Il suffisait de presque rien...
Présentée au Racing Car Show de Londres en décembre 1968, la nouvelle MkIIIB affiche un air de famille prononcé avec son aînée. Mieux profilée, la carrosserie plus anguleuse intègre désormais quatre projecteurs dans de gros globes oculaires tombant plus bas dans les ailes avant, les ouies de refroidissement à l'amorce du capot moteur sont plus étroites et le capot avant plus fin semble racler le sol... Si le freinage n'est simplement qu'amélioré et la tenue de route rendue plus efficace avec le montage de jantes plus large, le châssis est en revanche, entièrement nouveau. Héritée de la barquette Canam T160, cette coque allégée permet un gain d'une cinquantaine de kg. Les commandes affluent, d'autant plus que la victoire (heureuse) de la MkIIIB de l'équipe Penske à Daytona fini de rassurer les indécis. Une victoire qui ouvre la voie à de nouvelles ambitions pour la Lola. Penske a réussi à convaincre la General Motors d'apporter son soutien à une offensive "Le Mans". Quatre voitures soutenues officiellement par le constructeur américain doivent être aligné aux 24 heures, réparties dans les équipes Penske (2), Bonnier et Hawkins.
Ce dernier apparaît effectivement aux essais du Mans en avril avec une T 70 flambant neuve qui teste plusieurs solutions aérodynamiques sous la direction d'Eric Broadley en personne ! Le vol du matériel de Penske, l'accident mortel de Hawkins et encore une fois l'orientation commerciale de Lola qui vient de trouver un nouveau marché juteux avec les monoplaces de Formule 5000 mettront un terme au beau projet. Seul Bonnier, associé à la Scuderia Filipinetti reste en lice. Bien esseulé, il ne cesse pourtant de développer sa MkIIIB qui ne cesse de progresser et démontre un réel potentiel en fin de saison. Bien servie par une préparation impeccable et des V8 Chevrolet dont la puissance frise les 500 ch, la Lola est bien près de s'imposer aux 1000 km d'Autriche, privant la Porsche 917 de son premier succès international. Mais il est déjà bien tard. Face aux Porsche 917 et bientôt aux Ferrari 512, de vrais prototypes déguisés en Sport, la T 70 avec son bon vieux V8 Chevrolet culbuté est condamnée. La production est arrêtée officiellement en janvier 1970 et Lola se contentera alors d'assurer la commercialisation d'éléments spécifiques pour ses clients. Ceux-ci évitant l'affront d'une lutte inégale dans les grandes épreuves internationales glaneront encore de nombreux succès dans les épreuves mineures, pour le plus grand bonheur d'un public sous le charme d'une silhouette à jamais immortelle.
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