Lors de son introduction le 1er janvier 2008 au lendemain du Grenelle de l'Environnement, le système du bonus/malus était conçu pour atteindre un équilibre naturel, avec des entrées d'argent équivalentes aux sorties, mais ça sera loin, très loin d'être le cas, puisque le dispositif coûtera la bagatelle de 214 millions d'euros en 2008, 528 millions d'euros en 2009 et 450 millions d'euros en 2010, malgré un tour de vis passant notamment par un abaissement des seuils de 5 g une première fois en 2010, puis à nouveau en 2011.
Son efficacité à baisser le taux moyen des émissions de CO2 du parc français est cependant indiscutable, ce dernier passant de 152 g/km en 2005 à 130 g/km en 2010, avec une moyenne européenne à 141 g/km, tout comme sa capacité à vendre des voitures diesel et/ou de petite taille, domaine où les marques françaises excellent. Mais ça pourrait ne pas peser assez lourd dans la balance à une période troublée économiquement où le gouvernement part à la chasse des dépenses les moins utiles.
Hier se tenait donc une table ronde à Bercy avec les principaux acteurs du milieu pour discuter du futur de la mesure concernant les véhicules hybrides, qui ont pour l'instant droit à 2 000 euros de bonus s'ils émettent moins de 111 g/km de C02, et électriques, qui sont eux gratifiés de 5 000 euros. Ils ont respectivement coûté à l’État au mois d'août 1,7 millions d'euros et 540 000 euros pour 869 et 108 unités, sur un total de 14,5 millions d'euros de bonus.
Le Premier Ministre François Fillon le promet : cette fois-ci, c'est la bonne, le dispositif sera « ajusté pour garantir l’équilibre budgétaire du dispositif en 2012 » mais le Ministre de l'Industrie Eric Besson, soutenu par la ministre du Développement Durable Nathalie Kosciusko-Morizet s'est montré plus rassurant, plaidant pour un maintien des aides accordées aux véhicules hybrides et électriques, et un maintien du plan pour 2012 dévoilé en début d'année.
L'industrie et l'écologie main dans la main ? En regardant de plus près, ce n'est pas si étonnant. L’État a dernièrement accordé 140 millions de prêts à la filière, notamment à Mia et à Bolloré par exemple, et les constructeurs français fourbissent leurs armes dans le domaine de la voiture écologique, avec le lancement du 3008 Hybrid4 de Peugeot et de la gamme ZE de Renault, qui a déjà souffert de la suppression brutale du bonus accordé aux véhicules fonctionnant au GPL. Le gouvernement espère ainsi ménager la chèvre et le chou.
Source : AutoActu.com
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