Chevrolet Corvette Stingray : plastic is fantastic
Apparue en 1954 sous la forme exclusive d’un roadster, la première Corvette marqua les esprits plus grâce à son look futuriste qu’à son moteur, un paisible 6 cylindres « blue flamme » qui ne crachait pas vraiment le feu ! Dix ans plus tard, la révolution des muscle cars, ces coupés populaires et surpuissants démocratisés par la Mustang, est en marche. Chevrolet, grand rival de Ford, réplique en lançant la Camaro, mais aussi en musclant le jeu de sa Corvette qui passe enfin au V8, bloc plus en phase avec ses ambitions. Nous en sommes déjà à la C2, la troisième génération présentée ici (C3) ne voyant le jour qu’à partir de 1968, en coupé ou en cabriolet.
Sous le long capot fuselé de notre millésime de 1976 se loge un V8 5.7, castré par les normes antipollution à 180 ch.
Dans les deux cas, la « C3 » adopte de profil cette ligne « Coca Cola » très seventies, et reste techniquement fidèle à certains fondamentaux. Elle reprend la carrosserie en polyester de ses ancêtres, gage de légèreté (1600 kg), mais aussi les feux ronds caractéristiques à l’arrière et les phares escamotables, très « tendance » à cette époque. Sous le long capot fuselé de notre millésime de 1976 se loge un V8 5.7, castré par les normes antipollution à 180 ch. Couplé le plus souvent à une archaïque boîte automatique à 3 rapports, cette « Vette » privilégie plus le cruising tranquille que les performances, décevantes pour un coupé dit « sportif » (190 km/h maxi). Mais comme les grands crus, la Corvette ne cessera de se bonifier et d’aller vers toujours plus de puissance, au point d’égaler désormais certaines références européennes !
Chevrolet Corvette C6 : à fond la forme !
C1, C2, C3, C4, C5 et C6 depuis 2005. Les chiffres se suivent mais ne se ressemblent pas, et c’est avec talent que Chevrolet entretient, depuis plus d’un demi-siècle, le mythe. Souvent copiée, rarement égalée, l’inoxydable Corvette reste proche en look de la génération précédente, à ceci près qu’elle sacrifie sur l’autel des normes de sécurité ses phares escamotables au profit d’optiques apparentes, plus conventionnelles.
Souvent copiée, rarement égalée, l’inoxydable Corvette reste proche en look de la génération précédente.
Toujours à la pointe de l’innovation, la C6 abrite l’affichage « tête haute », une suspension « Magnetic Ride » ou une carrosserie en matériau composite, ce qui lui permet de garder la ligne (1461 kg), chose rare au pays de l’oncle Sam ! Certes, la finition très « plastique », loin des standards européens, en est l’une des raisons. Mais elle compense largement en offrant comme ses ancêtres, pour un prix toujours canon, une dotation de série riche et un V8 6.2 développant 437 ch en version « standard » Grand Sport. Depuis la C5, il convient d’oublier les clichés du style « c’est un paquebot qui ne pousse fort qu’en ligne droite ». Car cette championne des « runs », capable d’accrocher les 300 km/h chrono, mérite bien son appellation en faisant étalage d’une étonnante rigueur. Sa direction est précise, son freinage mordant et endurant, et même sa boîte mécanique à 6 rapports est agréable à l’usage. Bref : cette propulsion est efficace. Et vous savez quoi ? Aux allures légales, cette ‘Vette se contente d’un petit 13 l/100 km sur route. Il va vraiment falloir vous faire une idée neuve !
Thomas Riaud
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