Dire que l’industrie automobile va mal est un euphémisme que les chiffres de vente pour l’année 2008 en léger recul de 0,7% ne reflètent pas. Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan, est par exemple loin d’être optimiste, prédisant la disparition de nombreux constructeurs en cas de prolongement de la crise et estimant la baisse des ventes de véhicules neufs en Europe à 20%, malgré les remises exceptionnelles que tous les constructeurs sont prêts à faire pour se débarrasser de leurs stocks.
Dans un pays où la part des emplois liés à l’automobile est estimée à 10%, entre licenciements, départs en retraite anticipés, chômage technique dû au ralentissement de la production, les dégâts sont lourds.
D’abord chez les constructeurs : après un mois de chômage technique à Flins, les ouvriers de Renault devront faire face à 9 jours d'interruption de travail prévus en Janvier, avec des salaires amputés d'autant, tandis que 1000 postes de prestataires seront supprimés. Même schéma chez PSA où par exemple l'usine de Rennes sera fermée 5 jours par mois pour les trois premiers mois de l'année.
Les sous-traitants souffrent aussi, comme Faurecia et Valeo qui supprimeront respectivement 700 et 1600 emplois en France en 2009, sans parler de Michelin, qui a annoncé juste avant Noël avoir perdu 150 millions d’€ au dernier trimestre 2008 dans la réduction de son activité.
Heureusement, l’Etat semble prêt à voler à leur secours, comme l’a prouvé le premier volet du plan d’aide au secteur automobile d’un montant de 1,5 milliard d’€, comprenant notamment une prime à la casse passant de 300 à 1000€ pour les véhicules de plus de 10 ans contre l’achat d’un véhicule neuf émettant moins de 160g/CO2 par km et la possibilité pour les constructeurs de pouvoir bénéficier d’un prêt à 8%.
Mais cela ne s’arrêtera pas là, puisqu’une deuxième partie de ce plan devrait être dévoilé à la fin du mois afin de soutenir le développement des automobiles du futur.
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