Partons sur des bases claires : l’idée n’est pas ici de dresser un portrait dithyrambique d’une auto forcément exceptionnelle de par sa conception et sa rareté mais de savoir comment est la vie au quotidien avec cette descendante moderne de la 6, première Lotus commercialisée qui a servi de base à la plus connue et plus répandue Seven. Car si 99% des magazines d’automobiles sportives vénèrent ce type d’auto, il ne faudrait pas croire pour autant qu’elle est l’idéal automobile, le Graal incontournable du petrol-head. Non, vivre tous les jours en Westfield FW300 impose certains compromis. Une virée s’impose.
Westfield FW300 Red Line, qui, quoi comment
Plutôt que le sien, Chris Smith a bien fait de choisir le nom de sa maison pour baptiser sa réplique de Lotus 6 en 1983. Westfield, ça sonne mieux que Smith. Comme pour beaucoup d’autres artisans locaux, la production restera essentiellement anglaise durant plus de 20 ans, ce qui suffira au bonheur de la petite entreprise qui parviendra tout de même à vendre annuellement jusqu’à 400 voitures dans ses meilleurs années.
En 2006, la famille Turner propriétaire du groupe Potenza rachète Westfield et son usine de Kingswinford près de Birmingham. Le fils Julian prend les rênes de la boutique avec l’ambition d’augmenter sa diffusion en exportant au-delà des frontières de l’ile. Pour cela il peut s’appuyer sur une équipe de 45 personnes capable de concevoir et fabriquer elle-même en CAO ses châssis, ce qui n’est pas le cas par exemple de Caterham. Dès son arrivée, JulianTurner met en chantier un nouveau châssis pensé dès le départ en vue d’une homologation européenne qu’il décrochera en 2009. C’est celui de « notre » FW300.
Dans ce type d’auto, trouver un moteur n’est pas simple, tant l’offre est grande. Westfield a débroussaillé une première liste de 8 moteurs d’environ 200ch pour en sélectionner 3 qui seront tous testés physiquement dans le châssis. Finalement, le couple de 265 Nm (avec overboost) du 1.6l Turbo de l’Opel Corsa OPC fera pencher la balance de son côté. Embrayage, boîte (d’origine Ford), échappement, échangeur air-air sont adaptés tandis que les 4 roues indépendantes, les étriers 4 pistons à l’avant et 2 pistons à l’arrière ainsi que des suspensions réglables complètent un package technique alléchant sur le papier.
La FW300 possède une carrosserie composite dont le dessin a ses fans mais aussi ses détracteurs. En gros, de ¾ avant, c’est tout bon, par contre, la poupe un peu longue et tombante, ne parvient pas à convaincre au premier regard. A sa décharge, précisons que, si c’est un bien pour la sécurité, le réservoir placé entre les sièges et le coffre allonge le porte-à-faux et déséquilibre légèrement le volume général. Par contre s’il est un point qui met tout le monde d’accord, c’est l’habitacle qui flatte l’œil avec un dessin et une finition de bon niveau pour une auto de ce type qui brille généralement (chez les autres) par une austérité monacale qualifiée avec pudeur de « Racing ».
Notre modèle est en finition Red Line, soit le haut du panier de la gamme Westfield FW300. Ce modèle est à l’initiative de l’importateur français qui s’est fait plaisir. Pour un tarif de 41.200 euros, outre des broderies sur les baquets, cette FW300 embarque des étriers de freins rouge, des éléments chromés, un différentiel à glissement limité, des pneumatiques Toyo 205 R1R (ou 888 au choix) et des barres anti-roulis habituellement en option. L’avantage client est d’environ 900 euros.
Pour terminer, finissons sur le poids de l’engin qui est suggéré par son patronyme. FW signifie Feather Weight, soit « poids plume » en français, ce qui se traduit sur la fiche technique par un chiffre de 650 kg tous pleins faits. Alourdissons tout ça d’un bon quintal et demi (moi et le vidéaste !) pour aller voir de quoi il en retourne… façon de parler, bien sûr.
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