La prime à la casse a disparu, mais le barème du bonus/malus a fait son apparition, et on peut déjà dresser un premier constat : il influence de plus en plus les ventes de véhicules neufs. La société AAA-Data, spécialisée dans les données du monde automobile, révèle qu'en 2012, les immatriculations de véhicules touchés par un malus (qui ont donc des rejets supérieurs à 141 g/km de CO2) ont baissé de 26 % par rapport à 2011, avec 312 053 exemplaires commercialisés. En revanche, de l'autre côté de l'échelle, les autos avec bonus (moins de 105 g/km de CO2) ont eu le vent en poupe puisqu'elles ont représenté 23,5 % des ventes globales, justifiant d'une progression de 75 %. La tranche neutre (entre 106 g/km et 140 g/km) reste toujours la plus importante, puisqu'en 2012 elle s'est élevée à 60 %, malgré une baisse notable de 25 % de ventes.
Si l'on analyse ces chiffres, nous nous rendons compte immédiatement du changement de comportement des acheteurs toujours plus sensibles à l'argument CO2, mais aussi et surtout, à la prime gouvernementale. De plus, conséquence du rehaussement du malus écologique en 2013, le segment des autos à « forts » rejets de CO2 s'est bien porté en fin d'année, signe de l'anticipation du nouveau barème. La tranche 156 g/km-180 g/km a progressé de 27 % sur le mois de décembre, tandis que le segment supérieur à 230 g/km a baissé de 8,7 % (alors que la baisse générale sur l'année 2012 fut de 47%). Malheureusement pour le système du bonus/malus, si le gouvernement souhaite le maintenir, il faudra que la balance soit positive, ce qui implique une augmentation des ventes de véhicules « malussés ». Le gouvernement prévoit 403,6 millions d'euros de recettes liées au malus en 2013. D'après les chiffres relayés par autoactu, cela représente 334 850 ventes, soit 7 % de mieux qu'en 2012. Une hérésie si l'on considère la tendance du marché actuel, qui favorise toujours plus les autos à faibles émissions de CO2. Pour maintenir ce dispositif, il va donc falloir que l'Etat subventionne les pertes, ce qui a déjà été fait avec un premier apport de 50 millions d'euros. Mais combien de temps cela va-t-il tenir ?
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