Les 20 radars dits mobiles-mobiles, capables de flasher en roulant dans le flot de la circulation et en service depuis le 14 mars dernier, ont déjà enregistré plus de 10 000 excès de vitesse, annonce ce mardi après-midi la Sécurité routière, sans précision toutefois sur le nombre de contraventions envoyées à partir de ce décompte. Reste que l'on peut en déduire que chacun de ces radars mobiles nouvelle génération (RMNG) a relevé en moyenne huit infractions par jour au cours des deux premiers mois d'utilisation. A titre de comparaison, sur toute l'année 2012, les 929 radars embarqués automatiques classiques* alors en service s'étaient déclenchés 6 089 791 fois, ce qui correspond à 6 555 clichés annuels, à raison de 17 au quotidien, par appareil.

Ces nouveautés, tant craintes, seraient-elles ainsi moins redoutables que prévu, en tout cas moins que les « vieux » embarqués ? Il est trop tôt pour l'assurer. Surtout que les premiers RMNG n'ont pas tous été opérationnels dès mars. Loin de là. La plupart ont réellement commencé à circuler à partir de la mi-avril seulement, voire plus tard encore. En outre, il ne serait pas non plus des plus surprenants que ces nouveaux radars génèrent moins de contraventions, compte tenu de la marge technique plus grande qui doit alors être prise en compte.

En effet, les excès de vitesse repérés par cette nouvelle génération de mobiles sont théoriquement forcément supérieurs à ceux enregistrés par les radars automatiques utilisés en poste fixe (soit les cabines comme les embarqués classiques). Deux cas de figure se présentent en pratique : à moins de 100 km/h, la marge d'erreur à retrancher de la vitesse enregistrée par le radar est de 10 km/h avec ces mobiles (contre 5 avec les fixes), et à plus de 100 km/h, cette tolérance est portée à 10 % (contre 5 %). Avec l’application de ces règles pour calculer la vitesse retenue, cela veut dire qu'en théorie** :

  • sur autoroute limitée à 130, les RNMG sont paramétrés pour flasher des véhicules détectés à 146 km/h ou plus,
  • sur une voie express limitée à 110, à 124 km/h ou plus,
  • sur nationale ou départementale limitée à 90, à 102 km/h ou plus,
  • puis, en ville limitée à 50, à 61 km/h ou plus.

Il serait donc plutôt rassurant que ces nouveaux engins ne se montrent pas aussi effrénés que les anciennes générations ! En attendant d'avoir une meilleure visibilité sur leurs performances, la Sécurité routière annonce également le déploiement de 26 nouvelles unités d'ici à la fin juin. Pour les premiers grands départs en vacances estivaux, il devrait donc y en avoir près de cinquante en action.

Ces 26 nouveaux équipements sont attendus dans l’Aisne (02), l’Aube (10), le Cantal (15), la Charente-Maritime (17), la Corse du Sud (2A), le Doubs (25), l’Eure (27), l’Hérault (34), l’Isère (38), le Morbihan (56), le Pas-de-Calais (62) (deux dispositifs en service), le Bas-Rhin (67) (deux dispositifs en service), le Haut-Rhin (68), la Saône-et-Loire (71), la Haute-Savoie (74), la Seine-et-Marne (77), Haute-Vienne (87) et les Vosges (88), ainsi que dans plusieurs départements qui avaient bénéficié de la première fournée de mars, comme Paris (75), la Haute-Garonne (31), la Gironde (33) et le Nord (59), dans lesquels le nombre de dispositifs en service sera donc porté à deux. A ceux-là, il faut aussi rajouter la Moselle qui va en compter deux de plus, soit trois au total cet été.

Pour rappel, les autres départements parmi les 20 à en avoir été dotés les premiers étaient les suivants : Alpes-Maritimes (06), Bouches-du-Rhône (13) (deux dispositifs en service), Calvados (14), Haute-Garonne (31), Ille-et-Vilaine (35) (deux dispositifs en service), Loir-et-Cher (41), Loire-Atlantique (44), Loiret (45), Oise (60), Pyrénées-Orientales (66), Rhône (69), la Somme (80), Vaucluse (84) et Essonne (91).


* Les radars embarqués automatiques classiques sont eux aussi installés dans des véhicules banalisés, mais ne peuvent être utilisés qu'en mode stationnaire sur le bord des routes.

** Attention, le véhicule porteur peut effectivement toujours circuler à une vitesse bien inférieure à la maximale autorisée.