Les deux constructeurs français sont parmi les premiers à dégainer sur le marché (naissant) du 100% électrique. En reprenant intégralement la technologie développée par le japonais Mitsubishi (i-Miev), les deux compatriotes ont minimisé les risques, tout en se positionnant sur un créneau cohérent pour le tout électrique : celui des petites citadines. Sachant qu’un trajet sur deux en ville fait moins de 3 km, selon l’ADEME, et que l’autonomie annoncée par Peugeot et Citroën est d’environ 150 km, la demande potentielle peut être satisfaite. Reste à savoir si les infrastructures sont prêtes. Et dans ce domaine, le retard est considérable. Les bornes de recharges rapides sont opérationnelles, certes, mais la fiscalité, le réseau électrique, le lobby pétrolier et le prix exorbitant des modèles ( 35 000 € en moyenne) risquent de poser quelques problèmes à l’allumage.


Des tarifs prohibitifs

Conscients de ces difficultés, Peugeot et Citroën ciblent les entreprises et les flottes de location dans un premier temps. Les ventes aux particuliers (disponibles dès octobre) ne décolleront que d’ici 2013, selon les prévisions de Frederic Banzet, Directeur général de la marque Citroën. Voilà pourquoi les deux marques  misent sur des leasings de 4 à 5 ans, selon les modèles. Ainsi, en parallèle d’un achat brut 35 350  € moins les 5000 € d’aides de l’Etat, Citroën propose un leasing à 459 € par mois pour un contrat de 4 ans, qui pourra être prolongé à nouveau de quatre ans au tarif de 260 euros/mois.  Peugeot qui commercialise sa Ion à 35 000 €, proposera un loyer de 499 € mensuel sur 5 ans. « Plutôt que de mettre en avant l'achat de la voiture, on privilégie les mensualités », explique Xavier Duchemin, directeur marketing et communication de Citroën. Cette location inclut la garantie de la batterie, l’entretien et l’assistance. Peugeot ajoute l’accès au système de mobilité MU. Des loyers qui restent dissuasifs pour un particulier mais relativement intéressants pour les entreprises, lesquelles bénéficient d’une fiscalité différente (TVS). En conséquence, ce n’est pas demain que vous verrez rouler quantité de Ion et C-Zero.

Le tout électrique pas avant 2020

Si les deux constructeurs sont confiants dans le tout électrique, ils ne mettent pourtant pas tous leurs œufs dans le même panier. De manière générale, le groupe PSA investit d’avantage dans l’hybride. Ainsi l’Hybrid4 (diesel/électrique), qui verra sa première application sur le Peugeot 3008 Hybrid4 que nous avons eu en test il y a plus d’un an, représente l’avenir proche du groupe. Les futures Peugeot 508 et Citroën DS4, dévoilées au prochain Mondial de Paris en seront également équipées. Les prévisions de Peugeot sont d’ailleurs réalistes quant au succès du véhicule électrique. « Les véhicules tout électriques représenteront 5% du marché européen d’ici 2020 ». Chez Citroën, même son de cloche. La marque aux chevrons mise sur l’hybride et le Stop & Start. Ainsi l’e-HDI (Diesel couplé au Stop & Start, sera prochainement diffusé sur l’ensemble de la gamme.

 Un plein à 2 €

Le tableau n’est pas tout noir, puisque le coût d’utilisation des deux véhicules est dérisoire. Un plein revient à 2 € ! Imbattable. La recharge s’effectue de deux façons. La première sur le réseau domestique, via une prise additionnelle que l’on raccorde sur le 220V. Pour les citadins cela risque de poser quelques problèmes de logistique (qui possède une prise dans son parking ?!) en attendant l’arrivée de bornes spécifiques. La recharge complète est effectuée entre 6h et 8h. Ces batteries litihium-ion sont capables de supporter plus de 1500 cycles, sans effet de perte (dit effet mémoire). Le groupe PSA a mis en place un système de recharge beaucoup plus rapide. Via une borne spécifique plus puissante (courant triphasé). Ainsi, Ion et C-Zero sont rechargées (à 80 %) en seulement 30 mn. Intéressant, mais pas pour tout de suite, puisque l’infrastructure n’est pas en place.