Essai - Jeep Renegade 1.6 Mjt 120 ch : Jeepette

Depuis la Willys et la seconde guerre mondiale, Jeep véhicule une image de robustesse avec des modèles « quasi » indestructibles, qui lui ont permis de devenir l’une des marques de référence dans le monde du 4x4. Avec son rachat par le groupe Fiat, on aurait pu craindre que son rachat ne lui fasse perdre ses valeurs. Heureusement, ce n’est pas le cas pour l’instant et le constructeur a même profité de ce rapprochement pour élargir sa gamme et s'introduire dans des segments jusque-là inexplorés, comme celui des crossovers urbains, l’une des catégories les plus tendances du moment. Mais attention, cela ne signifie pour autant que Jeep a renoncé à ses gênes comme on peut le constater au niveau du design. Au premier coup d’œil, on remarque la calandre à 7 barres caractéristique de la marque, entourée de deux optiques circulaires. Pas de doute, il s’agit bien d’une Jeep. Pour ceux qui en douteraient encore, il suffit de jeter un œil dans l’habitacle pour découvrir des rappels de cette calandre au niveau des sièges, du bas de la console centrale ou des contre-portes. Et cerise sur le gâteau, l’inscription « since 1941 » rappelle le glorieux passé de la marque. Dans la bonne dizaine de modèles présents au sein de la catégorie, le Renegade joue donc la carte de la personnalité affirmée et cela lui va plutôt bien, même si certains regretteront la forme trop cubique. Tout est question de goût.

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Surfant sur la mode des crossovers urbains, la Jeep Renegade est la cousine de la Fiat 500X avec laquelle elle partage de très nombreux éléments techniques, ainsi que les dimensions avec une longueur de 4,26 m. En la matière, elle se situe dans la moyenne haute du segment avec la Fiat 500X, le Mazda CX3 ou le Skoda Yeti. Les choix faits par les ingénieurs (mensurations et forme de la caisse) permettent au Renegade de bénéficier d’une habitabilité arrière particulièrement généreuse tant sur le plan de la garde au toit que de l’espace aux coudes. Une bonne nouvelle ! Le volume de chargement avec sa capacité variant entre 351 et 1 297 litres est dans la moyenne de la catégorie, mais il doit composer avec un seuil de chargement relativement haut et un plancher non plat lorsqu’on rabat la banquette arrière.

L’habitacle du Renegade offre quelques touches de couleurs très agréables à regarder, notamment dans la définition Limited. La qualité de fabrication est globalement bonne. En termes d’équipement, nous avons eu la version haut de gamme dénommée Limited qui représente le niveau le plus demandé par la clientèle depuis le lancement, avec 60 % des ventes. Elle hérite de la banquette rabattable 40/20/40, l’ordinateur de bord couleur 7 pouces, la sellerie cuir, le contrôle de la pression des pneus, le système de précollision à faible vitesse, l'alerte de franchissement de ligne avec correction automatique, le système de navigation avec écran tactile et système UConnect ainsi que les vitres surteintées. La dotation est donc très complète.

Dans le catalogue des motorisations disponibles, c’est celle de notre essai, d’aujourd’hui à savoir le 1.6 Mjt 120 ch, qui concentre la majorité des ventes avec 47 % des exemplaires écoulés. Dès la mise en route, ce moteur se fait entendre. Un peu trop d’ailleurs, que ce soit au ralenti ou lors des phases d’accélération. On lui reprochera également une certaine rugosité à l’usage. Deux domaines dans lesquels il est distancé par des concurrents plus plaisants. Pourtant ce 4 cylindres ne manque pas de charme, avec notamment 320 Nm de couple disponible dès 1 750 tr/min, ce qui lui permet d’avoir de bonnes reprises et d’animer sans aucun souci le poids relativement conséquent de ce Renegade qui affiche une masse de 1 465 kg. La consommation est aussi raisonnable avec une moyenne de 7 l/100 km lors de notre essai.

Afin de rester fidèle à ses principes, Jeep propose une version baroudeuse de son Renegade, rare SUV urbain doté de vraies capacités de franchissement grâce à une garde au sol supérieure (jusqu'à 210 mm), un blocage de différentiel, une gamme courte ainsi que différentes aides à la conduite. Les clients ne s’y sont pas trompés car même si la majorité des ventes s’effectue en deux roues motrices, les versions intégrales représentent tout de même 41 % du total. Notre version traction conviendra parfaitement à tous les clients qui veulent un look de 4x4 sans jamais quitter du bitume ni partir à l’aventure. Avouons- le tout de suite, nous n’avons été que partiellement convaincus par le comportement de ce Renegade. Le confort est moyen avec notamment des mouvements de caisse assez prononcés lors d’une conduite dynamique, mais également un amortissement ferme. La direction n’est pas exempte de défauts en raison d’un manque de remontée d'informations, qui donne une impression de flou. Le bilan est donc honorable sans être exceptionnel car certains de ses adversaires les plus directs comme les Peugeot 2008, Renault Captur ou Mazda CX3 font mieux.