Voiture électrique : tous les constructeurs sont branchés
Si le Salon de Las Vegas se veut la manifestation majeure de l'électronique grand public, il est devenu avec le temps le nouveau rendez-vous incontournable de l‘automobile. Ceci dit, sur ce plan, si les puces savantes ont été les vedettes de cette manifestation connue sous le trigramme CES, ce sont aussi les batteries qui ont tenu le haut de l’affiche lorsqu’il s’est agi de parler de voiture. Le tournant semble et bien pris. L’engin de demain ne sera pas seulement autonome. Il sera aussi électrique.
La tendance n’est pas inédite, mas elle s’accélère. Au point qu’avant l’avènement d’une nouvelle ère automobile où le conducteur ne serait plus qu’un passager comme un autre, il y aurait un passage obligé par la case disparition du moteur thermique. Ce dernier avait en son temps remisé calèches et chevaux au musée. Ce serait maintenant à son tour de rejoindre le rayon des souvenirs.
À Las Vegas, les dés semblent jetés. Il n’a échappé à personne que la plupart des prototypes des constructeurs automobiles présents étaient promis à des batteries pour se mouvoir. De l’ostentatoire FF91 de l’enseigne Faraday annoncé à 1 050 chevaux pour 700 kilomètre d'autonomie à la plus accessible et déjà contemporaine Chevrolet Bolt au rayon d’action de 400 km, on est branché électrique.
Il faut être en prise avec ce mouvement, même si l’on a du retard. Ainsi, si Fiat-Chrysler a présenté un concept car, Portal, centré sur le design intérieur, c’est encore l’électrique qui alimente le moteur. Chez Ford, on inverse même les tendances en faisant des monstres stigmatisés comme polluants d’aujourd’hui les engins vertueux de demain : des versions hybrides des emblématiques Mustang et F-150, un gros pick-up qui est le véhicule le plus vendu aux États-Unis depuis plus de 30 ans, ont été montrées.
Une évolution qui n’est pas un phénomène de mode. Elle est même imposée par des contraintes environnementales de plus en plus dures imposées par tous les pays, que cela soit en Europe, aux États-Unis ou en Chine. Même si produire l’électricité de demain qui devra faire face à une poussée de la demande ne sera pas non plus sans conséquences sur la planète, il faut, avant toute chose, rendre l’air de nos villes à nouveau respirable. Après, on verra.
L’enjeu est tout autant industriel et les constructeurs traditionnels jouent gros dans cette partie. Il leur faut en effet totalement repenser leur chaîne de valeur. D’abord, un moteur électrique est bien moins complexe qu'un moteur thermique à développer, réduisant largement les barrières à l'entrée. C'est ce qui a rendu possible l'irruption de Tesla sur le segment. Une leçon comprise par d’autres acteurs qui confirment un milieu marqué par la multiplication de nouveaux entrants.
Ensuite, la valeur ajoutée d'un véhicule est également largement modifiée. 30 % de celle-ci proviennent ainsi d’une batterie que ne maîtrisent pas la plupart des constructeurs. Ces derniers ont cependant quelques atouts dans leur manche. Dont celui-ci, indéniable : leur capacité à gérer un processus d'industrialisation complexe. Reste qu’il n’est pas un constructeur qui n’a pas intégré la donne électrique dans l’évolution de sa gamme. Le pli est pris.
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