Aujourd'hui plus que jamais, la concrétisation commerciale de la voiture électrique semble acquise. Les signatures de partenariats entre grands constructeurs et spécialistes des motorisations électriques se multiplient et, en coulisses, les manœuvres tentant de se garantir les meilleures conditions de fourniture de ces nouveaux matériels sont nombreuses. Les rapprochements entre acteurs automobiles et fournisseurs d'électricité prédisent des recharges toujours plus rapides mais surtout techniquement beaucoup complexes, laissant planer le doute sur l'instauration d'un tarif d'électricité différent selon qu'il soit domestique ou destiné à l'automobile. Vivons-nous le prélude à la taxation d'une façon ou d'une autre de l'électricité automobile.
La recharge est le principal challenge qui décidera du succès ou non de ce nouveau type de voiture. Mais le domaine est à défricher tant pour les industriels que pour les usagers qui n'ont à ce jour aucune habitude, aucun réflexe en matière de possession et d'utilisation de voitures électriques. Cette virginité pousse certainement toute la filière à réfléchir sur le "conditionnement" de cette clientèle et sur les habitudes qu'il va falloir lui donner.
On peut imaginer que la recharge sur une prise électrique classique n'en fait pas partie et que techniciser à outrance le système permettra des opportunités, notamment tarifaires, plus facile à faire accepter .
Certes, les automobiles à moteur thermique ne sont pas encore prêtes de disparaître mais actuellement, tout indique que d'ici 2011/2012, une déferlante de voitures électriques arrivera dans les concessions de beaucoup de marques. Renault-Nissan et EDF ont par exemple annoncé récemment un resserrement de leurs liens montrant si besoin était les ambitions et les enjeux énormes du futur segment du véhicule électrique de masse. En dévoilant le système PLC pour "power line communication", Renault et EDF nous montrent que le rechargement d'une automobile ne doit pas être "transparent".
Cette technique "permet un échange de données sécurisé entre borne de recharge et véhicule, comme par exemple l’identification du véhicule, le transfert d’éléments de facturation, la localisation de la borne la plus proche en fonction de l’autonomie de la batterie". Bref, une flopée de services, certes très utiles, qui ne devrait pas rester gratuite. Contactée, EDF refuse de donner plus d'informations sur ce système.
L'avenir passe également par la normalisation des prises pour que toutes les autos soient compatibles. Plus de 20 constructeurs travaillent avec le groupe allemand RWE à définir LA prise universelle qui a déjà été dévoilée. Il s’agit d’une prise triphasée qui supportera une tension de 400 volts, seul système permettant la recharge rapide (objectif 20 mn pour une recharge totale) sans laquelle la voiture électrique n'a pas d'avenir. Il est en effet inconcevable qu'une recharge soit beaucoup plus longue qu'un plein de carburant actuel. Mais ce système spécifique apportant un "plus" aura lui aussi un coût que l'usager paiera forcément. On imagine là aussi que ce système, forcément mis en avant, deviendra très vite la norme à domicile.
Au final, toutes ces infrastructures à imaginer et à mettre en place coûteront cher aux collectivités, à l'Etat et il est difficile d'imaginer que l'utilisateur ne paiera pas sa part. Cette complexification progressive des futurs systèmes de recharge fait s'envoler les rêves de "branchement sur la prise du salon" et avec elle, c'est presque certain, un coût extrêmement bas de l'électricité dédiée à l'automobile.
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