Une proposition de loi vise à autoriser les voiturettes sur les voies rapides
Des Citroën Ami sur le périf et les autoroutes de liaison ? C'est la curieuse idée de la députée Renaissance Olga Givernet. Le but de sa proposition de loi, au-delà de la liberté de circulation des voiturettes, c'est la réduction du poids de nos autos. Explications.
Elle est ingénieure de formation, députée Renaissance de l’Ain et nostalgique du temps des 4L et 2ch. Des voitures sobres, légères et économiques que regrette Olga Givernet. Impossible de revenir à ces temps d’avant, alors l’élue vient de déposer une proposition de loi pour que, malgré tout, l’industrie automobile revienne à plus de légèreté, le poids allégé de nos autos étant plutôt une bonne chose pour la planète.
Un malus sur les lourdes électriques et plus de liberté pour les quadricycles
Mais en ces temps de SUVéisation massive, l’affaire est très loin d’être gagnée. Alors, dans son texte intitulé « Transformation du parc automobile français », l’élue avance plusieurs propositions poussant les consommateurs, comme les industriels, à engager la cure d’amincissement. Entre une législation qui pousserait les flottes d’entreprise (la moitié des ventes de voitures) vers des autos plus légères et un malus sur les modèles électriques de plus de 1,9 tonne, elle avance une idée, jamais explorée en France, alors qu’elle est en vigueur dans nombre de pays européens, hormis le Portugal et chez nous.
Pourquoi ne pas autoriser les petites voitures, les fameuses « sans permis », à emprunter les voies rapides ? Non pas les grandes autoroutes, à péage ou non, limitées à 130 km/h, mais les quatre voies de liaisons, les rocades et les périphériques. Sauf que cette future autorisation risque de poser de gros problèmes de sécurité. Car les petites « sans p » sont bridées à 45 km/h et on a du mal à imaginer ces voiturettes mêlées à une circulation ou la plupart des autos roulent communément au double de leur vitesse maximum.
La solution consisterait, non pas à autoriser les Aixam et Ligier à débouler sur l’A86, mais à offrir cette possibilité à leurs grands frères : les quadricycles à moteur, comme les dénomme le législateur. Ces engins, qui ne doivent pas dépasser une tonne sont capables d’atteindre entre 80 et 90 km/h. Ce qui ne pose pas de graves problèmes sur le périf parisien limité à 70 km/h (et bientôt à 50), pas plus que sur des voies rapides de liaisons limitées à 90, 100, voir 110 km/h puisque les camions sont eux aussi contraints d’y rouler à des vitesses plus basses.
Des quadricycles accessibles avec le permis B1
Mais ces engins ne sont pas accessibles dès 14 ans avec le BSR comme leurs petits frères bridés. Pour les conduire, il faut attendre 16 ans et passer le permis B1, qui est une version très allégée du classique permis B, lequel permet évidemment lui aussi de conduire ce type de mini-auto.
Pourquoi pas ? L’idée permettrait d’alléger le poids des citadines en circulation et s’inscrirait dans le débat actuel sur l’arrivée des kei cars en Europe.
Mais encore faut-il pouvoir s’offrir de tels engins. Le petit Renault Twizy, qui disposait d’une version de 17ch et atteignait 80 km/h avec le fameux permis B1 a tiré sa révérence l’an passé. La triplette Citroën Ami, Opel Rocks-e et Fiat Topolino, avait elle aussi une version dopée dans ses cartons. Mais elle est restée au fond d’un tiroir du département R&D de Stellantis.
Un texte législatif pourrait-il relancer ce genre de projet chez les constructeurs ? Sa faisabilité ne pose pas trop de souci, pas plus que son homologation puisqu'un protocole particulier lui est réservé. Mais encore faut-il que ces engins soient rentables pour leurs concepteurs. Les constructeurs ont déjà du mal à gagner de l’argent avec des citadines classiques du segment A, il est à parier que l’équation est encore plus difficile à trouver avec ces quadricycles qui devront être forcément moins chers que les premières pour trouver leur public.
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