Essai - Peugeot 2008 1.6 e-HDi 92 ch : le bon choix

En automobile comme ailleurs, les goûts de la clientèle évoluent en permanence. Et si monospaces et ludospaces tenaient la vedette il y a quelques années, ils se voient aujourd’hui nettement distancés par les crossovers et autres SUV, catégories en constante effervescence avec des nouveautés commercialisées chaque mois ou presque. À l’échelle européenne, il s’est ainsi vendu depuis janvier 3,5 fois plus de véhicules apparentés tout-terrain que de monospaces compacts. Et dans l’hexagone, la famille 4x4 (au sens le plus large) assure à elle seule 23 % des ventes de voitures neuves !

La bonne nouvelle, c’est que les constructeurs tricolores sont à la pointe sur le sujet. Si Renault a pris l’avantage en France sur le segment, avec un Captur qui s’est vendu à plus de 56 000 exemplaires de janvier à novembre (troisième vente globale), Peugeot n’est pas loin avec 49 000 exemplaires de la 2008. Le Lion peut donc légitimement s’enorgueillir des résultats de son petit crossover, dont plus de 200 000 unités sont déjà sorties de son usine de Mulhouse. Bref, tout ne va pas mal dans l’automobile française.

La 2008, modèle qui nous intéresse aujourd’hui, n’est bien sûr pas une inconnue chez Caradisiac. Dans un essai détaillé publié en avril 2013, nous avions déjà pu vous dire tout le bien que nous pensions de la version animée par le bloc diesel 115 ch. Pour 1 200 € de moins à équipement égal, le même moteur 1.6 est également proposé en configuration 92 ch, puissance que nous qualifierons de suffisante pour cette voiture au poids contenu (1 160 kilos à vide). Une mécanique dont la souplesse est appréciable en ville, dont les relances plutôt vigoureuses permettent de doubler en sécurité sur le réseau secondaire, et dont les accélérations permettent de s’insérer dans le trafic autoroutier avec fluidité. Ainsi motorisée, la 2008 fait donc preuve d’une parfaite polyvalence. Relevons au passage que l’exercice du 0 à 100 km/h prend 11,5 s, quand une Captur dCi 90 réclame 13,1 s. Par contre, on apprécierait de trouver la boîte manuelle à 6 rapports dont la version 115 ch tire avantage, au bénéfice de la consommation et de l’insonorisation sur autoroute (qui reste toutefois acceptable). À ce propos, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne de 5,8 l/100 km au terme de notre essai, valeur en dessous de laquelle il serait facile de descendre en appliquant quelques principes d’éco-conduite.

Contrairement à ce que sa carrosserie de petite familiale laisserait supposer, la 2008 apparaît comme une voiture « à conduire », pétillante à souhait. En effet, outre la bonne santé du moteur, on apprécie la bonne position de conduite, l’ergonomie des commandes satisfaisante (à l'exception de l'interface multimédia, trop peu intuitive), et le petit volant qui commande un train avant au caractère plutôt incisif. En résulte un caractère enjoué, bien dans la tradition Peugeot, qui agrémente réellement les trajets quand ceux-ci se font sinueux. Le train arrière faisant preuve d’une excellente stabilité et le freinage de mordant, l’auto se montre parfaitement rassurante.

Mais l’on achète aussi - et surtout - une 2008 pour ses aspects pratiques. Facile à vivre, l’auto offre un espace largement suffisant à deux adultes de bonne taille installés à l’arrière, et ce en dépit du fait que la banquette ne coulisse pas comme celle d’un Captur. Le Renault prend également l’avantage grâce à son grand tiroir faisant office de boîte à gants, ses très pratiques sièges déhoussables, et son coffre au volume (légèrement) supérieur - 377 à 450 litres selon la position de la banquette, contre 350 litres pour le Peugeot. Mais cette valeur reste tout à fait correcte pour le gabarit de l’auto, d’autant que le coffre, bien dessiné, s’avère des plus logeables.

---

Côté tarif, la 2008 se situe dans la bonne moyenne de la catégorie. En termes d’équipement, la finition Allure (qui représente 80 % des ventes avec la finition haut de gamme Féline) de notre modèle d’essai est plutôt généreuse : radar de recul, climatisation automatique, éclairage statique d’intersection et jantes alliage 16 pouces sont notamment fournis d’office. Prévoyez toutefois d’ajouter quelques options à votre bon de commande : 510 € pour disposer de l’indispensable toit vitré panoramique (avec velum électrique), 500 € pour le GPS, 460 € pour la (bonne) sono signée JBL, 310 € pour le Grip Control bien utile sur chaussée glissante, ou bien encore 540 € pour des jantes de 17 pouces. Des équipements qui, hi-fi exceptée, font partie de la dotation standard sur la finition Féline facturée 2 050 € plus cher. Si ce n’est pas une incitation à monter en gamme, ça…