Avec la disparition du Championnat du monde des voitures de Sport en 1993, les 24 Heures du Mans ouvrent de nouveau leurs portes aux GT. Aux côtés des traditionnelles routières sportives apparaît une nouvelle race : les Supercars. Destinées à l'origine à des collectionneurs fortunés, ces voitures hyper sophistiquées, mais aussi très performantes se sont alors découvert un destin plus aventureux.
Le concept de Supercars est récent, mais ce qu'il désigne a finalement toujours existé. Ces voitures performantes dotées de mécaniques prestigieuses et habillées par les plus grands couturiers de leur temps étaient les montures préférées d'aristocrates fortunés, d'indutriels puissants ou de célébrités de l'écran. Elles s'appelaient Packard, Stutz, Cadillac, Hispano, Bentley, Mercedes et Bugatti et roulaient dans tous les endroits à la mode de la Riviera à Sunset Boulevard en passant par St Moritz. Certaines d'entres elles, pilotées par des gentlemen drivers n'hésitaient pas à s'encanailler sur les circuits et particulièrement dans les courses d'endurance où la frontière entre routières rapides et véritables voitures de course étaient encore bien floue. Ainsi, les invincibles Bentley des années trente et ses contemporaines Stutz 8 cylindres, Bugatti T 50, puis les extraordinaires Mercedes SS et SSK à compresseur peuvent être considérés comme les ancêtres des Supercars. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'avènement de véritables prototypes destinés à la course conjugués à la naissance des premières GT, où l'efficacité prime sur le confort, cantonne les belles à des activités plus mondaines. Les années 60/70 qui verront une considérable montée en puissance et exigeront de véritables qualités sportives pour les GT élargiront le fossé entre les "bêtes de course" (Porsche Carrera, Ferrari Daytona, Chevolet Corvette, etc) et les "belles de salon" (Lamborghini Miura et Countach, Aston Martin DB5, etc).
Un phénomène de société
Après les deux chocs pétroliers des années 70 suivis de plus d'une décennie de dépression, l'économie mondiale connaît une nouvelle euphorie à la fin des années 80. Pétrole, nouvelles technologies et profits boursiers ont généré des fortunes aussi soudaines que vertigineuses et les "golden boys" veulent afficher sans ostentation leur réussite. L'industrie automobile qui connaît elle aussi une embellie après des années de morosité n'hésite pas à surfer sur la vague et les dream cars fleurissent à nouveau dans tous les salons. Si beaucoup d'entre elles ne connaîtront jamais autre chose qu'un écrin d'épaisse moquette (Yamaha XR, Audi Avus ou Mercedes C112) quelques uns vont passer au stade de la production et seront commercialisés en série limitée. Il est difficile de définir ces Supercars par rapport aux GT très performantes destinées à la compétition ou au "simples" hauts de gamme sportif des constructeur, si ce n'est par leur prix. Provocantes, performantes, gavées d'électronique et de matériaux d'avant-garde, ces voitures aussi diverses que variées dans leurs formes et leurs définition ne partagent finalement qu'un tarif supérieur à 350 000 dollars ! Si la plupart de leurs propriétaires les destinent à un usage mondain ou à des collections privées, d'autres étroitement liés au monde de la course ne tardent à soupçonner le véritable potentiel de ces voitures à coque carbone animées par des mécaniques de 600 ch. En 1993, l'ACO décide de compléter utilement de maigres plateaux GT avec les Supercars et ouvre en grand les portes des 24 Heures en édictant un règlement plutôt convivial. Beaucoup de travail sera nécessaire cependant pour transformer ces voitures de rêve en voitures de course. Sans surprise, les plus expérimentés (Ferrari, Jaguar et McLaren) sauront tirer leur épingle du jeu avant l'avènement en 1996 des nouvelles GT1 qui ne sont rien d'autre que des prototypes déguisés en GT...
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