Les paroles pourraient faire l’effet d’une bombe. Dans un entretien accordé au site Internet des Dernières Nouvelles d’Alsace, à son biographe Sébastien Keller, Sébastien Loeb avoue à demi mot qu’il pourrait être tenté, en fin de saison de raccrocher le casque.
L’entretien eut lieu en petit comité, à l’issue d’un déjeuner en famille, au cours de l’intersaison. Lorsque fut évoqué le début de saison, on est en droit d’attendre d’un pilote qu’il soit impatient de reprendre le volant, exercer son métier. Par passion, par plaisir… « Aujourd'hui, oui, je vous dirai que je vais arrêter en fin d'année. Mais si ça se trouve, au printemps ou à l'été, je serai motivé pour rempiler encore un an. Je me pose pas mal de questions à ce sujet. Plus que l'an dernier à pareille époque, en tout cas ».
Pourquoi cette année ? « Parce que le temps passe et que mon contrat chez Citroën expire à la fin de l'année. Je vais bientôt avoir 37 ans (il les fêtera le 26 février). A cet âge, tu es engagé sur la pente déclinante. Je suis un vieux. C'est flippant (il rigole) ! Plus sérieusement, courant 2010, le fait de prolonger mon contrat d'une saison coulait de source. Je m'étais impliqué dans le développement de la DS 3. Il aurait été absurde de ne pas l'utiliser en course. Là, c'est différent. Mais il est facile de dire : « OK, c'est bon, j'arrête. » Encore faut-il avoir préparé la suite. Je ne me vois pas être assis dans mon salon, un beau matin de janvier, l'an prochain, à me poser des questions, du genre : « Ah ! C'est sympa d'être tranquille chez soi. Mais qu'est-ce je vais bien pouvoir faire aujourd'hui ? »
La peur de l’inactivité est peut-être la seule chose qui le fait réfléchir. « Il y a de ça. J'ai besoin de compétition, de ressentir la montée d'adrénaline au départ d'une spéciale, ou tout simplement de bouger, de partir de chez moi, de sortir. Le rallye m'offre tout cela depuis près de quinze ans. Tout stopper d'un coup n'est pas envisageable. Ce qui est clair aujourd'hui dans mon esprit, c'est que le jour où je saurai précisément quoi faire après, j'arrêterai. J'y réfléchis, j'y travaille. ».
Lequel ? « Je n'en sais rien. Participer un jour au Dakar serait sympa. Il y a aussi le circuit, et notamment les 24 heures du Mans. Même si j'y ai renoncé au dernier moment l'an dernier, je ne pense pas que la porte de Peugeot soit définitivement fermée... Le DTM (championnat allemand de super-tourisme) m'attire aussi. Cela correspondrait bien à mon côté fils unique, plutôt solo, avec des "bastons" sur la piste que l'on ne retrouve pas dans les courses par équipe ».
La rivalité avec Sébastien Ogier participerait-elle à ce retrait ? « Que je gagne ou pas, ça ne changera rien à mon choix. Le jour où la décision sera prise, elle sera irrévocable. Si Ogier est plus fort que moi, je n'en ferai pas un drame ».
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