Alors que la 9-3X vient de sortir, il pourrait bien s’agir du chant du cygne de Saab. Heurté de plein fouet par la crise économique, General Motors, groupe auquel le constructeur suédois appartient, ne cache plus en effet sa volonté de se séparer de la marque, ce qui pourrait bien, en absence de repreneur, mener à sa faillite pure et simple.
En 1990, General Motors avait acheté la moitié des actions de Saab pour 600 millions de dollars, avant de se porter acquéreur du reste en 2000. Mais mardi dernier, le groupe en grande difficulté a présenté son plan de restructuration au Trésor américain afin de tenter de sauver les meubles. Parmi les mesures drastiques prises, le groupe automobile a annoncé vouloir se séparer de Saab et ce, dès le 1er janvier 2010.
La marque suédoise paye ainsi au prix fort la baisse de ses ventes de 25% en trois ans en passant de 120 000 unités écoulées en 2005 à 93 300 en 2008, avec une chute vertigineuse de 38% au dernier trimestre.
Hier encore, GM espérait que le gouvernement suédois entrerait dans le capital de Saab pour un montant de 570 millions de dollars afin de sauver la marque et les 15 000 emplois qu’elle représente, dont 4 100 en Suède et 3 700 dans le berceau historique de Trollhättan.
Mais malgré cette mise au pied du mur, la Suède a décliné l’offre, estimant que le groupe américain tentait de fuir ses responsabilités. Maud Olofsson, ministre des entreprises, s’est montrée d’ailleurs particulièrement remontée contre le géant américain, lors d’une conférence de presse hier à Stockholm : "Nous ne jouons pas au Monopoly. […]Les électeurs m'ont choisie parce qu'ils veulent des crèches, des hôpitaux et des policiers. Pas pour acheter des constructeurs automobiles qui font des pertes […].Je suis profondément déçue par General Motors."
Malgré cette fin de non recevoir, le gouvernement suédois pourrait tout de même aider Saab à obtenir une aide financière auprès de la Banque européenne d’investissement, sous la forme d’un prêt d’urgence de 450 millions d’euros. Mais le conseil d’administration de Saab, qui se réunissait ce matin, pourrait, dès aujourd’hui, se placer en dépôt de bilan ou sous la protection de la loi des faillites suédoises.
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