Les tout terrain ont été durant une certaine période les rois du bitume. Aujourd’hui, avec la hausse du prix des carburants, l’instauration du bonus-malus écologique et la prise de conscience écologique, ils se retrouvent cloués au pilori. Les gros 4x4 vont-ils disparaître de notre univers ? Réponse
Depuis quelques années, la part des tout terrain et notamment des SUV n’avait fait qu’augmenter atteignant même 6,7 % du marché en 2007 soit près de 140 000 immatriculations. Cette tendance fléchit inexorablement en 2008. Ainsi, sur les deux premiers trimestres, la part de marché des 4x4 a baissé respectivement de 1,6 % et 1%, soit des ventes en chute de près de 17% par rapport à 2007.
Si la plupart des marques généralistes résistent grâce à l’étendue de leur gamme, les constructeurs spécialisées dans les tout terrain connaissent actuellement une sombre période. On peut ainsi s'interroger sur l'avenir de plusieurs constructeurs tels que Land Rover, Ssangyong, Jeep, etc.
Afin de mieux comprendre la situation actuelle et essayer de se projeter dans l’avenir, Caradisiac a questionné certains responsables de marques représentatives du marché du tout terrain
2008 : Annus horribilis et promesses d’avenir ?
Chez Cadillac, 2007 a été marqué par le lancement du nouvel Escalade. Le succès avait été au rendez-vous avec 80 exemplaires. Cela peut paraître ridicule mais c’est beaucoup pour le constructeur américain. En 2008, avec le climat social, économique et environnemental, les ventes se sont écroulées avec seulement une trentaine de ventes soit une diminution de 60%. « Pour Eric Sentuc, Directeur Général de Cadillac France, cette chute des ventes s’explique par le contexte actuel mais pas seulement. « Le segment des gros SUV de luxe est très sensible à la nouveauté. C’est pour cela que nous allons lancé au 3e trimestre 2009 une version hybride de l’Escalade. Il s’agira du premier véhicule hybride de GM et le premier gros SUV hybride. Une double première qui devrait susciter l’intérêt » Même s'il n’est pas prévu un arrêt de la commercialisation de l’Escalade qui reste un véhicule d’image, le constructeur américain change progressivement son fusil d’épaule avec le lancement de modèles diesel, l’élargissement de la gamme berline et le nouveau positionnement du futur SRX qui ne se définira plus comme un SUV mais un crossover s’inspirant du concept Provoq.
Pour l’avenir, Cadillac mise sur l’innovation avec un travail sur les motorisations hybrides, électriques ou fonctionnant à l’éthanol ou à l’hydrogène.
Situation loin d’être plus enviable chez Mercedes avec un recul des ventes qui démontre même que les marques premium sont elles aussi touchées par la crise. Ainsi, le ML, le précurseur des SUV de luxe accuse une baisse de 48,5% par rapport à l’an passé. Bilan encore plus criant pour le GL qui régresse de près de 56%. Seul l’ancêtre G arrive bizarrement à tirer son épingle du jeu avec des ventes limitées mais en progression de 21%.
Pourtant chez la firme à l’étoile, on ne sombre pas dans la désolation puisque la marque allemande fonde de solides espoirs sur le GLK qui correspond aux nouvelles tendances du marché avec une taille plus petite et des consommations plus mesurées. Commercialisé à son lancement uniquement en V6, le GLK sera prochainement disponible en 4 cylindres avec une consommation annoncée de 6,9 l et des rejets de CO2 correspond à un malus de 750 €. En 2009, le GLK sera ensuite décliné en 2 roues motrices mais c’est toute la gamme des tout terrain et des SUV qui sera équipée de moteurs Bluetec qui ne font pas baisser le CO2 mais combattent les Nox. Pour Pascal Eric Montazel, directeur de la communication de Mercedes, " il va y avoir moins de place pour les gros SUV mais le segment des 4x4 existera toujours ".
Le contexte international et national a de lourdes conséquences sur les ventes de Jeep. Ainsi, par rapport à 2007, la baisse des ventes du constructeur américain se chiffre à 43%. Si l’ensemble des modèles est touché, c’est surtout les gros 4x4 qui sont pénalisés. Pour preuve le Grand Cherokee a perdu 60 % de ses ventes. Pour la marque, « ce phénomène est dû à un report des achats en raison de la crise mais également au refus des clients de payer une taxe quel qu'en soit le montant ». Pour Jeep, l’avenir passe par l’électricité comme l’ont prouvé les concepts-cars du Mondial de Paris.
Le constat est encore plus sévère chez d’autres enseignes. Ainsi, Land Rover a enregistré une dégringolade de près de 30% de ses ventes avec seulement 5000 exemplaires écoulés contre 7000 l’année dernière. Le Discovery perd ainsi de plus de 65% et c’est encore pire pour le Range Rover Sport qui décline de plus de 70%. Le Defender et le Range Rover sont aussi concernés mais de façon nettement moins significative. Chez Ssangyong qui possède à son catalogue que des 4x4, c’est désormais 100 commandes par mois qui sont enregistrées soit un total de 1 200 ventes contre plus de 3 873.
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