Le futur devient réalité. Dans les années 50, les convois automatisés de voitures étaient une prédiction pour l'an 2000. Si le timing n'était finalement pas le bon, l'idée, par contre, devrait réellement voir le jour d'ici quelques années. Le projet européen SARTRE auquel participe Volvo et d'autres marques vient de parvenir à une étape symbolique de son avancée avec les premiers test en conditions réelles de ces convois.


Volvo était à la manœuvre, l'expérimentation a eu lieu en Espagne près de Barcelone et tout s'est bien terminé. Ce tout premier convoi automatisé de l'histoire était composé d'un Volvo XC60, d'une V60, d'une S60 et d'un Poids-Lourd, les 4 engins étant reliés à un véhicule de tête, porteur du système de liaison. Le test a porté sur une distance de 200 km. Voilà le rapport fait de l'opération :


Un convoi routier automatisé se compose d'un véhicule de tête conduit par un chauffeur professionnel, auquel sont « accrochés » un certain nombre de véhicules. En capitalisant sur les systèmes de sécurité d'ores et déjà en vigueur chez Volvo Car Corporation et Volvo Technology, dispositifs tels que caméras, radars et lidars compris, les voitures surveillent le véhicule de tête et aussi ceux de leur environnement immédiat. Grâce à l'apport de la communication sans fil, les véhicules du convoi « imitent » le véhicule de tête via la régulation autonome de Ricardo, en accélérant, freinant et tournant à l'identique du chef de file.


Un meilleur environnement de conduite, entre autres atouts

Le projet a pour finalité d'améliorer le confort des conducteurs, qui peuvent désormais s'adonner à d'autres activités que la conduite : travailler sur leur ordinateur, lire un livre ou faire une pause déjeuner en toute décontraction.


Bien entendu, le projet vise également à faire progresser la sécurité routière, à réduire l'impact sur l'environnement et, grâce au lissage de la vitesse de croisière, à diminuer les risques de ralentissements du trafic.


« Circuler au milieu des autres usagers de la route, ce fut là une étape majeure de notre projet. Une sensation vraiment palpitante, confie Linda Wahlström. Les véhicules roulaient à 85 km/h. L'écart entre les véhicules n'était que de six mètres. Lors de nos essais sur le circuit autoroutier, nous avons expérimenté des écarts allant de cinq à quinze mètres », raconte Linda Wahlström.


On s'habitue très vite

Il peut paraître effrayant de circuler, assis dans une voiture roulant à 85 km/h à six mètres du véhicule en amont, en faisant une confiance absolue à la technologie. Mais l'expérience montre que les gens s'y habituent très rapidement.

D'une durée de trois ans, le projet se poursuit depuis 2009. Au total, les véhicules parties prenantes du projet ont parcouru près de 10 000 kilomètres. Après les essais sur route ouverte en Espagne, le projet entre dans une nouvelle phase où l'analyse de la consommation de carburant sera au cœur des préoccupations.


« Nous avons énormément appris au cours de cette période. Les gens pensent que la conduite autonome, c'est de la science fiction, mais force est de constater que la technologie est déjà là, commente Linda Wahlström. D'un point de vue purement conceptuel, ça marche comme sur des roulettes et on verra à l'avenir des convois de véhicules automatisés d'une manière ou d'une autre ».

« Nous nous sommes fortement attachés à modifier aussi peu que possible les systèmes existants, poursuit-elle. Tout devrait fonctionner sans toucher aux infrastructures routières ni ajouter de coûteux composants dans les voitures. Si l'on excepte le logiciel développé dans le cadre du projet, ce n'est vraiment que le réseau sans fil installé entre les voitures qui distingue ces véhicules de ceux qu'on peut voir aujourd'hui dans les halls d'exposition des concessionnaires ».