Le Juke est un hit dans la gamme Nissan. Deuxième meilleure vente derrière le best-seller Qashqai, il s'est vendu en version avant restylage à plus de 60 000 exemplaires en France, et on le voit à tous les coins de rue. C'est d'ailleurs à la gent féminine qu'il plaît le plus, même si on n'aurait pas parié là-dessus à son lancement, vu son look de véhicule sorti tout droit d'un manga japonais.

Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"
Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"
Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"


À mi-carrière, Nissan lui offre donc un restylage. On ne change pas une équipe qui gagne, et les retouches sont subtiles, mais bien réelles et plus profondes qu'il n'y paraît. En effet, les feux sont redessinés dans la plus pure inspiration du coupé 370Z, la calandre adopte le V chromé élargi commun à toutes les nouveautés. Les boucliers, avant comme arrière, sont redessinés et arborent de petites moustaches personnalisables. À l'avant, les entrées d'air rondes si typiques deviennent hexagonales. Les ailes et les rétroviseurs ont également droit à quelques retouches. Ce n'est pas la révolution, mais quand on met les deux modèles l'un à côté de l'autre, les évolutions sautent aux yeux et modernisent tout en douceur le crossover nippon.

Nouveau également, des possibilités de personnalisation, avec le choix dans la couleur de certains inserts (tours de phares, moustache de bouclier, rayons des jantes, coques de rétroviseur…).

Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"

À l’intérieur, moins de changement. Le dessin est toujours aussi moderne, les références au monde de la moto toujours présentes, avec par exemple un entourage de boîte de vitesses en forme de réservoir ou une casquette de compteur flottante. La qualité des matériaux n'a pas spécialement évolué avec le restylage, ça reste noir, dur et sensible aux rayures. Mais les assemblages ont été améliorés cependant et le mobilier "bouge" moins. Enfin, la finition Tekna de notre modèle d'essai présente une console centrale noire laqué dotée d'un nouvel écran (plus grand) de navigation qui fait son effet, même si elle est salissante. La personnalisation externe se retrouve à l'intérieur, dont certains éléments (cerclages d'aérateur et entourage de boîte, justement, liserés de sellerie) reprennent la couleur choisie pour la personnalisation carrosserie.

Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"
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Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"


À noter, l'évolution de la capacité du coffre. Véritable point noir de la précédente version, il augmente de 40 % pour atteindre les 354 litres. Un volume désormais digne d'une compacte, même si certains concurrents font encore un peu mieux (358 litres pour un Citroën C4 Cactus, jusqu'à 455 litres pour un Renault Captur).


Les équipements, pour notre version haut de gamme Tekna, plébiscitée par la clientèle, sont nombreux. Tout y est : ESP, autoradio CD MP3, navigation, climatisation automatique, feux et essuie-glace auto, projecteurs au xénon, personnalisation, sellerie cuir, sièges avant chauffants, ouverture et démarrage sans clé, toit ouvrant panoramique, mais aussi le Nissan safety shield, qui comprend l'alerte de véhicule dans l'angle mort, l'alerte de franchissement de ligne, et la détection des objets en mouvement. Bref, la totale.



Le nouveau 1.2 DIG-T 115 propose un très bel agrément

Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"

Mais venons-en au cœur de ce Juke. Encadré par un 1.6 atmo de 94 ch et un 1.6 DIG-T de 190 ch (et même 200 ch en Nismo et 218 ch en Nismo RS), le 1.2 DIG-T de 115 ch représente le milieu de gamme. Quatre cylindres, une injection directe, un turbo, un couple confortable de 190 Nm, voici ce qui le caractérise. La vitesse maxi est annoncée à 178 km/h, le 0 à 100 en 10,8 secondes. La consommation normalisée s'élève à 5,6 litres aux 100 km, pour des émissions de CO2 de 129 grammes par km, ce qui lui permet d'éviter de justesse le malus écologique.


Comme dans la Pulsar, le principal défaut de ce petit 1.2 est de manquer de peps au-dessous de 2 000 tours/min. Il faut donc donner un peu de puissance en première pour décoller, et évoluer au-dessus de ce régime pour avoir du couple (pas étonnant en réalité, le couple maxi étant disponible à… 2 000 tours/min). Mais si l'on reste dans la plage de régime idéale, ce 1.2 fait des merveilles. Il est vif, monte en régime joyeusement et permet de se faire plaisir dans le haut du compte-tours. Accélération et reprises sont alors dans la bonne moyenne. Le C4 Cactus, grâce à un poids contenu, est plus véloce et consomme moins (9,3 s au 0 à 100 km/h et 4,7 litres en mixte) mais les valeurs et le ressenti sont comparables au Captur 1.2 TCE EDC 120, par exemple, le plus vendu sur le marché, qui sert donc malgré lui de référence.


Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"

Ce qui frappe également, c'est l'agrément de cet ensemble moteur/boîte. Le silence de fonctionnement est impressionnant, même en pleine accélération, et seuls quelques bruits d'airs viendront troubler le conducteur au-delà de 120 km/h. La boîte manuelle à 6 rapports est précise et son maniement agréable, du fait d'un levier court au débattement réduit, un peu à la manière d'une Mazda MX-5 pour ceux qui connaissent.

La direction est suffisamment consistante pour mener le Juke au millimètre, même si elle manque un peu de retour d'information.

Au chapitre gadgets, qui n'en sont pour le coup pas, le Juke peut se paramétrer selon trois modes de conduite. Un mode normal, un mode sport qui favorise la réponse à l'accélérateur sur les premiers rapports, et un mode éco, qui au contraire bride la puissance et le couple sur les premiers rapports. C'est effectivement flagrant, avec un impact (réduit) sur la consommation.


Essai - Nissan Juke 1.2 DIG-T 115 Tekna : le meilleur air du "Juke-box"

Petit point faible, le freinage sur le mouillé. Les pneus larges (225) et les jantes de 18 pouces n'y sont pas étrangers certainement, mais l'ABS déclenche rapidement. Dans ces conditions, l'ESP intervient aussi régulièrement quand on hausse le rythme, mais dans une telle transparence que l'on s'en rend à peine compte, si ce n'est l'allumage du voyant au tableau de bord. Sur le sec, le comportement est royal, grâce notamment à des suspensions réglées fermes. Du coup le roulis est bien maîtrisé, la caisse efficacement maintenue, mais le confort est aussi en conséquence, c’est-à-dire ferme et un peu sautillant à l'arrière, les jantes de 18 pouces n'aidant pas. Ceci dit, le pire est évité, cela reste vivable au quotidien.


Pour finir, parlons consommation. L'aérodynamique de camion du Juke défavorise ce crossover, mais cependant, ce 1.2 DIG-T s'en sort bien, puisqu'avec 7,5 litres de moyenne sur parcours variés et sans pratiquer d'éco-conduite, elle ne représente finalement qu'un litre de plus que le 1.5 dCi 110 en réel. Sachant que l'agrément de ce dernier est moins bon, et qu'il est bien plus bruyant, on se demande au final si le bon choix, ce n'est pas ce bloc essence, vendu 1 800 € moins cher en moyenne. Oui, ça compte.