Road-trip Caradisiac en Espagne - Visite du Musée Seat en vidéo
Perdu dans le complexe industriel de la zone franche de Barcelone, le musée Seat n'est pas ouvert au public, et pourtant, non seulement nous l'avons visité, mais nous avons aussi interviewé son directeur, Isidre López et conduit la toute première Seat, une 1400 de 1953.
C’est peu après la reprise de Seat par Volkswagen que le processus de création du musée de la marque espagnole a été, involontairement, enclenché. En effet, le constructeur allemand voulait la destruction de toutes les autos sur base Fiat que le blason ibérique avait conservées. Elvira Beloso, secrétaire de la présidence de Seat, choquée par cette décision, a refusé de transmettre l’ordre. On la comprend : elle a elle-même retrouvé ces modèles historiques. Elle s’est arrangée pour que les autos soient préservées, parfois en les cachant et en les camouflant. Une dizaine d’années plus tard, Seat est dirigée par Pierre-Alain de Smedt. Celui-ci ordonne carrément que les voitures soient restaurées, comme s’il s’agissait de celles d’un musée.
Surprise, les grands pontes de Volkswagen n’ont vent de cette collection qu’en 2003 ! Heureusement, ceux-ci, conscient de son intérêt patrimonial, décident de la réunir dans un bâtiment dédié, d’abord l’entrepôt A-127 puis l’A-122 en 2006, où elle se trouve encore actuellement, du moins en partie. Progressivement, la collection s’est agrandie, atteignant les 356 voitures, dont environ 170 se trouvent dans les 2 900 m2 de cet entrepôt.
Elles sont sous la garde d’un grand passionné, Isidre López qui est constamment en quête d’autos rares à ajouter à la collection. Il nous a offert une visite guidée et très détaillée du musée, ce qui nous donne cette vidéo exceptionnelle de plus de 30 minutes. De la première Seat, la 1400 de 1953, aux modèles de course, en passant par les concept-cars et les modèles spécifiques. On pense à la Seat 800, une 600 à 4 portes, à la Bocanegra ou encore à la 127 à 4 portes, vendues sous le blason Fiat en-dehors de l’Espagne.
Il y a aussi la Panda Papamobile, utilisée pour véhiculer le pape Jean-Paul II lors de sa visite en Espagne, ou encore l’Ibiza spécialement concoctée par le roi Juan-Carlos pour son fils Felipe VI, à l’occasion de ses 18 ans en 1986. N’oublions pas la Ronda dont tous les éléments la différenciant de la Ritmo ont été peints en jaune, afin de montrer à la FIA qu’il s’agissait d’une auto bien distincte, dans le procès qui opposait Seat à Fiat en 1982. Cette collection, nous l'avons examinée durant notre road-trip espagnol, Alan Froli vous en a d'ailleurs offert un très bel aperçu lors de son compte-rendu de la 2e journée de notre périple.
Par la suite, j’ai eu le privilège de conduire l’auto la plus ancienne de la collection : la Seat 1400 de 1953. Parfaitement restaurée, elle profite d’un habitacle charmant et plutôt chic, bien plus que celui de la Simca Aronde qui utilise la même coque. Tout est doux à bord de cette ancienne, le volant, la commande de boîte (au volant), la banquette et même le moteur.
Très souple, celui-ci a accepté sans broncher nos évolutions dans le domaine de l’usine, sous un soleil de plomb. Evidemment, ce n’est pas une auto puissante, et tant mieux car les freins sont d’époque, mais elle se révèle diablement bien mise au point, tant par ses concepteurs (italiens) que ses restaurateurs. Ce n’est pas tous les jours dans une carrière de journaliste qu’on a l’occasion de conduire un modèle aussi important historiquement : mon petit cœur a battu plus vite que celui de la 1400, qui en a vu d’autres…
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