Les élections présidentielles ? La période idéale pour les revendications et pour faire pression sur les politiques. C'est le cas de Nicolas Hulot avec l'écologie, le célèbre présentateur de l'émission télévisée Ushuaïa dès 1987. Nicolas crée aussi en 1990 la fondation Ushuaïa qui devient la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme en 1995.
Dès le 29 juillet 2006, des bruits courent sur l' éventuelle candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle de 2007. Il participe aux meetings d'été de l'UDF et de CAP 21 (mouvement écologiste de Corinne Lepage, candidate à la présidentielle). Son objectif : montrer aux politiques qu'il est urgent d'agir afin de protéger notre environnement.
En septembre 2006, Nicolas déclare sur le site Internet de sa Fondation qu'il annoncera sa décision pour sa candidature fin novembre 2006. A-t-il réellement l'attention de se présenter aux présidentielles ? Ou est-ce juste un prétexte pour qu'on parle davantage de l'écologie et mettre au pied du mur les politiques ? La seconde option semble l'emporter. Il a déclaré le 26 novembre qu'il ne souhaite pas actuellement se lancer dans la course à l'Elysée. Mais il ne l'exclut pas au cas où les principaux candidats laisseraient « sans réponse » ses préoccupations pour l'environnement.
Hulot s'explique : « J'entends bien que l'élection présidentielle est un enjeu sérieux. Je n'ai pas à mettre de couteau sous la gorge (...) On n'a toujours pas intégré la plus grande menace qui ait pesé sur l'humanité : le péril climatique. La majorité des candidats à l'élection présidentielle semblent s'en désintéresser (...) C'est atterrant. Quant aux écologistes, faute de privilégier une démarche unitaire, ils sont inaudibles. Encore une fois, que les politiques prennent leurs responsabilités, qu'ils osent enfin dire aux Français que nous courons à la catastrophe si rien n'est fait ».
Nicolas ajoute sur son site Internet : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur des élections présidentielles ! 9 Français sur 10 estiment nécessaire de changer profondément de politique pour faire face au risque écologique, 52% souhaitent que la protection de l'environnement soit parmi les objectifs prioritaires du futur président. À l'aube des élections, je lance un appel à la raison en espérant que les candidats de l'ensemble des partis s'emparent de ces questions et fixent des priorités. Je souhaite que les politiques placent ces enjeux au cœur de leurs programmes électoraux ».
Dans son livre Pour un pacte écologique (destiné à interpeller les candidats à la présidentielle 2007), il met en avant l'instauration d'une taxe carbone en croissance régulière, jusqu'à une réduction drastique des émissions de gaz carbonique et une réforme pour aboutir à une agriculture soucieuse de l'environnement.
Il souhaite aussi la création d'un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable. D'après lui, l'environnement a été sous-estimé dans un ministère de second rang. En 2002, la compétence de ce ministère a été élargie à l'écologie et au développement durable. Mais cela ne peut pas fonctionner ainsi. Un vice-Premier ministre soulagerait « l'exécutif de l'effort d'anticipation et de planification, il garantirait le cap écologique du gouvernement ».
La réaction des politiques est immédiate comme par magie : la gauche et la droite se prononcent sur ce sujet.
François Hollande a parlé de son idée de vice-Premier ministre, Ségolène Royal ne l'a pas rejetée, Nicolas Sarkozy ne l'a pas écartée et François Bayrou y réfléchit.
Lundi 6 novembre 2006, Laurent Fabius propose même à Nicolas Hulot le poste de « numéro deux du gouvernement » responsable de « l'écologie et de l'environnement ». Il déclare : « Nicolas Hulot s'il l'acceptait ferait un excellent numéro deux de mon gouvernement. Ça serait un bon choix. C'est un homme qui est complètement engagé dans le soutien à l'environnement. Il a des idées neuves. Et, il y a un besoin de changement massif en France. Nicolas Hulot m'a lui-même proposé qu'il y ait un numéro deux chargé de l'environnement et de l'écologie. Il faut que je sois en situation de le faire et il faut qu'il l'accepte ». Mais pour Laurent, envolé l'espoir d'être président car il a été battu par Ségolène. Et Hulot a affirmé qu'il n'était pas candidat à ce poste de vice-Premier ministre pour lequel il faut « une solide expérience institutionnelle ».
Même le président Jacques Chirac appelle Hulot. Il n'évoque pas la candidature potentielle de ce dernier. Il lui dit que lors du sommet des chefs d'Etat à Saint-Pétersbourg, il a tenté de défendre le dossier de l'environnement et qu'il était difficile de se faire entendre. Chirac ajoute qu'il comprend son inquiétude.
Vu l'engouement grandissant des Français pour l'environnement, les politiques sont obligés d'avoir l'air de s'y intéresser. Sinon ils risquent de perdre des voix à l'élection ! Nicolas Hulot peut donc être rassuré : l'écologie sera une des priorités dans le programme des candidats ! Le culot de Hulot n'est point sot : cet homme, amoureux de la Nature, connaît bien la mécanique de la politique pour défendre sa belle !
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