Michelin hier, Renault et Peugeot avant lui sans parler de Goodyear et consorts, c'est l'ensemble des enseignes qui ont fait de l'automobile leur fond de commerce qui souffrent, dégraissent, relocalisent, se cherchent un second souffle voire une autre vocation. Aujourd'hui, c'est l'équipementier allemand Mahle qui rejoint la cohorte, un nom qui s'apprête à quitter l'hexagone. Mahle, en effet, envisage de fermer dès 2014 son site d'Ingersheim dans le Haut-Rhin, plongeant ses 270 employés dans une angoissante expectative.
Le site, qui produit des pistons pour différents constructeurs automobiles comme Audi, Volkswagen ou PSA, enregistrerait des pertes cumulées d'environ 43 millions d'euros. Cette fermeture s'inscrit dans un projet de restructuration des usines de pistons européennes du groupe allemand, en raison de la situation difficile persistant dans le secteur de la production de pistons pour véhicules particuliers, sans perspective d'amélioration, a précisé une direction qui rejoint une inquiétante complainte générale.
Car les chiffres donnent la nausée. Ainsi, les effectifs globaux des usines françaises d'équipements automobiles ont chuté de 7,3% l'an dernier à 79.000 personnes, selon la Fédération des fabricants d'équipements pour l'automobile Fiev, contre 114.000 en 2007. De même, le site PSA de Rennes a produit 129.600 unités l'an dernier contre plus de 360.000 au milieu des années 2000, pour un potentiel installé qui était alors de 400.000. A cette époque, le site employait 10.000 personnes, le double d'aujourd'hui. Côté Renault, L'usine de Flins a assemblé l'an passé 115.500 Zoé et Clio avec 2.600 salariés, contre 270.000 voitures avec 4.750 personnes en 2004. A Sandouville, le site phare de la marque, a vu ses effectifs passer de 5.300 employés en 2004 à 2.150 aujourd'hui seulement.
Même si des éclaircies apparaissent dans cet horizon plombé, tout le monde s'accorde sur le fait que l'on ne retrouvera plus jamais les valeurs enthousiasmantes que pouvaient revendiquer le losange en 2004. Produire en France plus d'1,3 million d'unités, ça en jetait. Mais il y a eu depuis une crise économique, des mauvais choix stratégiques, un environnement politique aveuglément hostile et une impéritie structurelle. Ce qui fait tout de même beaucoup. Le désastre était annoncé.
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