S’asseoir dans une Jaguar XKR, ce n’était pas un rêve a priori. Mais s'installer dans une Jaguar, oui. Il y a quelques rares marques comme ça, Porsche, Ferrari, qui sont restées mythiques au point de transformer un simple essai en évènement exceptionnel. 48 heures au volant de la Jaguar XKR, ça ne s’oublie pas.
Instantanément, la Jaguar XKR n’entraîne aucune jalousie. Son charme n'opère que petit à petit. C’est d’abord le conducteur de l’Audi R8 qui accepte de sortir, plutôt de s’extirper, de sa sportive aux courbes spectaculaires, pour venir rôder autour de la Jaguar, observant avec appétit la silhouette élégante de l’anglo-indienne. Au fur et à mesure de notre essai, on a vu tous nos essayeurs reconnaître à l’unisson que cette Jaguar XKR était plus que séduisante avec son capot plongeant et ses deux ouies. Une impression confirmée par les commentaires élogieux des passants et automobilistes croisés au cours du comparatif. Assurément, c’est là tout l’atout de la Jaguar XKR : sa discrétion, qui n’entame pas pour autant sa capacité à séduire. Si ce n’est la calandre astonmartinisée, aucun luxe tapageur et de mauvais goût. Plutôt classe-classe que bling-bling.
Soit : la Jaguar XKR est racée. Tant mieux pour les piétons. Mais quand on la conduit, sauf à se mirer en roulant dans une vitrine réfléchissante, on n’en profite pas vraiment. Il s’agit de s’attarder aussi à la beauté intérieure. Et là, dès que vous avez fait claquer sourdement la portière, la magie continue d’opérer. Vous êtes projeté dans l’univers Jaguar. L’univers Jaguar ? Oui et ça commence par l’odeur, une odeur de cuir qui vous enveloppe de confort. L’assise est excellente, les différents possibilités de réglage du siège permettant de l’adapter parfaitement à votre morphologie.
Vos mains ont alors envie de parcourir le tableau de bord. A l’aveugle d’abord pour tester l’ergonomie de l’ensemble. Les commandes tombent parfaitement sous la main. Vos doigts viennent se poser naturellement sur les palettes de vitesses dont on découvrira la précision à l’usage. Ouvrez les yeux et inspectez d’un peu plus près. Vous vous rendrez compte que les finitions, les coutures du cuir sont parfaitement réalisées. A l’arrière, et c’est l’un des rares reproches, deux sièges sur lesquels on peut tout juste déposer un Stetson. Imaginez la place disponible pour un passager.
Caractère et comportement
Classe à l’extérieur, classe à l’intérieur, l’audace de la Jaguar XKR irait-elle jusqu’à nous proposer des qualités dynamiques hors normes ? La réponse est oui. Le V8 4.2 suralimenté par un compresseur mécanique développe 416 ch (soit 122 ch que la version 4.2 traditionnelle) vous propulse de 0 à 100 km/h en 5,2 s (la vmax étant limitée à 250 km/h). Çà pousse fort, sans que l’on ait besoin de savoir si ça pousse plus ou moins fort que les autres voitures du comparatif. Le plaisir ne se mesure pas à quelques centièmes de secondes près. Il est ailleurs. Dans l’onctuosité de la poussée et la capacité de la caisse à filtrer tous les bruits extérieurs sauf celui du moteur, ronronnant et menaçant.
Si vous avez l’esprit Jaguar, c'est-à-dire vif, mais pas hystérique, la XKR vous permettra d’utiliser sa puissance et sa motricité sans vous mettre en danger. Des brusqueries à l’accélération et mal à propos en courbe pourraient lui donner envie de tester votre aptitude à savoir maîtriser 416 chevaux.
Agréable à regarder, sujette à la caresse, propice à l’accélération, gainsbourienne dans l’esprit, la belle suscite l’émoi et le désir. Pendant 48 heures, on s’est donc laissé cajoler par cette Jaguar XKR sans prendre gare à la rupture programmée. Difficile de s’en séparer. Pour avoir la chance de vivre ce rêve au quotidien, il faut débourser au minimum 102 400 € !
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