Malgré le ouf de soulagement des conducteurs, la Ministre de l’Ecologie n’a peut-être pas encore signé l’arrêt de mort des ZAPA : Delphine Batho précise qu’il est « trop tôt », et que « le cadre du dispositif doit être adapté » puisque les villes motivées par le projet « ont demandé une remise à plat ».

De nouvelles pistes vont donc être étudiées d’ici janvier prochain pour atteindre l’objectif de réduire la pollution de l’air générée par l’auto en milieu urbain. La Ministre propose de concentrer ses efforts sur « le covoiturage, l’usage de véhicules utilitaires non polluants ou encore la limitation de la vitesse autorisée sur les autoroutes urbaines ».

Limiter la vitesse sur les autoroutes urbaines : là où le bas blesse, c’est que selon 40 Millions d’Automobilistes, la mesure serait un premier pas à la réduction de la vitesse sur la totalité du réseau routier français. Une hérésie, tant sur le plan environnemental que sécuritaire... mais aussi économique.


Alternative : abandonner les ZAPA en centre-ville pour réduire la vitesse sur les autoroutes urbaines ?

40 millions d’Automobilistes réfute point par point l’idée de réduire la vitesse sur le réseau autoroutier.

D’un point de vue environnemental, le chargé d’étude Etienne Coyault explique : « Faire rouler les voitures sur le périphérique parisien à 70km/h au lieu de 80km/h – ce qui est le projet de Madame Batho – signifie les faire rouler en quatrième et non en cinquième. Or la quatrième est la vitesse à laquelle on consomme le plus de carburant. »

Concernant la sécurité des usagers de la route, on peut craindre que les conducteurs désertent les autoroutes pour éviter de payer un service moins rentable… Déjà que les usagers commencent déjà à bouder le réseau autoroutier ! Etienne Coyault explique : « Si on doit rouler moins vite sur les autoroutes, à quoi bon payer pour les emprunter ? Or, seuls 5% des accidents mortels se produisent sur les autoroutes, qui constituent le réseau routier le plus sûr ».  

Pour terminer avec les raisons économiques, il est intéressant de noter que les Pays-Bas et la Grande Bretagne songent à élever les vitesses autorisées sur leurs autoroutes, pour rouler à 130km/h au lieu de 120 km/h et permettre un gain de temps, notamment pour les professionnels.


Le deux-roues : une solution pour diminuer les embouteillages et la pollution ?

La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) propose une autre solution : « Le deux-roues devrait faire partie du support modal. Si on troque 10% des voitures contre des deux-roues, on a 40% d’embouteillages en moins. Et si on remplace 25% des voitures, on n’a plus d’embouteillages du tout, et donc moins de pollution ! »

 

Même si la mesure semble avortée, la Ministre de l’Ecologie Delphine Batho a dit « ne pas vouloir décourager les villes qui souhaiteraient toujours mettre en place des ZAPA, mais nous allons étudier d’autres pistes » (source : La Croix). Rappelons que 160 villes européennes expérimentent déjà le dispositif des ZAPA.

Rendez-vous en janvier 2013 pour connaître les idées révolutionnaires du Comité interministériel sur la qualité de l’air... et savoir à quelle sauce les automobilistes vont encore être mangés.