Il y a beau avoir de très nombreuses exceptions à cette mesure de circulation alternée, celle-ci semble produire son effet. Peut-être pas encore sur les indicateurs mesurant les particules fines, mais sur le trafic, tout le monde a pu se féliciter d'une circulation plus fluide. Ne faire rouler que les véhicules au chiffre d'immatriculation impair a permis à « Bison Fûté » de constater deux fois moins de bouchons sur les routes d'Île-de-France que d'habitude. 90 kilomètres de bouchons contre de « 200 à 250 kilomètres » un jour de semaine à 08h00, voilà déjà un premier bilan positif pour cette mesure.


Par ailleurs, les 700 policiers mobilisés pour faire respecter la mesure ont apparemment été mieux utilisés que les 900 de 1997, année où une initiative identique avait été prise, ce qui avait provoqué des contrôles et des bouchons, forcément polluants. Les amendes à 22 euros promises ont fait florès puisque 3 000 de celles-ci ont été rédigées à l'heure du déjeuner, sur 4 500 infractions en tout genre. Dans l'ensemble, le citoyen a joué le jeu, et celui qui avait un numéro pair a soi profité des transports en commun gratuit, soi trouvé deux compagnons à emmener, ce qui lui a permis de passer outre son mauvais chiffre. A moins qu'il n'ait eu le temps, en un week-end, de se trouver un véhicule hybride ou GPL ou encore GNV.


Côté politique, on reste dans la posture. Dans le même discours, on n'arrive à trouver les regrets pour le quotidien des Parisiens tout en se lamentant qu'une telle mesure n'ait pas été prise bien plus tôt, puisque cela fait maintenant cinq jours que l'air est devenu moins respirable autour de la Tour Eiffel. La théorie des vents du Nord nous rabattant les fumées des usines à charbon allemandes avancée par 40 millions d'automobilistes ne trouve pas d'écho tandis que les verts y voient une victoire qui pourraient leur éviter une autre alternance, politique celle-là.


Vu l'ambiance, la tendance voudrait que la mesure se prolonge encore demain, ce qui accorderait un jour de repos aux véhicules au numéro impair. Ailleurs, dans l'hexagone, l'expérience est regardée de près. A Lyon par exemple où l'on a réduit de 20 km/h les vitesse maximum autorisée tandis que Bordeaux Brives et Guéret ont lancé leur alertes aux particules fines. A suivre...