Est-il permis de ne pas s’indigner ? L’âge moyen de la voiture du Français moyen atteint 8,4 ans, contre 7 au début des années 2000. Et 150 000 km correspond à la mi-vie d’une voiture normalement entretenue. D’après les instances du Contrôle technique, l’espérance de vie de nos voitures a encore augmenté de 50 000 km ces dix dernières années. Effet de la crise ? Sans doute mais pas seulement : nos voitures n’ont jamais été aussi endurantes à défaut d’être toujours fiables. Aujourd’hui, atteindre 300 000 km est banal et, avec un minimum d’entretien préventif, la plupart des modèles peuvent pointer à 400 000 km. Bref, il n’y a pas péril en la bagnole.
Et s’il y en a un, ce n’est pas la panne qui menace le plus. Neuf policiers sont morts en mission ou en service l’an passé, et trois gendarmes en 2012. Et pas parce que les freins ont lâché.
Surtout, la déprime guette : depuis le début de l’année, on dénombre quarante-sept suicides dans la police et il y en a eu vingt-trois dans la gendarmerie en 2013. Ce n’est pas une portière qui grince qui pousse à ce genre d’extrémité. Et si la question des finances et des moyens n’est pas étrangère au malaise de nos forces de l’ordre, mettre en avant le renouvellement du parc automobile comme dossier prioritaire revient à préconiser de repeindre les salles de classe pour freiner le développement de l’illettrisme.
Si le vieillissement des voitures à gyrophare préoccupe réellement nos gouvernants, osons leur suggérer une autre méthode qui aurait l’avantage d’épargner les finances publiques. Voici donc un projet de circulaire en quatre points afin de prolonger la vie du parc automobile de la police et de la gendarmerie nationale. Et accessoirement d’éviter tout incident regrettable face à des « personnes défavorisées dans la maîtrise de leur agressivité », terme qui remplacerait avantageusement « individu violent », expression discriminante qui devrait être bannie du vocabulaire des forces de l’ordre.
1/ Intervention urgente
Le moteur devant être soumis à rude épreuve, il est recommandé aux personnels de vérifier les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement avant le départ. Compléter au besoin. Vérifier également la propreté du filtre à air et la bonne tension des différentes courroies.
Ceci effectué, vérifier que l’intervention demandée a conservé son caractère urgent. Si ce n’est plus le cas, le conducteur du véhicule rejoindra les lieux en respectant les règles de l’éco-conduite.
2 / Poursuite
La tenue de route du véhicule est primordiale pour la sécurité des personnels et des autres usagers de l’espace public. En cas de poursuite, il est donc indispensable de vérifier la pression des pneumatiques. Si l’itinéraire comporte des portions sinueuses, le conducteur retirera 0,3 bar aux roues postérieures afin d’accroître la maniabilité du véhicule. Si la poursuite a lieu sur autoroute, il ajoutera 0,3 bar sur les 4 roues afin d’éviter tout échauffement préjudiciable des pneumatiques. Sur les deux roues uniquement s’il s’agit d’un motocycle.
Si le contrevenant poursuivi conduit un deux-roues à moteur, le conducteur du véhicule des forces de l’ordre veillera à maintenir une distance de sécurité équivalente à deux secondes afin d’éviter tout incident en cas de chute du susdit. Si la poursuite s’effectue sur un motocycle, le conducteur veillera à ne pas rattraper le poursuivi afin de ménager sa susceptibilité. La maîtrise du pilotage des personnels motocyclistes de la police et de la gendarmerie nationale ne doit pas être l’objet de jalousie de la part de certaines populations de jeunes défavorisés.
3/ Circulation dans les ZU
Une minorité d’habitants de certaines zones urbaines sensibles manifestent leur affection pour les forces de l’ordre en leur faisant des dons en nature : bouteilles d’eau fraîche et parfois congelées, appareils électroménagers, matériaux de construction, etc. Malheureusement, par pudeur, ces dons sont fréquemment envoyés des fenêtres ou des toits de leurs domiciles et peuvent endommager le véhicule des intervenants. Il est par conséquent demandé aux personnels d’éviter de circuler dans ces quartiers sensibles, notamment de nuit, mais également de jour. Si une intervention est indispensable, le véhicule sera préalablement recouvert de matelas, gyrophare compris, en ménageant des ouvertures nécessaires au bon refroidissement du moteur et à la vision du conducteur.
4/ Manœuvre de dégagement
Dans le cas de l’obligation d’effectuer une manœuvre de dégagement face à une assemblée hostile, privilégier la marche arrière. Avant d’enclencher celle-ci, remettre le point mort et embrayer avant de débrayer et de passer la vitesse afin de ne pas endommager les mécanismes de synchro. Lors de la manœuvre, éviter toute accélération intempestive qui pourrait être interprétée comme une provocation.
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