La Commission européenne a présenté en janvier 2007 une proposition portant à la fois sur les domaines de l’énergie et du changement climatique qui s’attaquait aux problèmes de l’approvisionnement en énergie, du changement climatique et du développement industriel. En mars 2007, les chefs d’État et de gouvernement européens ont approuvé le plan d’action et se sont mis d’accord sur une politique énergétique pour l’Europe. Ce plan a préconisé les mesures suivantes : augmenter de 20 % l’efficacité énergétique, réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre (GES), atteindre une proportion de 20 % d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l'UE d'ici 2020 et atteindre une proportion de 10 % de biocarburants dans la consommation totale des véhicules d'ici 2020. Le 23 janvier 2008, la Commission a proposé une directive comme moyen d’atteindre les objectifs de la politique en faveur des énergies renouvelables : elle vise à établir des objectifs nationaux en matière d’énergies renouvelables qui se conjugueront pour atteindre un objectif global contraignant de 20 % de sources d’énergie renouvelables dans la consommation d’énergie en 2020, et un objectif contraignant minimum de 10 % de biocarburants dans les transports, à réaliser par chaque État membre.
La Commission européenne a affirmé que les biocarburants s’attaquaient à la dépendance que présente le secteur des transports vis-à-vis du pétrole et que des préoccupations ont été entendues quant au caractère durable de la production de biocarburants. Elle a mis en avant : "Même si les biocarburants constituent un aspect essentiel de la politique des sources d’énergie renouvelables et une solution de premier plan à l’augmentation des émissions dans le secteur des transports, il ne faut les promouvoir que s'ils sont produits d'une manière écologiquement viable. Les préoccupations à ce sujet sont légitimes et doivent obtenir une réponse satisfaisante, même si la majorité des biocarburants consommés actuellement dans l’UE sont produits d’une manière écologiquement viable. La directive fixe donc des critères stricts de viabilité environnementale pour garantir que les biocarburants qui seront pris en compte dans la réalisation des objectifs européens seront compatibles avec un développement durable et ne compromettront pas nos objectifs environnementaux globaux. Cela signifie qu’ils doivent permettre de réaliser des économies minimales d’émissions de gaz à effet de serre et respecter plusieurs exigences relatives à la biodiversité. Ces mesures permettront notamment d’éviter que des terres présentant une valeur élevée en termes de biodiversité, comme les forêts naturelles ou les zones protégées, soient utilisées pour la production de matières premières des biocarburants."
La Fédération France Nature Environnement indique qu'elle est contre l’objectif d’incorporation de 10% de biocarburants dans les transports d’ici 2020. Elle souligne que l'Union européenne a reconnu la nécessité de concevoir des critères efficaces pour les biocarburants respectueux de l'environnement suite aux craintes exprimées face à la déforestation, à l'augmentation des prix alimentaires et au manque d’eau, mais que cela équivaut à remettre en cause l’objectif de 10% s'inscrivant dans la future directive énergies renouvelables. D'après France Nature Environnement, ces doutes montrent que cet objectif n'est pas valable : les surfaces agricoles européennes étant insuffisantes, l’Europe devra importer des biocarburants issus de la déforestation en milieu tropical (Brésil, Indonésie, Malaisie, etc.) pour atteindre cet objectif, avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité et l’agriculture vivrière locale.
Michel Dubromel, responsable du réseau transports de FNE, mentionne qu'il est nécessaire de repenser nos besoins de transports et qu'il y a d'autres solutions : les priorités de la politique des transports doivent être le report de la route vers des modes de transports moins polluants et la diminution de flux non nécessaires. France Nature Environnement espère que la prochaine Présidence française de l’Union européenne dès 1er juillet 2008 révisera cet objectif de 10 % de biocarburants dans les transports ainsi que la directive Eurovignette permettant la prise en compte des coûts environnementaux dans les transports routiers.
(Source : Commission européenne, France Nature Environnement)
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