications et améliorations ont été constantes, aussi n’allons-nous en citer que les principales.

Les Citroën DS ont quitté le Louvre, roulant sur des pavés. Grâce à leur suspension hydropneumatique et leurs sièges moelleux, elles en isolent leur passagers.
Les Citroën DS ont quitté le Louvre, roulant sur des pavés. Grâce à leur suspension hydropneumatique et leurs sièges moelleux, elles en isolent leur passagers.

- Octobre 1955 : lancement de la DS au salon de Paris. Suscitant un enthousiasme immense, elle a incité près de 80 000 personnes à signer un bon de commande sur le stand.

- Mais 1957 : commercialisation de la variante ID, simplifiée (pas de direction ni de freins ni de changement de vitesse assistés), moins chère et plus fiable. Destinée aux propriétaires de la Traction, effrayés par la DS, elle séduira les taxis.

- Octobre 1958 : le break ID est révélé au salon de Paris, en même temps que la DS Prestige, dotée d’une séparation entre les places avant et arrière.

- Octobre 1959 : commercialisation des ID Break.

- Septembre 1962 : face avant modifiée sous le pare-choc qui intègre désormais les butoirs.

- 1960 : nouvelles ailes arrière allongées sur les berlines, qui perdent leur jonc chromé.

- Octobre 1960 : déclinaison en Cabriolet, variante fabriquée chez Henri Chapron.

- Septembre 1961 : nouvelle planche de bord

- Octobre 1964 : version luxueuse Pallas

- Octobre 1965 : installation de moteurs profondément modifiés, dotés d’un vilebrequin à 5 paliers. En tête, le nouveau 2,2 l (2 175 cm3), équipe la DS21 développant 100 ch DIN, pour une vitesse maxi de 175 km/h. Le 1 911 cm3 initial cède la place sur la DS à un 1 985 cm3 de 90 ch.

- 1967. Nouveau fluide hydraulique minéral, le LHM, de couleur verte, remplaçant le précédent LHS, synthétique et de couleur rouge. En octobre : nouvelle face avant, spectaculaire avec ses quatre projecteurs sous verrière. Ceux du centre pivotent avec les roues, alors qu’un réglage automatique de leur assiette est adopté.

- Octobre 1969 : adoption de l’injection électronique sur la DS 21 (une première pour une française), qui passe à 125 ch DIN (vitesse maxi de 185 km/h !). Nouveau tableau de bord dit de sécurité, doté de trois cadrans circulaires. Le 7 : millionième DS produite. Les ID19-ID20 deviennent DSpécial et DSuper.

- Septembre 1970 : la boîte manuelle adopte un 5e rapport (en option ou en série selon les versions).

- Octobre 1971. Poignées de portes désormais encastrées. Sous le capot, le 2 175 cm3 passe à 2 347 cm3, sur la nouvelle DS 23. Il développe 115 ch DIN avec le carburateur et 130 ch DIN avec l’injection. Adoption d’une vraie boîte auto, une 3 vitesses fournie par Borg-Warner.

- 24 avril 1975 : production de la dernière DS berline, une 23 Pallas. 1 330 755 exemplaires ont été fabriqués. Les breaks continuent pour quelques semaines.

- 1976 : la dernière DS break est vendue (sur stock). Au total, toutes versions confondues, la gamme DS-ID s’est écoulée à 1 456 115 unités.

Les Citroën DS traversent la Seine après être passées devant le Grand Palais. Au premier plan, une exceptionnelle découvrable à quatre portes réalisée par Reutter.
Les Citroën DS traversent la Seine après être passées devant le Grand Palais. Au premier plan, une exceptionnelle découvrable à quatre portes réalisée par Reutter.
La parade dans le rues de Paris, où les DS suscitent énormément de sympathie. Elles étaient bien plus nombreuses et visibles que lors de la chevauchée de février 2025, en prélude de Rétromobile
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Les DS sont venues d'un peu partout dans le monde. Devant notre 23, une DS 19 venue de Hongrie par la route, et un coupé Chapron en provenance de Suisse. 
Les DS sont venues d'un peu partout dans le monde. Devant notre 23, une DS 19 venue de Hongrie par la route, et un coupé Chapron en provenance de Suisse. 
Les Citroën DS filent devant la Tour Eiffel, réunion de deux emblèmes de la technologie française. Photo : Greg.
Les Citroën DS filent devant la Tour Eiffel, réunion de deux emblèmes de la technologie française. Photo : Greg.
Les Citroën DS et ID réunies au parc André Citroën, sous un ciel lourd qui n'a heureusement lâché que quelques gouttes.
Les Citroën DS et ID réunies au parc André Citroën, sous un ciel lourd qui n'a heureusement lâché que quelques gouttes.
Une bien rare ID 19 fabriquée en Angleterre, à Slough. Elle diffère des versions françaises par ses coloris et ses accessoires.
Une bien rare ID 19 fabriquée en Angleterre, à Slough. Elle diffère des versions françaises par ses coloris et ses accessoires.
L'habitacle de l'ID 19 anglaise, aux sièges tendus d'un cuir épais à passepoils et au tableau de bord en bois, jamais vu sur le continent.
L'habitacle de l'ID 19 anglaise, aux sièges tendus d'un cuir épais à passepoils et au tableau de bord en bois, jamais vu sur le continent.

 

Reproduction de l'ID19 sur ballons servant à illustrer les plaquettes commerciales du modèle dès la fin des années 50.
Reproduction de l'ID19 sur ballons servant à illustrer les plaquettes commerciales du modèle dès la fin des années 50.

 

La plus ancienne des Citroën DS en existance, un modèle de pré-série fabriqué manuellement à l'été 1955 dans un atelier dédié, dit "le bocal".
La plus ancienne des Citroën DS en existance, un modèle de pré-série fabriqué manuellement à l'été 1955 dans un atelier dédié, dit "le bocal".

 

L'habitacle de la plus ancienne des DS au monde. Elle se passe de la commande de réglage en hauteur de la suspension, mais comporte le magnifique tableau de bord dû à Bertoni. Une sculpture de plastique !
L'habitacle de la plus ancienne des DS au monde. Elle se passe de la commande de réglage en hauteur de la suspension, mais comporte le magnifique tableau de bord dû à Bertoni. Une sculpture de plastique !
Pièce rarissime, une Citroën ID19 Normale, la plus spartiate des ID. Animée par le bloc de la Traction 11, elle se passe en effet de toute assistance, mais aussi de chauffage, d'accoudoirs, et se contente d'une banquette en lieu et place des deux sièges, à l'avant. Sur les 393 exemplaires construits entre octobre 57 et juillet 60, seuls 4 survivraient !
Pièce rarissime, une Citroën ID19 Normale, la plus spartiate des ID. Animée par le bloc de la Traction 11, elle se passe en effet de toute assistance, mais aussi de chauffage, d'accoudoirs, et se contente d'une banquette en lieu et place des deux sièges, à l'avant. Sur les 393 exemplaires construits entre octobre 57 et juillet 60, seuls 4 survivraient !
Coupé DS Le Léman réalisé par Chapron. Il arbore le deuxième museau de la DS, introduit en 1962 et plus aérodynamique.
Coupé DS Le Léman réalisé par Chapron. Il arbore le deuxième museau de la DS, introduit en 1962 et plus aérodynamique.
Cabriolet usine mais accessoirisé de 1961, arborant ses cendriers d'ailes dans l'atmosphère humide du parc André Citroën. Sa couleur suffit à faire oublier la grisaille !
Cabriolet usine mais accessoirisé de 1961, arborant ses cendriers d'ailes dans l'atmosphère humide du parc André Citroën. Sa couleur suffit à faire oublier la grisaille !
Le break DS/ID comporte des feux arrière verticaux et surtout une plaque d'immatriculation doublée, afin de rester visible quand est abaissé le volet inférieur arrière.
Le break DS/ID comporte des feux arrière verticaux et surtout une plaque d'immatriculation doublée, afin de rester visible quand est abaissé le volet inférieur arrière.
Fantômas avait fait le déplacement. Le malheureux a dû supprimer les accessoires permettant à sa DS de voler : ils ne passaient pas au contrôle technique... Photo : Greg.
Fantômas avait fait le déplacement. Le malheureux a dû supprimer les accessoires permettant à sa DS de voler : ils ne passaient pas au contrôle technique... Photo : Greg.
Ces ouïes de pare-choc signalent la présence de la climatisation sur les Citroën DS.
Ces ouïes de pare-choc signalent la présence de la climatisation sur les Citroën DS.
Les antibrouillards montés en supplément renforcent l'agressivité de la face avant des DS post-1967. L'éclairage comptait parmi les points forts de la Citroën.
Les antibrouillards montés en supplément renforcent l'agressivité de la face avant des DS post-1967. L'éclairage comptait parmi les points forts de la Citroën.
Deux DS dernière mouture, avec les poignées encastrées, dont la DSuper 5 utilisée par François Allain au Tour Auto.
Deux DS dernière mouture, avec les poignées encastrées, dont la DSuper 5 utilisée par François Allain au Tour Auto.
Au premier plan, une Citroën DS d'avant 1958, comportant les ailes courtes et l'échappement central "queue de carpe". Derrière, une ID19 à peine plus récente. Les coloris flashys sont stupéfiants !
Au premier plan, une Citroën DS d'avant 1958, comportant les ailes courtes et l'échappement central "queue de carpe". Derrière, une ID19 à peine plus récente. Les coloris flashys sont stupéfiants !
Les clignotants surélevés, extraordinaires éléments de design, ne quitteront jamais les berlines DS/ID tout au long de leur carrière.
Les clignotants surélevés, extraordinaires éléments de design, ne quitteront jamais les berlines DS/ID tout au long de leur carrière.
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