Dans ce nouveau contexte de concurrence féroce, les constructeurs se lancent dans la bataille du tout à l'avant. Citroën a bien sûr ouvert la voie, Renault suit avec pragmatisme mais c'est BMC qui crée l'événement avec sa Mini, idéale de compacité avec son moteur transversal. Chez Fiat, le "grand de la petite voiture", seul Dante Giacosa, le directeur des bureaux d'études et partisan très esseulé de la traction-avant, est ébranlé : "Je regrettai amèrement de ne pas avoir persévéré, depuis le projet 100 en 1947, dans l'étude d'une traction-avant à moteur transversal." Celui qui fut le "père" de la 500 Topolino, puis le concepteur du 600 Multipla, le premier monospace construit en série, s'était bien sûr intéressé très tôt à la traction-avant et déposé un brevet dont s'inspira d'ailleurs Alec Issigonis, le créateur de la Mini. Giacosa et Fiat auraient ainsi pu faire figures de pionniers, mais la politique commerciale très conservatrice de la firme de Turin mit un terme à ces expériences. Giacosa ne se découragea pourtant pas. Mettant à profit sa notoriété, il fonde au sein des bureaux d'études, la SIRA, une petite unité décentralisée où il peut poursuivre ses travaux en toute indépendance. Face à l'hostilité du directoire de Fiat et en particulier de Gianni Agnelli (victime d'un grave accident en testant un prototype à traction-avant), Giacosa sait que s'il veut emporter la décision, il doit proposer des solutions simples et peu coûteuses. En 1961, il s'oriente ainsi vers le projet d'une petite berline à moteur transversal avant, incluant boîte de vitesses et embrayage sur le même axe. Un choix offrant de nombreux avantages comme la possibilité de produire moteurs et boîtes séparément (limitation des coûts et souplesse de fabrication) mais aussi de réduire les frottements, l'usure, le poids et l'encombrement en se passant de chaînes de renvoi.
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