Si l'écurie Williams peut s'enorgueillir d'un palmarès exceptionnel, elle le doit beaucoup au courage et à la ténacité de son propriétaire, Frank Williams. Un Anglais obstiné, qui a connu une longue période de galère avant de voir ses autos triompher.
Avant un dramatique accident de la circulation en 1986 qui lui a coûté l'usage de ses jambes, Frank Williams était l'homme-orchestre de l'écurie. Après sa sortie de route, il a dû déléguer une partie de la direction, de ce qui reste l'ouvre de sa vie, à Patrick Head, son double, son ami. Frank connaît cet ingénieur de génie depuis plus de vingt-sept ans. Unis dans le succès comme dans la défaite, les deux hommes forment un couple inséparable. Un exemple unique dans les annales de la Formule 1 où les divorces entre chef d'écurie et ingénieur sont légions. Cette "liaison" durable s'explique par la fidélité en amitié de Frank Williams et il a bien raison, car dans sa vie professionnelle de nombreux amis lui ont donné un coup de pouce salvateur.
Les débuts en compétition
Faire carrière dans le sport automobile, Frank en rêve depuis qu'il a assisté aux exploits de Collins et d'Hawthorn au GP d'Angleterre 1958 (il a alors seize ans, il est né le 26 avril 1942). Pour débuter en compétition, Frank commence par économiser les quelques Livres Sterling, qu'il gagne comme mécanicien dans un garage de Nottingham où il a trouvé refuge après ses études. Ce maigre butin, il le met dans l'achat et la préparation de sa voiture, une Austin A35 trouvée chez Speedwell (le garage de Graham Hill) avec laquelle il débute dans une épreuve mineure à Oulton Park en avril 1961. L'année suivante, il se lie d'amitié avec Jonathan Williams, un homonyme qui fait également ses premières armes sur une Austin. Les deux hommes vont bientôt être rejoint par Piers Courage. L'héritier de la brasserie Courage, en rupture de ban avec sa famille, conduit en circuit une Lotus Seven.
En 1963, Frank, après un intermède comme représentant des soupes Campbell (il visite, coiffé d'un chapeau melon, les épiciers du Yorkshire !) devient mécano de Jonathan Williams. Ensemble ils parcourent l'Europe pour suivre la saison de Formule Junior au volant d'un vieux pick-up Volkswagen. Puis ils s'en retournent à Londres retrouver Piers et vivent dans un appartement qui tient plus de l'auberge espagnole que de la gentilhommière. Les trois compères se voient bientôt rejoint par d'autres pilotes désargentés : Charles Lucas, Charles Christon-Stuart. C'est vers cette époque que Frank se lance dans le commerce de pièces détachées. Présent sur de nombreux circuits, il dépanne les pilotes et exporte également sur le continent des monoplaces Brabham et Lola. La petite histoire veut que Williams, qui continue à courir (il dispose d'une Brabham F3 en 1964) à eut l'idée de ce commerce parce qu'il sort de la piste souvent et qu'il se trimballe toujours avec un important stock de pièces pour parer à toute éventualité... En fait, Frank se rend bien compte que son pilotage n'est pas à la hauteur de ses ambitions et que son talent inné pour les affaires, son bagou et sa connaissance des langues étrangères peuvent lui ouvrir d'autres horizons. C'est pourquoi, après une victoire internationale à Knutstorp en Suède en 1966, il remise son casque et se lance dans le commerce des voitures de course.
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