Alors pour commencer, le Captur reste… un Captur, avec ses qualités et ses défauts.
Commençons par ce qui fait sourire. Le look fort sympathique, les possibilités de personnalisation réelles (peinture bi-ton, ambiances intérieures, selleries et inserts colorés dans l'habitacle), une habitabilité remarquable par rapport au gabarit (4,12 m) font partie des bons points. La modularité bien pensée (banquette coulissante sur 16 cm, rabattable 2/3 1/3, volume de 377 à 455 litres et planche de coffre permettant d'obtenir un plancher plat) et l'équipement complet, surtout en version haut de gamme Intens, flattent également le propriétaire.
Passons à ce qui fâche, avec une qualité de finition que l'on aurait aimée meilleure, même si finalement elle n'est pas si indigente, une tenue de route pas spécialement dynamique, au contraire de son concurrent le Peugeot 2008, et enfin des mécaniques manquant de pétillant et d'un peu de puissance.
C'est justement ce dernier défaut que cette version 1.2 TCe 120 EDC va tenter d'effacer, aidée par sa boîte à double embrayage annoncée comme un monstre d'agrément. Avec 30 ch de plus que le petit 3 cylindres 0.9 TCe 90 et 55 Nm de couple en plus (190 Nm contre 135), ce 4 cylindres devrait donner des ailes au crossover de Renault. Côté chiffres il est en effet donné pour un 0 à 100 km/h en 10,9 secondes (12,9 pour le TCe 90), 192 km/h en vitesse de pointe (+ 21 km/h), le tout pour une consommation mixte de 5,4 l/100 km et 125 g de CO2/km rejetés (+ 0,5 litre et + 11 g par rapport à son petit frère).
Ce sont des valeurs flatteuses, meilleures que celles de son concurrent direct le 2008 1.6 VTI 120 BVA, qui échoue à 11,2 s pour le 0 à 100 km/h, 189 km/h en v-max et une consommation de 6,5 l/100 km pour 150 g de CO2 ce qui lui vaut un malus de 900 €, tandis que notre monture du jour reste dans la zone neutre. Alléluia !
Performant mais soiffard
C'est donc volant en main que l'on se rend compte qu'effectivement, ce moteur fait du bien au Captur. Les accélérations se font désormais suffisantes pour se sortir de toutes les situations, les reprises gagnent en consistance, on n'a jamais l'impression de manquer de chevaux, malgré la cylindrée toujours assez faible. Le turbo souffle fort, dans un bruit métallique déroutant au début, que l'on entend bien fenêtres ouvertes.
La boîte EDC (pour Efficient Dual Clutch) et ses deux embrayages est bien agréable en conduite urbaine et péri-urbaine, mais son agrément reste malheureusement inférieur à celui des boîtes type DSG de chez Volkswagen. En effet, les passages e rapports restent perceptibles à basse vitesse, on ressent quelques à-coups au rétrogradage et enfin, elle n'aime pas être brusquée. En effet, en conduite "spéciale de rallye" (certes pas la majorité du temps), elle avoue ses limites en terme de rapidité et de réactivité, là où une DSG ne faiblit pas. C'est mieux en utilisant la fonction séquentielle au levier, avec en plus des vitesses dans le bon sens (pour moi en tout cas, on tire pour monter les rapports, on pousse pour rétrograder).
La boîte EDC s'accompagne, contrairement aux boîtes mécaniques, d'un petit bouton "Eco", qui lorsque l'on appuie dessus, bride littéralement le moteur. On a l'impression d'avoir le frein à main serré en permanence. Les accélérations s'étouffent et les reprises sont celles d'une tortue endormie. Parfois presque dangereux, lorsque l'on a besoin de puissance rapidement, dans une intersection ou pour s'insérer dans un rond-point.
Au moins cela permet-il de gagner quelques précieux décilitres en consommation. Précieux car ils sont en temps normal nombreux à brûler dans les cylindres. La consommation normalisée est impossible à atteindre en conduite normale. Nous avons pour notre part relevé un minimum de 6,3 litres/100 sur route, et un maximum de 9,5 litres en conduite dynamique et urbaine. Sur autoroute, à 134 km/h stabilisé au régulateur de vitesse, la moyenne s'est établie à 8,4 litres sur un bon millier de km parcourus. Et la moyenne s'est établie à 8 litres tout ronds, soit tout juste 0,3 litre de plus que le petit 0.9 de 90 ch. C'est malgré tout beaucoup, et la fonction éco permet d'abaisser ces valeurs de 0,5 litre environ ce qui n'est pas négligeable par les temps qui courent.
Et ne me dites pas que j'ai eu le pied lourd (oui je vous ai vu venir…). Pour la conduite sur route, la moyenne obtenue s'est faite en atteignant un score de 94 % en éco-conduite, mode pied droit en plume. Un résultat fourni par la voiture elle-même puisque le système R-Link dont elle était équipée permet de se représenter si l'on conduit de façon économique (accélérations douces et anticipation efficace). Et ça klaxonnait derrière, je peux vous le dire…
La consommation est donc un point faible. Même s'il faut relativiser en se disant que la concurrence essence ne fait pas mieux.
Comportement typé confort et équipement complet
Concernant le comportement, on retrouve le caractère des autres motorisations, à savoir un compromis orienté confort, mais qui préserve malgré tout un minimum de dynamisme. Le Captur est plus pataud que le 2008 mais reste agréable à mener et rassurant en toutes circonstances. Le freinage est particulièrement efficace et la direction suffisamment consistante pour arriver à sentir la route et placer la voiture comme bon vous semble. L'insonorisation est correcte aux places avant mais aux places arrière, une résonnance empêche de suivre une conversation si l'on ne hausse pas le ton. La sono de son côté est bonne et permet de s'affranchir facilement de tous les bruits d'air et de roulement, de toute façon modérés.
On profite aussi de la position de conduite surélevée (+ 10 cm par rapport à la Clio 4, équivalente au Scénic) et de l'équipement complet. En finition Intens, celle de notre véhicule d'essai, rien ne manque. Accès et démarrage sans clé, aide au démarrage en côte, climatisation automatique, jantes de 17 pouces, feux et essuie-glaces automatiques, système Media Nav avec GPS et Bluetooth, 4 vitres électriques (seules celle du conducteur est à impulsion, c'est mesquin), antibrouillards, feux de jours à LED, sellerie déhoussable et lavable, banquette coulissante. Quant à nous, nous avions en option le système R-Link donc (800 €), avec sa caméra de recul, sa connectivité et ses applications incluses, comme le iCoyote ou le guide Michelin, et la peinture métallisée bi-ton (500 €). De quoi presque arriver à 23 000 €. Ce qui n'est pas donné dans l'absolu. Cela dit, le principal concurrent, toujours le 2008, ne fait pas mieux.
Au final, ce Captur TCe 120 représente tout de même le meilleur choix en essence, car il est plus polyvalent que le TCe 90, et moins juste en performances. Au même prix à 100 € près que le 1.5 dCi 90, il sera aussi plus performant que ce dernier, mais bien moins économique à l'usage à cause d'une consommation élevée. Réservé donc à ceux qui veulent un minimum de peps ou aux inconditionnels du sans-plomb.
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