Lors des premiers essais de la Sandero à l’été 2008, nous avons été un peu déçu par ses motorisations à essence, surtout par la consommation. La conception des moteurs à essence MPI 1.4 et 1.6 remonte au début de la Clio II de 1998, voire à la fin des années 80 sur la R19. Pas besoin d’un dessin pour comprendre que leur rendement énergétique est totalement dépassé avec une consommation moyenne qui avoisine 9 l/100 km en conditions réelles d’utilisation. Les 7 litres pour le 75 ch et 7,2 l pour le 87 ch en conso mixte normée se traduisent par 165 et 170 g de CO2 par kilomètre, et donc par un malus écologique. Cette gloutonnerie est un des rares défauts de la Sandero, avec la difficulté d’obtenir une remise lors de l’achat, contrairement à une Clio Campus ou une Clio III où elle peut atteindre un quart du prix catalogue. Avec le 1.5 dCi, le bilan devient vraiment flatteur, aussi bien avec le 70 que le 85 chevaux. La différence de puissance entre les deux tient principalement à la différence de pression du turbocompresseur à géométrie fixe.
La Sandero 1.5 dCi 70 ch Lauréate a constitué la bonne surprise de ce double essai. Grâce à un poids limité à 1 100 kilos et des poussières, elle fait preuve de suffisamment de dynamisme en usage courant (un peu moins bien que la 1.4 MPi en accélérations et un peu mieux en reprises grâce à ses 48 Nm supplémentaires) , ce qui n’est pas vraiment le cas par exemple des plus lourdes Clio III ou Logan MCV (+ 140 kg en 7 places) équipées de ce moteur 70 chevaux. Donnnée pour 157 km/h, 15 secondes sur le 0 à 100 km/h et 36,6 secondes sur le 1000 m DA, notre exemplaire a fait même un peu mieux. En revanche, la 85 ch Prestige passées entre nos mains a buté à 2 km/h de la vitesse maxi annoncée (167 km/h) et a tout juste atteint sur les deux mesures d’accélération sélectionnées les 13 et 35 secondes revendiquées. Broutilles que ces dixièmes, qui prouvent que les dispersions de fabrication existent encore pour les moteurs de nos jours, même si elles semblent plus ténus que par le passé. Cette remarque n’enlève pas grand chose à l’agrément procuré par la Sandero dCi 85 forte de 200 Nm à 1900 tr/mn, dont 90 % répondent présent dès 1500 tours. Les accélérations tout comme les reprises (vigoureuses en quatrième, et acceptables sur le dernier rapport) sont très proches de la Renault Clio III équipée du même moteur. On est presque déçu car à vitesses identiques à 1000 tr/mn sur les 5 rapports de la boîte (dont la sélection n’est pas plus fluide), la Sandero devrait se monter plus vive grâce à sa masse inférieure d’au moins 70 kilos (selon le constructeur, un quintal selon nous). Bon, la petite Dacia se rattrape sur la consommation avec 5,7 l/100 de moyenne sur notre court essai, là où la Clio réclame entre 6 et 6,3 litres. Notre moyenne se décompose en un mini sur route à 4,6 litres et un maxi en ville de 8,2 litres le pied droit un peu lourd (7,5 l en conduite normale et faible trafic) . Il n’y a que sur autoroute à partir de 120 km/h et au delà où la Clio III se montre plus sobre grâce à son SCx de 0,73, celui médiocre de la Sandero (0,86) pénalisant l’avancement.
La consommation de la Sandero 1.5 dCi 70 ch reste également bien contenue. Les 6,0 l/100 km enregistrés sur nos 750 kilomètres d’essai sont raisonnables en comparaison des 6,3/6,5 litres de la Clio III 1.5 dCi 70. En détail, on note moins de 4,6 l au mini sur route, environ 7 litres en ville comme sur autoroute à 130 km/h, tandis que la consommation peut dépasser 8 l/100 km au delà de 140 km/h en raison de la surface frontale défavorable. Le remplissage du réservoir se révèle fastidieux pour les dix derniers litres. Avec 50 litres, il autorise une autonomie confortable.
Le 1.5 dCi en 70 comme en 85 ch reste d’un fonctionnement assez discret, à froid comme en température. De l’insonorisation bien moins soignée que celle de la Clio III résulte un bilan sonore passable, même si nos deux versions de la Sandero Diesel ne peuvent être qualifiées de voitures bruyantes.
Deux niveaux d’équipements sont disponibles avec le 1.5 dCi 70 ch, Ambiance et Lauréate, respectivement proposées à 10 500 et 11 300 euros, soit 2 000 € de plus que la 1.4 MPi 75 ch à fintion identique. La 85 ch proposée en Lauréate à 11 900 € et Prestige (la seule avec la climatisation en série, à 13 000 €), ne fait pas payer trop cher son agrément supplémentaire (600 €). Des tarifs toujours très raisonnables. Toutefois, comme il est bien difficile chez Dacia de négocier une remise supérieure à 3 %, il sera parfois plus intéressant d’acheter une Clio Campus Evolution (dCi 85 ch 5 portes à 14 850 € hors remise) ou une Clio III sur lesquelles le « geste commercial » peut dépasser 20 % du prix catalogue.
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