Notre Subaru Impreza WRX reçoit le qualificatif SSS en l’honneur d’une préparation qui trouve tout son intérêt avec l’annonce de la promotion de Subaru. Bien sûr, il serait plus logique d’avoir cette définition sur l’auto d’origine mais les ingénieurs japonais n’ont pas jugé ça utile.
La concession Satta qui s’occupe de Subaru depuis 1992 vient en effet de ressortir son blason SSS (Satta System Sport) pour redonner de la tenue à une auto qui en manquait dramatiquement. Les kits SSS de la première époque cherchait aussi à compenser les petits défauts des Impreza en les rendant nettement plus sportives et endurantes (notamment les freins) pour une clientèle fascinée par le rallye, comme l’est aussi la famille Satta.
Les produits sortant plus aboutis et les préparateurs étant devenus légion, les kits SSS n’ont pas eu de suite jusqu’à aujourd’hui. Il faut dire que l’heure est grave et que l’Impreza WRX n’a plus le comportement sportif qu’on lui connaissait. Autant elle peut ravir les acheteurs qui ne poussent jamais leur auto (mais dans ce cas quel est l’intérêt de choisir la WRX, la 2.0l 150 cv suffirait), autant les vrais fans de Subaru sont plus que frustrés puisqu’ils sont partis ! Mais toute molle soit elle, la WRX d’origine fait état d'un châssis sain et d'un potentiel que Thierry Satta s’est enfin décidé à exploiter.
Il s’est donc attelé à la tâche et a concocté un kit suspension composé d’amortisseurs Bilstein au tarage spécifique et de ressorts sur mesure rabaissant l'auto de 2 cm. Le kit coûte 2850 euros TTC. Viendront ensuite un tripotage d’échappement qui, comme vous l’avez entendu dans le film, n’a rien de transcendant d’origine. Il y aura ensuite une amélioration du système de freinage. Pour être franc, ces modifications pallient à quelques insuffisances que l'on trouve sur toutes les générations d’Impreza. Concernant l'échappement, si de nos jours tout le monde connait le bruit caractéristique du flat four Subaru, c'est que sur toutes les Impreza vendues depuis 95, elles sont bien peu à avoir conservé leur ligne d‘origine. Et il faut aussi mentionner que les ronflements du flat four sont tout sauf envahissants. (Aux dernières nouvelles, la sortie a été installée. On gagne un bruit sympa qui reste discret tout en perdant 4 kilos derrière l'essieu !).
La grande qualité du kit suspensions SSS est de ne pas avoir cherché les extrêmes. Élevé à la sauce rallye, Thierry Satta privilégie le débattement et sa WRX ne cassera les vertèbres de personne. Idéalement suspendue et largement conciliable avec une utilisation quotidienne, l’auto ne ballote plus dans les changements d’appui et en courbe, elle se cale sur une inclinaison parfaite, sans rebondir. À l’attaque, les transferts de masse ne sont pas annihilés et l’auto se révèle mobile juste ce qu’il faut pour la placer en glisse. L’adepte de la conduite par les vitres latérales qu’est Thierry Satta m’avouera que les jantes Prodrive en 18 pouces chaussées en 225/40 sont un chouia trop larges et qu’elles ne facilitent pas les dérives à l’accélérateur sur le sec ! Par contre, elles ont le mérite de donner un look à l’auto qui en a bien besoin ! Faudra donc choisir en sachant qu’en 17 pouces, c’est un peu plus amusant mais moins joli. Reste que cette suspension est selon moi la définition qu’une Impreza WRX devrait avoir à la sortie de l’usine. Heureusement la concomitance de la promotion Subaru avec la sortie du kit SSS rend l’optimisation moins douloureuse. Cela suffira-t-il pour redonner du crédit à cette WRX auprès des ‘Scoobie fans’ ? Cela devrait …
Pour se faire tester, la Subaru Impreza WRX SSS s’est donc prêtée de bonne grâce à quelques montées en marge de la course de côte de Gemenos-La Baume fin septembre (dont vous pouvez voir l'intégralité du parcours dans le film). Prendre la mesure du grip en sortie de courbe serrée implique plusieurs passages et même en réaccélérant plus tôt à chaque fois, on n’atteindra pas les limites. Il faudra toutefois penser à bien doser son freinage ou jeter sa voiture précisément en entrée de courbe pour éviter le sous-virage caractéristique des 4RM à différentiel central 50/50 mécanique. Si une Sti vous aide à tourner, une WRX vous demande un minimum de rigueur dans le placement ! Au final, il n’y aura que les freins s’évanouissant lors de la descente par le versant Nord du col qui viendront ralentir la cadence. Comme d’habitude diront les initiés… Ce sera d’ailleurs l’objet du troisième volet du Kit SSS qui sera alors complet
Pour résumer cette Impreza WRX SSS, avec l'antipatinage déconnecté et le pied lourd, l’auto est un engin extrêmement amusant et efficace à piloter puis, une fois rebranché, elle redevient la voiture discrète qui ira chercher les enfants à l’école sans que votre femme ne vous accuse de ralentir leur croissance ! Certes, elle réclame de payer sa dîme de super sans plomb à l'Etat mais là aussi, les prix baissent alors ...
En tout cas, plus polyvalente, va falloir chercher.
Merci à Thierry Satta pour tous les efforts fournis afin que PaNic à bord ose une deuxième sortie.
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