Transformers. 3D. Michael Bay. 2h37. Autant de raisons de prévoir un large stock d'Efferalgan pour garantir que le Decepticon qui ne manquera pas de naître entre vos deux oreilles arrête sa session de break dance : les deux premiers épisodes se distinguaient en effet par une surabondance de cascades extrêmement bruyantes et d'une rapidité à donner le tournis à déconseiller à tout épileptique même léger, ce qui laissait le spectateur parfois dans le flou sur quel mixer était en train de taper sur quel four micro-ondes, avec un scénario ne servant qu'à remplir les brefs moments de calme entre deux scènes de fracas métallique. Épuisant.

L'ajout de la troisième dimension faisait donc craindre le pire, surtout que la projection presse avait lieu le lendemain de celle de Cars 2 (bientôt sur Caradisiac), qui se posait là en terme de grand huit haut en couleur. Mais bonne surprise : évidemment le scénario tient toujours sur un ticket de métro (les méchants robots reviennent sur Terre encore plus forts mais les gentils robots sont toujours là pour défendre leurs amis les humains à peau molle, les pauvres petites choses) et les américains continuent de sauver le reste du monde sans que ce dernier ne lève le petit doigt, mais Michael Bay a pris quelques cours de yoga depuis le deuxième épisode : les spectaculaires scènes d'action profitent maintenant de ralentis bienvenus qui les rendent plus lisibles et surtout qui permettent de mettre en avant la jolie 3D. Les deux heures et demie passent donc finalement bien vite sans l'apparition du moindre mal de tête.

Mais passons ces considérations bassement cinématographiques et venons-en au sujet qui nous intéresse véritablement : la bagnole, le vroum-vroum, le tut-tut. Commençons logiquement par Optimus Prime, le chef juste et droit des aimables Autobots. Il s'agit toujours d'un Peterbilt Model-379 à capot étendu de 1997, ce qui n'a pas manqué de faire grincer quelques dents parmi les aficionados du dessin animé dans lequel il était un Freightliner de type « cabover » (à nez plat), mais pour calmer la colère de ces derniers, il retrouve à nouveau le renfort d'une remorque qui se transforme en jetpack. La classe. Après avoir été un avion de chasse puis un char d'assaut avec des ailes, son frère ennemi et leader des Decepticons, Megatron (qui conteste tout lien de parenté avec Georges) est maintenant un camion citerne Mack Titan à dix roues lourdement armé mais panser ses plaies au fin fond de la savane africaine lui donne maintenant l'air de s'être échappé de Mad Max.

Outre son prédécesseur, Sentinel Prime, qui reprend du service sous la forme d'un camion de pompier Rosenbaurer Panther, Optimus Prime pourra toujours compter sur le soutien indéfectible de ses lieutenants : Bumblebee la Chevrolet Camaro de cinquième génération rafraîchie par un kit carrosserie et une nouvelle peinture, Ironhide le GMC Topkick et Ratchet le Hummer H2 d'intervention, maintenant recouvert d'une robe verte et blanche. Parmi les nouveaux venus, Sideswipe est maintenant une Corvette Stingray Concept roadster, Dino une Ferrari 458 Italia (qui parle donc forcément avec un accent italien) et Que, une Mercedes E550. Mais ça n'est pas tout puisqu'ils reçoivent aussi le renfort d'une autre division, les Wreckers, composée de Chevrolet Impala issues de la NASCAR Sprint Cup et équipées d'armes automatiques parmi lesquelles on retrouve Leadfoot, la Target numéro 42 de Juan Pablo Montoya, Roadbuster, l'AMP Energy/National Guard numéro 88 de Dale Earnhardt Jr et Topspin, la Lowe's/Kobalt numéro 48 de Jimmie Johnson.

Face à ces boy scouts mécaniques, les Decepticons se transforment moins souvent en véhicules terrestres, peut-être n'ont-ils pas reçu le même dessous de table de General Motors. On notera tout de même la présence de Soundwave, qui devient une Mercedes SLS AMG et la division des Dreads, composée de Chevrolet Suburban d'intervention.

Mais dans Transformers 3 - La Face cachée de la Lune, il n'y a pas que les voitures robots qui méritent d'être citées : avec un Bumblebee bien occupé ailleurs, Sam Witwicky (Shia Labeouf) se déplace maintenant en Datsun 510 de 1972 proche de l'épave, Dylan Gould (Patrick Dempsey), a notamment dans sa collection une Bugatti Type 35B de 1927, une Mercedes 500K Special Roadster de 1935 et une Delahaye 165 Figoni et Falaschi de 1939, Seymour Simmons (John Turturro) se cale au fond de la banquette arrière de sa Maybach 62S Landaulet cheveux au vent et le sergent Robert Epps (Tyrese Gibson) slalome dans les décombres d'un Chicago en ruines en Chevrolet Chevelle SS 396 de 1968.

Terminons par une mention spéciale au nostalgique de Megan Fox : vous ne serez pas dépaysés avec sa remplaçante, Rosie Huntington-Whiteley, mannequin lingerie pour Victoria's Secret dans le civil, qui partage avec celle qu'elle remplace un physique avantageux, un regard inexpressif et des lèvres sponsorisées par Michelin.

Sortie sur les écrans le 29 juin 2011