LA PROMESSE FAITE A NINA
Si Chapman tient effectivement ses promesses, Jochen compte bien honorer la sienne envers sa femme Nina : abandonner la course aussi vite que possible après le titre de champion du Monde. Jochen est sincère et fatigué "je cours maintenant depuis 8 ans et personne ne peut imaginer ce que la course exige de moi sur les plans physique et mental. L'an prochain, je voudrais devenir champion du Monde mais la course ne doit rester qu'un chapitre de ma vie." 1970, l'année décisive débute de façon chaotique. La nouvelle Lotus 72 possède réellement un potentiel extraordinaire mais lors de ces premières sorties, elle affiche une effrayante fragilité. Les ruptures du circuit de frein, de suspension, de porte moyeu se soldent par des sorties de route qui auraient pu avoir des conséquences tragiques. Jochen, qui n'a toujours pas rétabli le dialogue avec Chapman demande à Ecclestone de servir de médiateur : "téléphone à Colin, et dis-lui que cette voiture est dangereuse. Je veux qu'elle soit équipée de pièces plus résistantes" Réponse de Chapman : "Tant que vous n'aurez pas un diplôme d'ingénieur, vous n'aurez aucun conseil à me donner!". En dépit de cette mauvaise volonté affichée, Chapman rend la 72 plus saine pour le GP de Hollande.
A son volant, Rindt survole la course et remporte son deuxième succès de la saison après celui de Moanaco, obtenu sur une vieille Lotus 49. A sa descente de voiture, il apprend la mort de Piers Courage, son meilleur ami. Il n'est jamais si proche de tout laisser tomber. Obsédé par ce titre mondial qui donne un sens à tous les sacrifices consentis, pressé d'en finir, il décide d'aller jusqu'au bout. Le bel été qui le voit triompher en France, en Angleterre et en Allemagne lui donne raison. Nina n'en peut plus. Elle se raccroche à la promesse que lui a faite Jochen de raccrocher une fois le titre conquis. Elle compte les Grands Prix tandis que Jochen avoue ne plus aimer la course : "Plus qu'une victoire en Grand Prix, le jour où je saurai que je ne peux plus être rejoint au championnat du Monde sera le plus beau de ma vie".
Parti chasser la pole position à Monza, Jochen Rindt faisait tout pour que cette journée magique soit ce 5 septembre 1970.
Dates-Palmarès
1942 : naissance le 18 avril à Achum, près de Mayence (Allemagne)
1962 : débuts en compétition avec une Simca Aronde P 60 "Montlhéry" puis une Alfa Romeo Giulietta Ti.
1963 : débuts en monoplace sur une Cooper de Formule Junior. Une victoire au GP de Cesanatico.
1964 : débuts en Formule 2 sur Brabham. Première victoire (dès sa troisième course) à Crystal Palace. Débute en Formule 1 au GP d'Autriche sur une Brabham-BRM de l'écurie Rob Walker.
1965 : Pilote officiel du Team Cooper en Formule 1 (meilleur résultat : 4e du GP d'Allemagne). Premier du GP de Reims de Formule 2. Vainqueur des 24 Heures du Mans (avec Masten Gregory) et du GP d'Autriche sur une Ferrari 275 LM.
1966 : 3e du championnat du Monde de Formule 1 sur une Cooper-Maserati (2e aux GP de Belgique et Etats-Unis, 3e en Allemagne, 4e en France et Italie). 2 victoires en Formule 2.
1967 : 8 abandons sur 10 GP disputés avec la Cooper-Maserati mais 9 victoires en Formule 2 (Brabham BT 23). 3e des 1000 km de Monza sur une Porsche 910.
1968 : Rejoint l'écurie Brabham en F1 : (3e aux GP d'Afrique du Sud et d'Allemagne). 6 nouvelles victoires en Formule 2 avec la Brabham BT 23C. Participe sans succès aux 500 Miles d'Indianapolis avec une Eagle.
1969 : Signe avec le Team Lotus F1. Première victoire victoire en GP : Etats Unis. 4e du championnat du Monde avec la Lotus 49. Quatre nouvelles victoires en Formule 2 (Lotus 59) et deux succès en Formule Tasman.
1970 : Champion du Monde des conducteurs de F1 avec 5 victoires (Monaco, Pays Bas, France, Grande Bretagne et Allemagne) avec les Lotus 49 et 72. Deux victoires en Formule 2 (Lotus 69).
Victime d'un accident mortel le 5 septembre pendant les essais du GP d'Italie à Monza.
Carrière en Formule 1 en bref
60 GP disputés, 6 victoires, 10 pole position, 3 meilleurs tours en course.
ILS ONT DIT
Jackie Stewart : "Jochen était le plus apte à me battre, à lutter contre moi ou à m'obliger à lutter contre lui. Pratiquement, je courais toujours contre lui."
Colin Chapman : "Jamais je n'ai eu un pilote aussi compliqué, il ne cesse de réclamer".
Chris Amon : "Ce qui le caractèrisait, c'était d'abord son esprit de compétition hors du commun. Dès qu'il entreprenait quelque chose, il voulait gagner que ce soit en automobile, au tennis ou au gin-rummy!"
Le musée imaginaire
Formule 1 : Brabham BT 11-BRM V8 (1964), Cooper T 73 et T 77-Climax V8 (1965), Cooper T 81-Maserati V12 (1966-67), Brabham BT 24 et BT 26-Repco V8 (1968), Lotus 49C-Ford Cosworth V8 (1969-70), Lotus 63-Ford Cosworth V8 (1969), Lotus 72-Ford Cosworth V8 (1970).
Formule 2 : Brabham BT 10 (1964), Brabham BT 16 (1965), Brabham BT 18 (1966), Brabham BT 23 (1967), Brabham BT 23C (1968), Lotus 59 (1969), Lotus 69 (1970).
Formule Junior : Cooper T 65 (1963)
Sport-Prototypes : Ferrari 275 LM (1965), Abarth 2000 (1965), Ford GT 40, Porsche 906 (1966), Porsche 910 et 907 (1967), Porsche 908/2 (1969-70).
Tourisme : Simca P 60 "Montlhéry, Alfa Romeo Giulietta Ti (1962), Alfa Romeo GTA (1966)
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