M'aurait on menti ? Le TT n'était, parait il, qu'un coupé de poseur qui cherche à s'asseoir dans une frange de société huppée qui ne «fibrille» qu'à la lecture des specs techniques et du tarif de base de sa voiture. Et des options qui l'équipent évidemment. Jusque là Audi était passé maître dans cet art consommé de l'auto "belle gueule un peu bégueule" et le premier TT en était l'exemple parfait.
Pour se fournir, le sportif filait à Munich et le papy à Sindelfingen tandis que le frimeur roulait en TT.
L'escapade praguoise aura au moins un mérite: remettre le TT dans le groupe des coupés à survêtement.
Une chose est sure, pour effrayer le tchèque en matière de conduite, il faudra repasser. Le rythme soutenu du TT n'en a pas ému beaucoup et la Skoda 120 ou la Traban rurale se rangent facilement sur le côté à notre arrivée plutôt preste. Les gens regardent alors, surpris puis heureux de ce qu'ils voient et entendent.
Quel contraste avec «le pays à 1h20 d'avion d'ici» !
Dedans, par contre, on transpire. Non pas que la clim ne soit pas efficace (au contraire), mais le TT parle au fessier de l'amateur de conduite dynamique. Il a de la tenue. De la très belle tenue même. Le V6 en version Quattro n'a de cesse de vous repousser au fond de votre siège à mesure que vous enfoncez la pédale de droite.
Rien ne semble le rebuter. Ah si. L'épingle près de Roztoky (vous voyez où, hein?) est abordée avec un peu d'empressement, et là, forcément on n'a pas une Mitsubishi Lancer Evo IX dans les mains et les gommards pourtant chouchoutés par le système Quattro lacheront prises dans un sous-virage léger vite réprimé par le cortège salutaire de puces en tout genre. Le système Haldex qui a toutefois bien évolué depuis ses débuts ne rejète 100% de couple vers l'arrière que lorsque un danger imminent vous attend. Le ratio de base privilégie encore l'avant.
La physique est immuable.
L'empressement, qui fut constant en fait, se justifiait par l'heure tardive et la proximité du restaurant qui sera vite expédié pour cause de TT Test. On se nourrit de ce qu'on peut... C'est donc après avoir découvert une rareté dans ce pays que nous reprenons la route. La rareté, qu'était ce donc ? Non, pas un plat local, juste une serveuse blonde à faibles protubérances pectorales ! Sûrement une expat'!
L'après midi, c'est spaghetti. Spaghetti de virages et tortillères à volonté. L'équilibre ne sera pas plus mis à mal sur notre version S-Tronic que sur celle à boite méca que nous avons essayé auparavant. Les oreilles sont des zones érogènes, tout le monde le sait. Celles de l'Audi TT2 le sont aussi. Caressez les et c'est vous qui vibrez!
Cette boite DSG à double embrayage qui se cache sous un sobriquet commercial vous donne le beurre, l'argent du beurre mais pas la crémière. Passer les rapports sans rupture de couple, les descendre d'un simple clic en écoutant le petit coup de gaz automatique est plutôt communicatif. Le système est totalement adapté à la philosophie 'cruisin' mais autant le dire, la philosophie ça n'est pas mon fort. Du coup, je regretterai le leger temps de réponse et surtout je ne pardonnerai jamais à Audi, non jamais, d'avoir collé ces "oreilles" sur le moyeu tournant du volant.
Non franchement, brancher les essuie-glaces ou faire des appels de phare à chaque fois que l'on rentre dans une épingle peut vous coller rapidement une réputation de «gourde» dans le milieu fermé des essayeurs en devenir. Bref, trouver la bonne palette roue braquée n'est pas chose aisée ! Mais on survivra.
L'arrivée dans Prague en fin d'après midi a des accents surréalistes. Au milieu d'une circulation toute parisienne, vous évoluez dans un fatras d'architectures toutes plus différentes les unes que les autres. Cela ravira l'amateur qui trouvera pratique d'avoir un début d'exhaustivité architecturale réuni en un seul endroit et ça ne décevra pas le repu des alignements rectilignes de batiments vitrés et bétonnés des mégalopoles modernes. Bref, c'est bénef (j'aime bien cette expression...)
à suivre et à finir
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La partie 1 est là La dernière partie ici.
Photos: Patrick Garcia
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