Séance d’autocongratulation hier pour Patrick Devedjian, ministre de la relance, qui se félicite de l’efficacité de la prime à la casse mais qui en même temps pense que sa disparition progressive l’année prochaine ne provoquera pas de trou dans le marché automobile français.
Instaurée en début d’année, la prime à la casse aura dépassé toutes les espérances du gouvernement : si l’objectif initial était que 220 000 voitures en bénéficient sur l’ensemble de 2009, nous avons déjà atteint les 400 000 et devrions parvenir à 500 000 d’ici la fin de l’année. Le but est donc largement atteint : reléguer les automobiles de plus de dix ans à la casse et faire vendre de la voiture neuve émettant moins de 160g/km de CO2. "C'est un succès qui a sauvé notre filière automobile", a annoncé Patrick Devedjian hier lors d’une conférence de presse. Pour les caisses de l’Etat, c’est par contre une moins bonne nouvelle.
Car forcément, les dépenses liées à la prime à la casse vont, elles aussi, bien au-delà des objectifs : 500 millions d’euros en tout. Le spectre de la crise commençant enfin à s’éloigner, il est donc temps de penser à la suspendre. Mais tout le monde garde en tête le retrait brutal de la Jupette en 1997 qui avait alors provoqué la chute brutale des ventes de véhicules neufs à hauteur de 20%. Cette fois-ci, ça se passera donc en douceur : la prime à la casse en 2010 s’effacera progressivement, passant de 1000 à 700€ au 1er janvier, puis à 500€ à partir du 1er juillet.
Selon Patrick Devedjian, cela ne devrait pas provoquer de grosses incidences sur les courbes de ventes : "De 1 000 euros à 700 euros la marche n'est pas très grande. Cela a sans doute un effet mais ce devrait être un effet supportable par l'économie et ne pas créer de trou. Il n'y a que 300 euros de différence et la deuxième marche, à la fin du deuxième semestre, sera de 200 euros. Ce n'est pas un grand bouleversement."
Cette baisse du montant de la prime à la casse devrait diviser par deux son coût pour l’Etat, avec un coût estimé de 240 millions d’euros sur l’année 2010.
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