Voiture autonome : 1/3 des Français prêts à en acheter une, et 1/2 pense que les accidents chuteront
Elle occupe la scène médiatique depuis un moment. Qui ? La voiture autonome, accompagnée de toute la technologie et de tous les fantasmes qui vont avec. Mais les Français ? Ils en pensent quoi ? Début de réponse avec une étude menée par le loueur Enterprise.
Menée en juin 2018 sur un échantillon représentatif de 2 400 personnes, cette étude concernant la voiture autonome, qui a pris son temps pour nous arriver, est cependant riche en enseignements.
Premièrement, on y apprend que les Français ne croient pas à l'arrivée imminente de la voiture autonome. En effet, 56 % pensent que la démocratisation de ces véhicules n'interviendra pas avant au moins 10 ans. Et 25 % pensent que cela arrivera dans 4 à 7 ans. En moyenne, ça donne 2030. Donc on en parle beaucoup, mais pour les principaux concernés, à savoir ceux qui ne vont "pas" les conduire, c'est encore lointain, malgré l'actualité constante sur le sujet.
C'est loin, donc, mais intéressant. Car selon l'étude, 31 % des personnes interrogées seraient prêtes à acquérir une voiture autonome dès qu'elles seront disponibles. Soit près d'un Français sur trois, ce qui n'est pas rien. Pour autant, la grande majorité ( 64 %) reste persuadée que l'accession à ce type de véhicule sera via des offres publiques ou partagées.
Les Français sont partagés sur la voiture autonome. Mais 31 % sont prêts à en acquérir une et 1 sur 2 considère que les accidents diminueront grâce à elle.
Cependant, la prudence proverbiale tricolore est de mise. Seulement 6 % des sondés affirment qu'ils pourraient utiliser "immédiatement" ces voitures autonomes. Mais pour 35 % d'entre eux, il faudra attendre au minimum 5 ans d'usage pour être certain de leur sécurité. Pire, 34 % des personnes interrogées pensent qu'elles ne seront "jamais" à l'aise dans une voiture sans chauffeur. Les raisons : le besoin d'avoir le contrôle (57 %), l'envie de conduire soi-même (57 %). Les plus jeunes (les 18-24 ans) s'inquiètent eux du risque de piratage, cette tranche d'âge y pense à 46 % contre 32 % sur l'échantillon complet.
Moins d'accidents en perspective
Concernant la sécurité apportée par la voiture autonome, les avis sont partagés, mais tout de même favorables. Près d'un Français sur deux (49 %) pense qu'elle aura pour conséquence positive une diminution des accidents de la route par rapport à l'heure actuelle. Mais 32 % pensent qu'il y en aura autant, et même 19 % pensent qu'il y en aura davantage. 28 % s'attendent à une homogénéisation de la vitesse sur les routes. On apprend sur le même thème de la sécurité que 86 % des sondés estiment qu'une voiture autonome ne devrait pas rouler sans qu'une personne soit dedans. Et 70 % pensent que le permis de conduire devra être requis pour utiliser une voiture autonome.
D'ailleurs, parmi les acheteurs potentiels, plus de la moitié souhaite conserver une voiture classique à côté, pour pouvoir craquer en cas de "manque" de la conduite, pour avoir le contrôle, ou pour avoir une solution de secours.
Du temps gagné pour faire quoi ?
En imaginant voyager dans un véhicule autonome, 43 % des Français imaginent quand même garder un œil sur la route, et donc, ne rien faire d'autre pendant ce temps-là ! Pour les autres, il sera utilisé pour se détendre et profiter du paysage (32 %), travailler ou lire (22 %), dormir (14 %), ou utiliser son téléphone pour rester en contact avec ses amis (13 %). Ce dernier chiffre est étonnamment bas lorsque l'on considère l'usage intensif qu'il en est fait aujourd'hui.
Pour finir, 41 % des personnes interrogées pensent que les automobilistes oublieront comment conduire une fois que le véhicule autonome sera la norme. Et seulement 17 % pensent que la voiture classique deviendra obsolète.
Cette étude montre donc un réel intérêt des habitants de l'hexagone pour le véhicule autonome. Mais les avis sont partagés, sur l'utilisation, sur l'acquisition, sur le fait de devoir rester vigilant. Et certains considèrent même que ces voitures seront un risque en termes de sécurité routière.
Moralité : on n'a pas encore fini d'en parler.
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